L'épouse Du Gouverneur

CHAPITRE 23

Depuis plus d'une heure le couple Cissé est entrain de poireauter dans deux salles d'interrogations différentes. C'est un tact qu'utilise les policiers pour les mettre sur les nerfs et mieux gérer l'interrogation.
Modou et assy n'ont pas vu les choses venir. Ils étaient dans leur bureau entrain de faire le décompte quand la police a surgit.
Après tout s'est passé très vite c'est avec des menottes qu'ils sont sortis de la maison. Heureusement qu'il faisait nuit.
Le procureur et les inspecteurs avaient gardé tout secret. Personne d'autre n'était au courant. Ils avaient mené l'enquête dans le silence total.
Après l'arrestation ils se sont occupés de la perquisition. La maison était une mine de preuves. Le coffre fort a été vider et ce qu'ils ont trouvé peuvent les envoyer en prison pour très longtemps.
Une équipe a été mise en place pour une descente dans les maisons closes mais comme la première fois les maisons étaient vides. Faut croire que les filles avaient fuis.
Personne ne comprenait car l'inspecteur Diallo n'a même pas permis à assy et Modou d'appeler leur avocat alors comment les autres ont été prévenu et déserter les maisons?
C'est vers 03h du matin qu'il a rendu visite à assy.
- vous vous fichez de moi? Ça fait plusieurs heures que je suis là je ne vois personne et le comble je ne peux même pas appeler mon avocat.
- votre avocat? Vous reconnaissez les faits retenu contre vous?
- regardez-moi je suis une grande personnalité de cette ville et vous me traitez de proxénète.
- pas uniquement vous êtes aussi accusé de meurtres.
- quoi? Je veux mon avocat.
- aucun avocat ne va venir à cette heure. Dans la salle d'à côté votre mari est entrain de faire sa déposition. On sait tous sur quoi vous travaillez. ON a trouvé chez vous des vidéos des vidéos qui vous incriminent.
- je n'apparais pas dans ces vidéos.
- votre voix reste claire on sait que c'était vous qui filmez. Vous êtes cuites vous avez forcé votre enfant de 12ans à se prostituer, vous l'avez vendu à des hommes riches. Comment une mère peut faire ça à son enfant? À moins qu'elle ne soit pas vraiment votre fille.
- C'est ma fille.
- une femme qui traite les femmes comme des objets qui n'hésite pas à donner des ordres pour tuer des gens.
- je n'ai tué personne.
- mais vous êtes complices de cette mystérieuse personne qui tue les filles. Si vous voulez pas être inculpé de meurtres dites-moi qui c'est.
- vous n'avez pas de preuves à part les vidéos.
- détrompez vous on a vos anciens clients qui vont collaborer avec nous de même que des personnes qui travaillaient avec vous. Même si on ne retrouve pas vos filles, je sais qu'on va les retrouver, le procureur va retenir beaucoup de charges contre vous c'est à dire pornographies infantiles, complicités de viols , je ne sais pas en droit comment on appelle le fait de vendre sa fille, complicité de plusieurs meurtres et tentatives de meurtres sur La personne de Aminata Dia.
- quoi?
- celle-là vous ne l'aviez pas n'est ce pas? Vous pensiez qu'elle était morte?
- je ne répondrai plus à vos questions tant que j'aurai pas le droit d'appeler mon avocat.
- vous avez le droit de ne pas répondre en tout cas vous n'êtes pas prêtes de revoir le soleil.
Diallo sort et laisse assy à bout de nerfs. cette fois-ci ce sera dure de s'en sortir. Les filles risquent de tout déballer. Elle ne savait pas que leur mystérieux protecteur a déjà fait le boulot.
Elle savait déjà que Modou n'allait rien dire, elle n'ont plus n’a pas intérêt à parler de leur protecteur. Tant qu'ils ne sont pas encore dans des cellules, il pouvait encore les faire sortir d'ici comme il le faisait depuis toujours.
- C'était quoi ça? Demande Le procureur à Diallo.
- Quoi?
- Cette interrogation!
- Quoi ? C'est maintenant vous qui m’enseignez comment mener une interrogation?
- Cette femme a déjà tout avoué fallait juste un peu de tact juste un peu de délicatesse mais non vous deballez tout comme ça.
- Si j'étais si mauvais que ça allez-y vous même de toutes façons dès que je reviens je les mets dans leur cellule.
- Vous allez où?
- Dormir cela fait plus d'une semaine que je n'ai pas dormi normalement alors là je vais rentrer chez moi et dormir pendant 8h. Bonne nuit.
- Quoi? Attendez!
Il ne répond même pas et s'éloigne de safietou. Cette dernière contemple assy un moment avant d'entrer dans la salle.
- Safietou alors enfin tu daigne te montrer.
- J'avais honte de voir ton visage et de penser qu'une fois on a été amie.
- La prostitution n'est pas un crime à ce que je sache.
- Tu as fais pire tu t'es moqué des gens de mon mari qui a tout fait pour que tu obtienne ce poste. Je ne vais pas faire durer la discussion je veux juste que tu me dise qui est l'homme qui vous protège.
- Je ne dirai rien.
- Tant qu'on a pas cet homme on vous accusera de meurtres alors mieux vaut tout déballer si vous voulez pas prendre perpet.
- Rassurez-vous je vais bientôt sortir d'ici car l'homme qui me protège comme vous le dites ne me laissera pas ici.
- Vous ne sortirez pas d'ici sachez le dès maintenant.
- Ha bon laissez moi vous dire que j'ai des amis hauts placés très hauts même comme par exemple ton mari…
- Mon mari ne va pas vous aider une fois que je lui aurai dis qui vous êtess vraiment.
- Les apparences sont trompeuses.
- vous venez de le confirmer.
- vous n'êtes vraiment pas intelligente. Je me demande comment vous avez fait pour être procureur cet homme que vous demandez est près de vous très près de vous. vous pouvez Juste le toucher en longeant le bras. Le mal n'est jamais spectaculaire il mange à notre table et dort dans notre lit. Ne vous fatiguez pas je serai bientôt dehors alors épargnez vous cette peine.
Énervée safietou sort et la laisse seule. Elle voulait coûte que coûte savoir qui se cache derrière ce mystérieux personnage. Elle tente d'appeler Diallo mais ce dernier avait éteint son téléphone.
(...)
Jule avait reçu la nouvelle de l'arrestation de assy et Modou mais il n'a rien dit à sa femme car il faisait tard.
Mata avait emmené le nécessaire pour qu'ils prennent le petit déjeuner dans la chambre. Jule n'arrêtait pas de suivre ses moindres mouvements voulant lui annoncer ça mais il ne savait pas comment s'y prendre.
Après tout assy était sa mère et personne souhaitait voir sa mère en prison. Et aussi leur couple va prendre un tournant décisif. Bientôt tout le monde saura que mata était une prostituée malgré qu'elle a été forcé. Le moment allait venir d'affronter le jugement des gens, les regards indiscrets..
- Pourquoi tu me fixe depuis tout à l'heure Jule?
- Pour rien.
- Dis-moi ce que tu as à me dire
- Qui a dis que j'avais une chose à dire?
- Tes lèvres bougent sans cesse mais se referment très vite ton regard surveille mes réactions et suit tous mes mouvements alors dis-moi .
- ils sont en garde à vu.
- qui ça?
- assy et Modou.
- quoi? Depuis quand?
- hier , dans la nuit.
- et tu ne m'as rien dit?
- tu dormais déjà.
- fallait me réveiller.
- tu es folle. Tu vois je te l'avais promis' sache que c'est juste le début.
- je sais.
- tu es prête pour affronter tout ça?
- je suis prête. Rien que l'idée de savoir qu'ils ont été arrêtés me donne la force. je vais appeler Astou pour voir si tout va bien.
Elle prend son téléphone et s'éloigne de Jule.
- salut Astou sava?
- oui et toi?
- bien. J'ai appris la nouvelle tu es à la maison?
- oui. Sidy m'avait suggéré de venir chez lui mais je ne peux pas laisser les enfants seuls.
- tu as raison oui. ils le prennent comment?
- personne ne sait. Il faisait nuit quand la police est venu.
- je passerai vous voir insha'allah.
- non ne vient pas yoro est là.
- depuis quand?
- ce matin. Je ne sais pas qui l'a informé mais il est venu de très bon matin.
- II n'a rien dit? Il te soupçonne pas?
- non il n'a rien dit il est dans le bureau depuis qu'il est là.
- d'accord je te rappelle après.
Elle raccroche et retourne vers son mari.
- je voulais aller voir mes sœurs mais Astou m'a dis que yoro est là-bas.
- c'est qui Yoro?
- le bras droit de Modou à mbour. Pourquoi il n'a pas été arrêté aussi?
- parce-que c'est assy et Modou que le procureur voulait. Peut-être qu'elle va l'utiliser je ne sais pas. Laissons-les faire leur travail.
- tu as raison.
- j'ai toujours raison.
- oui c'est ça oui. Tu n'as pas oublié Adji passe la journée ici?
- non et talla aussi. Tu sais je pensais à quelque-chose.
- quoi?
- Adji et talla c'est un jolie couple non?
- hein? Non Adji est trop jeune pour lui.
- parce-que toi tu es pas jeune?
- moi je suis ta femme.
- mais il y'a un processus avant le mariage.
- mais y'en a pas eu entre nous.
- parce-que je t'aimais et je doutais pas de mes sentiments pour faire durer les choses.
- fait pas le maquereau d. Talla n'a pas encore digéré.
- hum on verra. Sinon je ne t'ai pas dis que tu es jolie avec cette taille basse.
- sérieux?
- oui ça moule très bien ta poitrine, tes hanches, tes fesses....
- tu m'as regardé d macha'allah.
- quoi attend j'ai pas le droit de regarder ma femme?
- regarder oui mais dévorer non. Doucement je suis à toi alors consomme avec modération.
- tu te moque de moi là Fatoumata Ndoye
- quand tu te veux sérieux tu m'appelle Fatoumata Ndoye. Mange et arrête de me regarder.
- J'ai plus faim.
- ton ventre dit le contraire.
- viens à côté de moi peut-être que j'aurai de l'appétit.
Mata se lève et prend place à côté de son mari. Après le petit-déjeuner elle est redescendu pour voir si mati était revenu. Elle la retrouve dans la cuisine la donne quelques consignes avant de retourner dans la chambre.
Une heure après elle a reçu l'appel de Adji qui était dehors. Elle sort la chercher apparemment les vigiles n'ont pas voulu la laisser passer.
- elle c'est mon amie si elle vient laisser la passer.
- d'accord madame.
- merci.
Elle prend la main de son amie et elles entrent à l'intérieur. Quelques minutes plus tard talla est venu.
La discussion était animé et ils n'ont même pas vu le temps passé. Bientôt l'heure du déjeuner. Après le repas tala se met à faire ce qu'elle savait faire de mieux, faire le thé et raconter des blagues.
- Adji on t'a déjà dit que tu étais jolie? Lui demande talla.
Cette question surprend tout le monde mais ils se tournent vers Adji pour attendre la réponse.
- heu oui.
- ce sont des Mensonges.
- hein?
- quand on dit qu'une fille est jolie on parle de son visage. Et toi tout est parfait chez toi donc permets-moi de te dire que tu es magnifique avec ce sourire désarmant, ces yeux revolvers, cette démarche féline très mesuré...
- ho on est là au cas où tu l'aurai oublié. .. dit Jule en rigolant.
- hoho Jule tu as gâche mon discours laisse-moi continuer.
- OK vas-y.
C'est dans ce climat agréable qu'ils ont terminé la journée.
(...)
Depuis hier son téléphone sonne mais il refusait de répondre. À la fin il a fini par le faire car ça ne servira à rien de fuir.
- depuis hier putain depuis hier.... crie assy à l'autre bout.
- doucement j'avais trop de boulot à mon cabinet.
- tu attend quoi pour nous faire sortir?
