Chapitre 27 (Adrian)

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Resserrant une énième fois ma montre dans le but de contenir mes tremblements de mains, mes yeux, eux, ne pouvaient s'empêcher d'observer l'entrée du restaurant. Malgré mon ambition de ne pas en faire trop, je n'avais pu me contrôler en réservant une table au Per Se, un des meilleurs restaurants de la ville. Je voulais créer une atmosphère sereine, où son stress me concernant s'atténuerait à la vue des langoustines pochées au beurre, la spécialité du chef. Qu'elle en soit consciente ou non, elle continuait de gâcher ma vie, altérant toutes choses importantes à mes yeux. J'aurais dû être à Los Angeles, prendre en main un autre dossier d'Harold et générer des millions comme je savais si bien le faire. À la place, je me retrouvais ici, dans un smoking à attendre le point central de toutes mes pensées.

Kaycee et les souvenirs de nos ébats ne me laissaient aucun répit, me replongeant sans cesse dans une obsession paralysante. Avant mon départ d'Éros, je m'étais juré que ce serait l'unique fois, mon seul caprice égoïste de me plonger en elle comme le réclamait à en périr mon pauvre corps. Mais pourtant, j'étais là, à aider un rouquin stupide pour un projet qui ne m'intéressait plus, seulement pour elle. Ce soir serait mon ultime impair, mon dernier écart déraisonnable. Cette nuit, elle serait dans mes draps et demain, elle ne serait plus rien.

Mes yeux, surveillant l'entrée en marbre du restaurant depuis une dizaine de minutes, ne purent louper son arrivée tant elle était belle. Ses cheveux, relevés à l'aide d'une pince couleur argent, dévoilaient une robe émeraude des plus sexy. Sa peau blanche, mise en valeur par ce verre si brut, me semblait être d'une douceur proche de l'irréelle. Ma bouche, légèrement ouverte face a tant surprise, ne put se refermer même en vue de ses pas dans ma direction. Sur son chemin, tous les hommes détournèrent le regard de leurs convives, admirant de la même façon sa beauté. Mon envie de liberté, pourtant si bien remémorée il y a quelques minutes, venait de s'envoler en un instant. Je voulais que sa présence irradie mon être jusqu'à la fin des temps.

— J'espère que je ne vous ai pas fait trop attendre.

Trop occupé à admirer les courbes de son corps bouger sous le voile du satin de sa tenue, je ne répliquai pas, me contentant de hocher la tête en guise de réponse. Son dos, dévoilé par sa longue robe, me fit presque bander tant le spectacle était excitant. Malgré nos rapprochements récents, je n'avais jamais eu l'occasion de la voir nus, son écart dans mon bureau ayant été plongé dans la pénombre. La simple idée de l'imaginer sans cette robe suffisait à m'exciter.

Assise, elle commença à toucher compulsivement le bracelet qui se trouvait sur son poignet. Elle était stressée, c'était évident.

— Tu es très belle.

— Merci. répondit-elle d'un ton strict, comme étant la destinataire d'une insulte.

— Tu n'aimes pas les compliments ? Normalement, on sourit ou on a les joues qui s'empourprent.

— Quand vous dites ce genre de chose, ça me rend toujours très mal à l'aise.

Plaçant mes deux coudes sur la table, je vins glisser mon visage dans mes mains pour le poser sur ces dernières. Le repas n'avait même pas encore débuté que je la perdais déjà.

— Tutoie-moi s'il te plait, je ne suis pas ton supérieur ce soir. Nous sommes seulement deux adultes souhaitant se découvrir davantage.

N'arrivant plus à soutenir mon regard, elle baissa les yeux en direction de son bracelet qu'elle continua d'entortiller.

— Je ne sais pas quoi faire Adrian. Me demander de coucher avec toi sans se préoccuper du reste n'est pas un exercice que je connais. Pour coucher, j'ai besoin de...

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