Chapitre 18 : Un vent d'hiver

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Chapitre 18 : Un vent d'hiver

OU

Dis, Gellert... Je voudrais une patinoooiiire... Viens jouer avec moooiii...


Mes deux amis et moi passons le reste de la journée à faire nos devoirs. Les professeurs n'y sont pas allés de main morte sur la quantité. Heureusement, notre travail est entrecoupé de confidences et d'éclats de rire. J'ai l'impression de me rapprocher encore plus de César et d'Elphias, et j'aime ça. J'ai même pendant un moment hésité à leur confier mon attirance pour les garçons, avant de me rappeler que même si mes amis ont un cœur énorme et sont tout simplement incroyables, on ne change pas les croyances et préjugés d'une société d'un coup de baguette magique.

Au moins, avec toute cette animation, j'aurai oublié Gellert pour une bonne moitié de la journée.

Ce n'est que vers quinze heures que César lève le nez de son parchemin pour arrêter de rédiger son essai sur les loups-garous.

« Dites, on ne pourrait pas sortir cinq minutes ? Je n'en peux plus de rester enfermé ici. »

En disant ça, il jette un coup d'œil au sol jonché de feuilles roulées en boule et de piles de grimoires plus hautes que moi, et nous ne pouvons qu'approuver.

Arrivés à l'extérieur, je constate que la météo s'est calmée depuis ce matin. Aussitôt, mes pensées convergent toutes vers la pluie torrentielle et l'accident, et je me renfrogne. D'ailleurs, l'objet de mes pensées se trouve au bord du lac en compagnie de deux autres Serpentards que je connais bien. Ils sont assis par terre, agissant tout bonnement comme si le sol n'était pas détrempé.

Tout à coup, je les vois se lever et s'approcher de la surface du lac. Gellert se penche et les deux autres ne perdent pas une miette de ce qu'il fait.

« Qu'est-ce qu'il mijote ? marmonne César pour lui-même.

-         Je suis sûr qu'ils ne font rien de mal... », réponds-je en me tournant vers lui.

Au moment où je prononce ces quelques mots, Elphias écarquille les yeux. Je suis son regard vers le lac.

Le problème est qu'il n'y a plus de lac ; juste une étendue immense de glace. Et sur cette étendue de glace, les trois Serpentards sont tranquillement en train de patiner, leurs chaussures métamorphosées en patins à glace.

J'ouvre grand les yeux, abasourdi. C'est donc ça que trafiquait Gellert : il jetait un sort afin de geler le lac. Mais... geler le lac, tout entier ? Je peine à réaliser à quel point la puissance requise pour ce sortilège doit être énorme.

« Mais... Ils sont tarés ! constate Elphias. Je me demande comment ils se sont débrouillés pour geler le lac... Enfin, vous savez, j'adore patiner... Du moment qu'on reste loin, d'eux, ça ne me gêne pas de –

-         Tu es sûr ? hésite César.

-         Ça ne fera de mal à personne, insisté-je. Je suis d'accord avec Elphias.

-         Et si la glace n'était pas assez épaisse ? »

Je me tourne vers les trois autres élèves qui glissent tranquillement sur le lac.

« Elle l'est. »

Nous nous dirigeons donc vers la patinoire de fortune. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour voir la tête du directeur quand il verra ça ! Pour sûr, il frôlera la crise cardiaque. J'essaie de ne pas trop me réjouir à cette idée et m'occupe de métamorphoser mes chaussures, à l'image de mes deux meilleurs amis, puis j'aide Elphias à enlever la couleur rose fuchsia de ses tout nouveaux patins.

Une année spéciale || GrindeldoreWhere stories live. Discover now