18 - Proposition

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Je sors de l'hôpital en soupirant, voilà maintenant deux semaines que j'y étais enfermée. Je m'y suis rendue après l'arrestation des fils d'Hadès pour demander une solution à la présence d'Hermès dans mes pensées, après une batterie de tests, les essais ont pu commencer. Et me voilà avec des médicaments préparés sur la base de l'alter de mon ancien professeur : Shota Aizawa. Ils inhibent légèrement mon alter, et donc Hermès, juste assez pour ne plus l'entendre, pas suffisamment pour m'empêcher de m'en servir.

Devant les portes de l'hôpital, le trio m'attend : Eijiro essuie une larme, Shoto me sourit doucement et Katsuki me lance un regard appuyé qui ne manque pas de me faire rougir. Qu'est ce qu'il peut-être chiant quand il s'y met.

Eijiro prend la parole en premier :

"On a une proposition à te faire, en deux semaines on a eu le temps de réfléchir à comment c'est déroulée l'opération et on est tombés d'accord sur un point : les équipes n'étaient pas équilibrées, la gestion générale ne nous a pas plu. Mais ! Nos alters sont efficaces les uns avec les autres c'est pourquoi...

- On voudrait que tu viennes avec nous monter notre agence."

La voix douce de Shoto me tire une larme alors que mon meilleur ami le frappe pour avoir gâché sa surprise. Le blond me regarde amusé, je lui lance un clin d'œil et me mord la lèvre pour le faire rougir, il détourne les yeux, à demi énervé.

"T'en dis quoi reine des voleurs ?

- Et bien, maintenant que je suis stable, je suis totalement pour !"

Le jeune homme aux cheveux rouges me prend des les bras avant de me faire tourner à toute vitesse, il me serre contre lui et chuchote doucement : "Plus jamais une peur comme ça Tep'." Je lis dans ses yeux qu'il parle de la seule phrase que j'ai réussi à prononcer alors qu'Orgueil et Hermès luttaient en moi. Dans laquelle ma faiblesse et ma peur ont dû se faire ressentir. Je secoue la tête dans son cou et m'excuse entre deux larmes.

Un bras m'entoure et me tire de l'étreinte d'Eijiro : Katsuki me plaque contre lui, les joues rougies. Je croise son regard, le même qu'au collège, qu'au lycée, le même depuis ces années : brûlant, rassurant, emplit de confiance, d'ambition  ; j'ai l'impression qu'il m'enveloppe et je ne lâche pas ses yeux. Je me glisse dans son esprit, son rire résonne doucement :

"Décidément, tu n'as toujours pas appris la politesse : on demande à entrer chez les gens. M'enfin, tu fais toujours comme si c'était chez toi ici...

- Je...

- Je t'embête, c'est rien va. Ah tiens, cet idiot d'Eijiro a compris, il part avec Shoto, enfin seuls...ma voleuse. Tu devrais aller voir Kaetsu rapidement, on se retrouve tous dans mon appartement à 17h pour discuter. Aller file d'ici maintenant."

Je sors de son esprit, je sens les mains de Bakugo remonter le long de mon dos, glisser sur mes épaules pour attraper doucement ma mâchoire, son souffle s'écrase sur mes lèvres alors qu'il les frôlent avec les siennes. Ne tenant plus face à la torture qu'il m'inflige je fais un petit mouvement en avant qu'il anticipe et il se recule légèrement, il me lâche en riant avant de se tourner, une étincelle de malice dans ses iris rouges, les mains dans les poches il s'éloigne en marchant, je peste intérieurement avant de me diriger vers l'agence de mon entraîneur.

Je regarde mon reflet dans la vitrine d'un magasin : ma peau est pâle, mes yeux creusés par la fatigue, j'ai perdu en muscle mais je me sens bien, forte, maître de moi et de mon alter.

Lorsque je passe la porte de l'agence Kaetsu me prend dans ses bras.

"Viens, allons dans mon bureau, nous n'avons pas pu discuter depuis la réussite de la mission."

J'hoche la tête, remplit une tasse de café pour lui et une de chocolat chaud pour moi, je m'assieds dans le fauteuil en cuir noir face à lui, allonge mes jambes sur l'accoudoir sous son regard dépité, un rire m'échappe :

"Tu ne pensais quand même pas que je perdrais mes mauvaises habitudes en seulement deux semaines ?

- Malheureusement, si. Je dois être encore trop optimiste. Parlons sérieusement : que c'est il passé avec Orgueil ?

- Tu veux parler du fait qu'Hermès et lui on étire mon âme pour la faire sortir de mon corps ? Ou qu'il a avoué que d'autres personnes possédaient des alters divins ?

- Tout, raconte moi tout."

Je pose ma tête dans la paume de ma main et lui explique la lutte qui s'était déroulée dans mon esprit, sans trop décrire la douleur je parviens à lui faire comprendre l'aperçu que j'ai eu de l'alter du fils d'Hadès. J'enchaîne ensuite sur mon traitement, ma voix s'atténue alors que je me rappelle ma réponse à l'invitation des garçons. Je baisse les yeux, fixant le sol carrelé, cherchant mes mots.
Kaetsu pose sa main sur ma tête comme il le fait depuis que je suis enfant, il décoiffe mes cheveux en souriant doucement :

"Ton trio de garde du corps m'a mis au courant. Je suis très fier de vous. J'ai hâte de pouvoir travailler avec votre agence. Va faire tes cartons, de ce que j'ai compris ils sont plutôt pressés. Surtout Katsuki."

Il me lance un sourire forcé pour appuyer ses derniers mots. Je souffle, lève les yeux au ciel et me lève de la chaise en secouant la main pour le faire taire. Je l'entends rire alors que je ferme la porte de son bureau.

Les larmes me montent aux yeux, l'aventure qui m'attend en compagnie de mes camarades m'attire mais quitter cette agence et Kaetsu avec qui j'ai passé la majeure partie de ma vie me fait bizarre. Mon cœur se serre doucement alors que je range les dossiers dans les cartons qui vont m'accompagner. Quelqu'un toque à la porte de mon bureau, mon ancien patron s'appuie dans l'encadrement en bois, j'essuie rapidement les larmes qui perlent au bord de mes yeux.

"Je voulais te souhaiter un bon courage avec le trio, j'ai confiance en vous, vous saurez régler cette histoire d'alters divins.

- Tu vas me manquer Kae'.

- Toi aussi Tepeyari, ça fait quelques années qu'on était collés ensemble hein ? Ça va me faire bizarre de plus voir ton regard du matin."

Je le pousse avec un coup de hanche en sortant un carton, il en prend un dans ses bras et m'accompagne dehors. Nous marchons en silence, joie et tristesse mêlées. Arrivée devant mon appartement j'ouvre la porte et pose le carton sur la table suivit par le blond platine.

"Soit prudente ! Et tu as mon numéro en cas de besoin. Puis on ira boire un verre un soir, ça te dis ?

- Avec plaisir !"

Il ferme la porte derrière lui et je m'allonge sur le canapé, les yeux fixant le plafond blanc.

Il ferme la porte derrière lui et je m'allonge sur le canapé, les yeux fixant le plafond blanc

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Steal me (Bakugo x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant