CHAPITRE 8 - Scène 28

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~ Aron ~

Lorsque je me réveillai le lendemain, le soleil était déjà haut. Je ne mis pas longtemps à me souvenir où j'étais et je jetai un coup d'œil à mon portable qui m'indiquait onze heures. Je sautai du lit et déboulai dans la pièce de vie, où je trouvai Zeq installé sur le canapé, un dossier dispersé sur la table du salon et un peu partout autour de lui.

— Enfin réveillé, me lança-t-il avant de se tourner vers moi.

Il resta quelques secondes à me fixer pendant que j'essayais de me remettre de ce réveil un peu abrupt. J'ébouriffai mes cheveux en bâillant.

— Ouais, j'ai fait le tour de l'horloge.

— T'en avais besoin. Tu te souviens de ce que je t'ai dit au sujet de ne pas m'aguicher ? Va t'habiller pendant que je te sers ton café.

J'observai ma tenue et bien que j'aurais voulu répondre que je ne recevais d'ordre de personne, je devais reconnaître que je n'entrais pas dans la ligne de conduite décidée hier soir. J'allai donc mettre autre chose que mon caleçon.

À mon retour, une tasse fumante m'attendait sur le bar. Et pendant qu'il me briefait sur les nouveaux éléments, je jetai un coup d'œil au dossier. Il y avait eu une descente de bonne heure ce matin. Ils avaient arrêté six gars et une fille. Mais le chef et son bras droit, Loïc, étaient introuvables. Sylvie Vernier, la femme du chef, était interrogée en ce moment même. Zeq râla parce qu'il aurait voulu être là-bas, pour suivre les interrogatoires, prendre des dépositions, mais il était trop impliqué pour mener l'enquête de si près. De plus, tant que tout le monde n'avait pas été arrêté, il restait une cible et moi aussi.

— Ils ne vont plus mettre de temps à savoir qui tu es et à venir nous chercher ici, remarquai-je.

Il me désigna la porte-fenêtre du salon.

— Y a une équipe en bas et mon père a déposé ça pour toi.

Il souleva un paquet de feuilles et dévoila un glock 17, l'arme des militaires, et son holster. Il le poussa vers moi.

— Ton père a l'air d'avoir une confiance aveugle en moi, m'étonnai-je.

— C'est en moi qu'il a confiance et j'ai confiance en toi. Je pense que si tu avais décidé de te venger, tu l'aurais déjà fait.

J'attrapai le holster et l'enfilai par-dessus mon t-shirt.

— La vengeance est un plat qui se mange froid, répondis-je, pince-sans-rire. J'ai un droit au port d'arme légal avec ça ?

— Pas exactement, non. Donc si tu pouvais le sortir qu'en cas d'extrême nécessité, ça m'arrangerait.

Je le suivis jusqu'au canapé où je déplaçai quelques éléments du dossier pour m'installer à côté de lui.

— T'as l'intention de te venger ?

Je sentais son regard sur moi tandis que je survolai quelques pages sans arriver à m'imprégner du contenu. Je me demandai s'il faisait référence à notre discussion de la veille, sur la façon dont je lui avais fait payer ma captivité, mais son ton enjoué me fit penser que ça ne lui avait pas effleuré l'esprit.

— Je ne sais pas encore. Faudra pas être surpris si je te réveille au milieu de la nuit en hurlant.

— Pour ça, faudrait que tu arrives à te réveiller au milieu de la nuit, railla-t-il.

Je souris malgré moi.

— J'ai manqué de sommeil ces derniers temps.

Pour une fois, en parler n'éveilla aucune colère en moi. Reposé, j'étais beaucoup moins à fleur de peau. Je me reconnaissais mieux.

Sous couverture : Chasse à l'homme MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant