Steal me (Bakugo x oc)

10 - Plus là

Les jours s'enchaînaient à peu près correctement jusqu'à ce que...

La main de Dabi est refermée sur son cou, derrière lui le portail les engloutit petit à petit. Le regard brûlant de Bakugo se plante dans le mien, les émotions s'entremêlent, peur, colère, inquiétude, confiance, calme. Eijiro attrape mon bras avant même que je me rende compte que je courais vers lui.

"On ira le récupérer, on le sauvera, le plus vite possible, mais avant ça ne te met pas en danger, s'il-te-plaît Tep'." Il m'entoure de ses bras, je me retourne et pose ma tête contre son torse.
"Pourquoi j'ai si mal Eiji ?

- Car tu l'apprécie beaucoup, plus que nous autres.

- Je ne veux pas ! Tout est si compliqué avec lui. Il complique tout !

- Tu ne peux pas lui en vouloir, pas maintenant, balance lui tout ça une fois que nous l'aurons retrouvé.

- Alors allons le chercher."

Nous rentrons au lycée après que les professeurs aient fait l'appel, le bus est escorté par deux voitures de police et de nombreux camarades sont transportés dans des ambulances. Eijiro ne lâche pas ma main, son regard est lourd de remords. A peine le bus est-il arrêté que je descends, je rassure mon meilleur ami avant de rentrer chez moi à toute vitesse. Pour ne pas changer, la maison est vide, mon téléphone vibre : Kaestu, je décroche:

"Tu me réponds enfin !

- Excuse-moi, j'étais dans le bus, puis j'ai couru jusqu'à chez moi.

- Tu vas bien ?

- Oui ça va.

- Tepeyari...

- Mh ?

- Ça fait maintenant 5 ans que je t'entraîne, ne va pas croire que tu peux me mentir aussi simplement. J'ai entendu dire que Bakugo avait été enlevé.

- ...

- C'est bien ce que je redoutais, bon, j'imagine que toi et tes petits amis allez vouloir le sauver avant que tout le protocole des héros ne se mette en place."

    Mon téléphone vibre à nouveau : "Euh, Kae', j'ai un appel important, je te rappelle plus tard.

- Tepeyari !"

    Je décroche en voyant le nom de Momo s'afficher sur l'écran :

    "Tepeyari ? J'ai besoin de ton aide, et que tu sois raisonnable aussi.

- Je t'écoute.

- J'ai...posé un mouchard sur un vilain. Un de ceux qui ont kidnappé Bakugo. Et, il s'avère que je sais où il est.

- Tu en a parlé à qui ?

- Toi pour le moment, je sais que dès que j'en informerai Eijiro ou Shoto ils monteront une équipe pour y aller, c'est pour ça que je te contacte.

- Envoie l'information à Aizawa. Et donne moi les coordonnées, je m'occupe du reste.

- Tepeyari...

- Momo, il n'a pas le temps, nous devons agir."

    Elle raccroche et m'envoie finalement une capture d'écran du point gps. J'appelle Eijiro et le charge d'informer les personnes qu'il trouve assez compétentes pour cette mission. Un quart d'heure plus tard et 4 élèves sont assis autour de la table, Eiji a ramené Shoto, Tenya qui souhaite nous surveiller et Izuku. Nous regardons la capture d'écran que j'ai imprimée à côté d'une carte du quartier, nous repérons les entrées et les sorties des bâtiments. C'est un quartier animé la nuit par des bars et salles de jeu. J'amène mes compères dans l'armoire de mes parents afin d'y trouver de quoi nous habiller, un coup de maquillage et un passage dans un magasin d'accessoires s'avèrent indispensables pour nous ajouter physiquement quelques années. Nous nous regardons dans le miroir de l'entrée après être revenus de nos rapides courses.

    Mon regard passe d'un camarade à l'autre, étudiant leurs visages et leurs accoutrements :

Shoto porte une chemise blanche et une gilet de costume assorti à son pantalon noir, nous lui avons teinté en noir les cheveux (non sans en mettre sur tous les murs de la salle de bain) et j'ai dissimulé sa brûlure au visage bien trop reconnaissable, on dirait un serveur. Ses yeux brillent d'une confiance immuable en Bakugo et ses camarades, il se tient droit, un léger sourire gravé sur ses lèvres en pensant à la soirée qui se montre face à nous. Moi qui le croyais respectueux des règles et ordres qui lui sont donnés, je découvre une âme de rebelle.

Tenya porte une chemise blanche à manches courtes et des bretelles qui retiennent le pantalon trop grand de mon père, je brosse ses cheveux en arrière avant d'appliquer du gel dessus. Shoto lui ajoute une fausse moustache pour rire mais nous nous rendons compte qu'elle va parfaitement avec le reste de sa tenue. Il nous regarde tous sévèrement, il a beau être rigide, je sais qu'il saura faire les bons choix si jamais on devait se trouver en situation dangereuse.

Izuku n'a pas échappé à la patte stylistique de Shoto : chemise bleue, t-shirt blanc, un petit bouc, des lunettes de soleil et une coupe de cheveux digne d'un baron de la drogue. Son regard transpire l'inquiétude, quand il croise le mien il se durcit, nous ne laisserons pas tomber nos camarades depuis ces longues années.

Mes yeux se pose enfin sur Eijiro, il a passé un ensemble classe mais décontracté de mon père, entièrement bordeaux et nous avons lissé ses cheveux, son habituel sourire me rassure, dans ses yeux brillent la même flamme de conviction qui habite ceux de Katsuki devant un obstacle. Il me tend sa main et je lui prends un peu de cette conviction que je distribue ensuite à mes camarades.

Je lisse de la main ma chemise, mon meilleur ami vient attacher mes cheveux en une queue de cheval haute, il attache savamment la cravate à mon cou et ajuste la hauteur de l'ourlet de mon pantalon de costume avant de me tendre la veste de costume noire qui va avec cet ensemble que j'ai volé à ma mère. Je me maquille en fonçant mes traits et applique un rouge à lèvre rouge foncé et brillant.

Nous sortons de la maison de mes parents afin de prendre la ligne de bus la plus proche. Nous nous séparons afin de ne pas nous faire repérer, je reste avec Shoto, nous nous faisons passer pour les serveurs d'un restaurant chic. Après une correspondance de bus nous arrivons à la nuit tombée dans le quartier en effervescence. Autour de nous, les adultes rient, boivent des verres, parlent fort, la musique sort des bars qui nous entourent. Je m'avance vers un bâtiment quand une main se pose sur mon épaule, je me retourne avec une grimace : All Might.

"Restez là les enfants. Il saute dans le bâtiment duquel nous nous approchions, des héros se chargent d'évacuer la zone, nous sommes poussés dans le périmètre de sécurité. Je ferme les yeux et tente d'identifier les émotions de Bakugo, rien. Mon téléphone vibre : Momo :

"Ils changent de place, dans le bâtiment de droite foncez !"

Je croise le regard de mes camarades, aucune incertitude ne sera permise une fois que nous serons là bas, c'est ici ou jamais qu'ils peuvent rester en sécurité. Eijiro saute par dessus la rubalise et c'est le signal, nous nous élançons vers le bâtiment indiqué par Momo.