Chapitre 5 : Un mal pour un bien

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Chapitre 5 : Un mal pour un bien 

OU 

Pas de chance... crotte de nez


Je n'ai pas le mot de passe de la salle commune.

Je tente de garder mon calme, de ne pas frapper le pauvre mur qui ne m'a rien demandé, de respirer. Une inspiration par le nez, une expiration par la bouche. Voilà.

Je me laisse piteusement glisser contre le mur jusqu'à m'asseoir par terre. La Grosse Dame me fixe d'un air condescendent, l'air d'attendre le mot de passe ou un quelconque signe de réactivité de ma part, mais pour une fois je n'en ai cure.

Un lourd soupir s'échappe de ma bouche : il y a déjà eu une dispute, une bagarre, un passage secret, un entretien avec le professeur que je hais le plus, une retenue, et maintenant voilà qu'en plus il faut que je passe la nuit dehors. Je n'ai pas pour habitude d'être grossier, mais je vois mal comment je pourrais qualifier ce début à Poudlard si ce n'est une rentrée de merde.

En plus, mon nez me fait encore mal. Je frotte douloureusement la fine cicatrice qui disparaîtra sans doute d'ici quelques jours. L'ami de mon frère n'y est pas allé de main morte.

Comme c'est pathétique. Comme je suis pathétique. Un septième année qui n'arrive pas à résister à un cinquième année ; le meilleur élève qu'ait jamais eu Poudlard, le prodige, attrapé en plein délit alors même que les cours n'ont pas commencé.

Perdu dans les méandres de mes noires pensées, je ne sens plus mon nez me faire mal, mon estomac gronder furieusement ni mes yeux se fermer contre mon gré. C'est donc rapidement que je tombe dans les bras de Morphée sans m'en rendre compte.

Je suis réveillé par une main qui secoue mon épaule. Je sursaute brusquement.

Tandis que je tente de calmer les battements de mon cœur affolé, je distingue alors qui m'a réveillé. Des cheveux blond platine légèrement ondulés, des yeux gris, et ce parfum... ça ne peut être qu'une personne.

« Malefoy ? » murmuré-je, encore dans les vapes.

Ses yeux métalliques se fixent droit dans les miens sans la moindre once d'émotion, comme d'habitude. Tout le contraire de moi : notre soudaine proximité n'aide pas mon pauvre cœur à ralentir, et je déglutis nerveusement.

« Dumbledore. Désolé de te réveiller, mais je doute que le couloir soit le meilleur endroit pour piquer un somme.

- Désolé... »

Je me retiens de me frapper la tête contre le mur. Pourquoi je m'excuse ? J'ai parfaitement le droit de dormir ici.

« Rentre dans ta salle commune, tu gâches le paysage, lance alors une voix, que je reconnais comme celle de l'un des inséparables acolytes de Malefoy.

- Ce n'est pas en faisant le clochard dans le couloir qu'une de tes camarades voudra de toi », renchérit un second.

Je rougis et serre les dents tandis que les deux colosses s'avancent vers moi, cependant je ne réponds rien. Je ne vaudrais pas mieux qu'eux sinon. Je lève nerveusement les yeux vers Malefoy, en expectative d'une réaction. Rien. Toujours ce regard neutre et froid, celui qui me glace jusqu'aux os mais qui fait aussi bouillir mon sang dans mes veines.

« Assez, Crabbe, Goyle, dit-il finalement. Allez-y déjà, j'ai quelques mots à dire à ce cher Dumbledore... »

Les deux acolytes s'éloignent en ricanant, comme s'ils imaginaient ce que Malefoy pourrait m'infliger, et je sens mon ventre se tordre d'appréhension. Que me veut-il ?

Une année spéciale || GrindeldoreWhere stories live. Discover now