𝐉𝐎𝐋𝐈𝐄 𝐏𝐄𝐓𝐈𝐓𝐄 𝐂𝐑𝐄𝐀𝐓𝐔𝐑𝐄 [𝟔] ─ teen wolf

[12]

Sur le chemin de la mémoire.

Beacon Hills, Californie.
Dimanche 2 Mars 2014.

« Tu n'étais pas juste censée t'occuper de nos rythmes cardiaques ? me demanda Malia, frigorifiée. »

Assise à la table, vêtue d'une simple brassière, la coyote cherchait à se distraire du froid en me faisant la conversation tandis que Scott s'activait à lui trouver une couverture, comme il l'avait fait pour moi.

« J'ai dû modifier le sort. Ajouter votre sang ne fait pas partie du processus habituel, ça m'a sûrement permis à moi ou aux esprits d'accéder à vos souvenirs, déclarai-je, en tournant volontairement en rond. »

Bouger me permettait de ne pas laisser mes muscles succomber au froid. Un plaid sur les épaules, le regard au sol, je marchai lentement en gardant mes mains enveloppées sous la couverture.

« Je croyais que les esprits ne pouvaient plus te contacter, que les Cavaliers Fantômes bloquaient toutes communications ? rappela Malia.

Une petite voix ne cessait de me répéter que ma petite visite au Nemeton n'y était sûrement pas pour rien. J'avais réveillé quelque chose ; une source de pouvoir qui permettait certainement aux esprits de m'assister encore maintenant. Mes amis n'avaient pas besoin de le savoir. Ils avaient déjà beaucoup à s'inquiéter, il n'y avait aucune raison de rajouter une ligne de plus à cette longue liste interminable de soucis à régler.

« Ou tu es tout simplement plus puissante, proposa la petite rousse, proche de la machine. »

Je m'arrêtai, troublée. Lydia se tourna gracieusement dans notre direction, comme elle avait l'habitude de le faire, et ajouta, sans le moindre doute :

« Tu n'es plus la petite hybride sans défense que tu étais il y'a deux ans de ça. »

Difficile à croire.

Elle pivota à nouveau vers la cabine cryogénisante pour me laisser seule avec mes incertitudes.

« Je n'ai pas réussi à les garder dans le froid pour autant, dis-je, inquiète que l'on me prenne pour ce que je n'étais pas. »

Lydia fit mine de ne pas m'entendre et commença à toucher aux boutons qu'elle avait elle-même activée un peu plus tôt. Un bruit de dépressurisation retentit aussi sec. Pendant ce temps-là, Scott se précipita vers Malia pour recouvrir ses épaules d'une couverture et la maintenir au chaud. J'étais trop absorbée par les mouvements à répétitions de Lydia pour m'attarder sur le sourire que ces deux-là s'étaient échangés.

« Qu'est-ce que tu fabriques ? intervint Scott, en voyant la jeune fille remettre un à un les compteurs à zéro.

- C'est trop dangereux, affirma-t-elle. On ne sauvera personne en vous poussant à mourir de froid.