Regardant avec attention mon Mojito posé sur la table, je tentais de compter les feuilles de menthe collées à la paroi du verre. Je n'aurais pu dire s'il s'agissait de mon troisième ou quatrième cocktails, tant mon esprit commençait à plonger dans une sorte de brouillard épais. Mais malgré ça, je n'avais qu'une envie, continuer de boire. Si mon cerveau était encore capable de l'écouter une seconde de plus, il allait me supplier de foutre le camp d'ici le plus rapidement possible. Je m'efforçais en plus de ça de paraitre guillerette alors que mon corset me brisait les cotes et mon string noir me ciselait les hanches. Je n'avais pas fait ces sacrifices pour rien, ce soir, je coucherais avec lui.
Le pied de Leny frotta ma jambe pour la énième fois de la soirée. Il pensait sûrement séduire avec de tels gestes, quelle naïveté. Les mecs comme lui ne comprenaient rien aux femmes, ou même à l'attirance en général.
Je l'avais rencontré un soir au restaurant avec ma sœur. Il m'avait fait du rentre dedans toute la soirée en plein service, et m'avait laissé son numéro au moment de l'addition. Physiquement, il ne me plaisait pas. Mais étrangement, avec quelques verres dans le nez, je devenais moins exigeante le concernant. Après quelques SMS convenus, on avait décidé de se revoir. Sans surprise, sans l'alcool, l'alchimie n'était plus la même et notre premier rencard avait été des plus basique. Dès nos premiers échanges, il m'avait fait comprendre sans subtilité qu'il rêvait énormément d'une nuit avec moi, que ses prouesses au lit étaient acclamées même au paradis. J'aurais normalement fui à l'écoute de ces mots si mon dernier rapport sexuel ne datait pas de plusieurs années maintenant. Et même si Lény avait le charisme d'une feuille de papier, je m'en contenterais.
Continuant son frottement de pied des plus agaçants, je finis cul sec mon verre en le regardant. L'alcool faisait déjà bien effet et j'arrivais enfin à le trouver suffisamment attirant pour envisager de coucher avec lui. Sa grande taille fine laissait apparaître de belles épaules et ses cheveux noirs mettaient en valeur ses yeux châtains. Sans cet air pervers, il aurait presque pu être attirant.
Il termina sa bière et se lécha les lèvres de manière sensuelle pour enlever la mousse posée sur ces dernières. Je m'empêchais de rire.
— Je te le redis, mais tu es très belle ce soir Kaycee.
Je me contentais de lui offrir un petit sourire en guise de réponse. Après des dizaines de compliments similaires en moins de deux heures, chacun de ses mots avait perdu en saveurs et en sincérité. C'était désormais clair qu'il était le roi des baratineurs.
Sa pinte terminée, il se dirigea vers le comptoir pour payer. Je ne lui laissais évidemment aucune chance de prendre ma part. Je ne voulais absolument pas lui être redevable de quelque chose. Coucher avec lui était déjà bien suffisant.
Une fois en dehors du bar, je remplis avec avidité mes poumons d'air frais. J'essayais tant bien que mal de concentrer mon regard sur les lumières hypnotisantes des tours de New-York pour rester éveillée. Combien de verre avais-je bu en si peu de temps ?
Leny arriva derrière moi et me saisit la taille avec ardeur, me déposant une multitude de baisers dans le coup. J'aurais voulu le repousser, mais je n'en avais pas la force. Mon corps entier semblait anesthésié, ne sentant presque plus sa bouche effleurer mon corps.
— On va chez toi ? me susurra-t-il à l'oreille.
Flageolant sur mes talons trop haut en vue de mon état, mon regard était toujours concentré sur les lumières de la ville. J'étais saoul et un homme inintéressant voulait me ramener chez lui pour du sexe qui allait surement être d'un ennui mortel. Qu'est-ce que je foutais là ?
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Start-Up Obsession
RomanceResponsable marketing de la Startup New-Yorkaise Éros, Kaycee Neal prenait plaisir à vivre ses journées qui se ressemblaient toutes. Un calme paradisiaque interrompu par l'arrivée d'Adrian Hoffman, célèbre homme d'affaires. Appelé pour gérer la fo...