- tu sais que je ne peux pas.
- à d'autres. Sache que je ne passerai pas cette nuit ici où sinon la prochaine fois que je verrai le procureur je vais la donner le nom de l'homme qui a tué les 5 filles. Je passerai un an en prison et ressortir.
- je voulais te prévenir mais j'avais pas le temps et j'ai appelé yoro il a évacué les filles à temps. Donc ils n'ont pas de preuves directs.
- alors bouge toi le cul je ne sais pas comment le faire mais tu as deux heures après ça je déballe tout sur toi.
Sur ce elle raccroche et laisse son interlocuteur perplexe. Il était conscient qu'il avait intérêt à les faire sortir.
Après avoir réfléchi il demande à son secrétaire de lui composer numéro du
Directeur général de la police nationale.
- bonjour monsieur Niang.
- grand comment allez-vous ?
- bien j'aurai besoin que vous me rendez service.
- oui dites-moi.
- il y'a une affaire de prostitution qui s'est soulevé à Thiès. Le procureur à voulu bâcler l'affaire du coup des hommes de bonnes volontés ont été arrêté et la femme est la secrétaire de l'association" la Maison des femmes" et son mari c'est un couple modèle qui a beaucoup fait pour cette Ville et je me porte garant d'eux. Je voudrai que tu incite à la police locale d'arrêter cette enquête qui risquent de détruire l'équilibre de la Ville.
- désolé monsieur mais vous avez plus d'autorité que moi je crois. Un simple coup de fils de votre part et ils sont relâchés.
- c'est vrai mais j'ai beaucoup de choses à faire.
- aussi seul le gouverneur à le pouvoir de suspendre cette arrestation qui se passe dans sa région. Il a plus d'autorité. Je connais le gouverneur de Thiès je pourrai l'appeler.
- ne vous en faites pas je vais le faire moi-même. Bonne journée.
- à vous de même.
Il raccroche en laissant échapper un juron. Il espérait que son vieil ami allait l'aider mais ça n'a pas marché. Il savait qu'il avait le pouvoir de les faire sortir mais ne veut pas y associer son nom.
Voyant qu'il ne restait que quelques minutes avant que assy fasse ce qu'elle avait dist il a appelé un homme qui lui devait plusieurs services.
Les deux heures étant passés, assy a décidé de parler. Apparemment leur protecteur ne leur protège plus donc à elle de s'en occuper.
Elle avait réclamé le procureur et le policier.
- je vous dis qui est cet homme et on fait un marché? Demande assy.
- si vous dites la vérité... répondit safietou.
- ok cet homme s'appelle......
Juste à ce moment le commissaire entre accompagné d'un autre homme.
- arrêtez tout de suite cette interrogation....dit l'homme qui accompagnait le commissaire.
Il s'approche de assy et lui enlève les menottes sous l'oeil de safietou qui ne savait pas quoi faire.
- mais il se passe quoi?
Personne ne répond et le gars emmène assy dehors.
- c'est quoi ce bordel? Demande l'inspecteur au commissaire.
- ça vient de très haut alors j'applique si je veux pas perdre mon boulot et vous devrez faire pareil... répondit-il
- vous savez qu'elle est coupable.... dît safietou.
- je sais mais laissez-moi vous dire que cette assy n'est qu'un pion il y'a quelqu'un de très haut qui dirige et la décision aussi vient de très haut. Diallo retournez à Saint-Louis et oublier cette histoire. Safietou je vous conseillerai de lâcher prise même si je sais que vous allez pas le faire. Combien de fois on essaie mais toujours des échecs. Je commence par croire que leur putain de protecteur est dans le gouvernement. Moi je suis un Chef de famille je ne compte pas me faire des ennemis.
- et moi je compte pas arrêter .... répondit safietou
Le commissaire sort et laisse safietou prête à exploser.
- trop facile même si c'est un putain de ministre je saurai qui c'est.
Elle sort aussi à son tour laissant l'inspecteur seule et qui commençait penser à la sécurité de Amina et de sa famille.
Retour à la case de départ.

À Suivre....