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Canaan

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Canaan.

Beacon Hills, Californie.
Mercredi 26 Février 2014

Le soleil caressait mon visage. Couchée dans mon lit, j'écoutai le chant des oiseaux qui me berçaient hors de mon sommeil en appréciant la chaleur de cette matinée de février. Les rayons lumineux traversaient la fenêtre et ricochaient sur le parquet, les murs et les meubles de ma chambre alors que j'admirais la poussière qui dansait paisiblement dans les airs. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais en paix avec moi-même.

J'avais finalement passé la nuit chez William ; il me l'avait lui-même proposé en précisant qu'il n'avait pas touché à ma chambre et j'avais accepté sans même hésiter. Cette maison de bois dégageait une ambiance rustique, à l'odeur mielleuse et chaleureuse, qui n'avait cessé de me manquer. J'aimais par-dessus-tout cet endroit.

Je sortis de mon lit pour rejoindre la salle de bain. Mes pieds, couverts de grande chaussette bien trop large pour mes petites pattes, firent grincer le plancher. Je traversai le couloir en passant une main dans ma longue chevelure lisse, bien qu'emmêlée, avant de m'immiscer dans la petite salle d'eau. Encore une fois, rien n'avait changé. Le carrelage blanc était toujours aussi froid et la pièce, toujours aussi fine et esquichée. La grande baignoire, cachée par un grand rideau de douche clair, prenait la plupart de la place. Il s'agissait de la seule pièce qui se détachait entièrement du reste de la maison.

Mon regard s'arrêta sur l'évier. Ma brosse à dent, rangée dans un verre, y trainait toujours. Depuis tout ce temps, William n'avait jamais pris le temps de la jeter.

Surprenant.

Toutefois, c'était une bonne surprise.

Par la suite, mes petits yeux bruns et bouffis du matin se relevèrent sur le miroir accroché au mur. J'étais forcée de constater que malgré la soirée de la veille, j'avais bonne mine. Mon teint avait enfin retrouvé de ses couleurs. Il était même difficile de croire qu'hier soir se soit réellement produit. J'avais beau me remémorer toute la scène, tout semblait si flou et abstrait ; comme un mauvais rêve. Pourtant, tout était bien plus claire dans ma tête. J'étais enfin capable de déceler le vrai du faux. Et pour la première fois depuis des mois, je me sentais bien. Pas de nœud dans la gorge, aucune impression d'étouffer et surtout, pas de pleures inévitables... En repensant à ces matinées infernales, un réflexe me vint. Ma main caressa délicatement mon cou, dans l'espoir d'y trouver quelque chose qui n'était clairement plus à sa place. Ce geste, pourtant si bénin, ne m'avait jusque-là jamais marqué, mais aujourd'hui, il était d'une importance capitale.

Mes doigts effleurèrent vivement le grand pull gris qui recouvrait mon bas de jogging – lui aussi bien trop grand pour mes fines gambettes – et s'enfoncèrent dans l'une des poches de mon pantalon pour en sortir un collier. Le fameux collier au pendentif si significatif ; collier que je ne pouvais m'empêcher de détester. Si je le détestais, ce n'était pas pour son apparence, bien au contraire, il s'agissait là d'un très beau bijou. Non, si je le détestais, c'est pour ce qu'il me faisait ressentir. Tant de sensations que je ne savais décrire ou comprendre.

𝐉𝐎𝐋𝐈𝐄 𝐏𝐄𝐓𝐈𝐓𝐄 𝐂𝐑𝐄𝐀𝐓𝐔𝐑𝐄 [𝟔] ─ teen wolfWhere stories live. Discover now