Chapitre 37 : La boîte de l'horreur

11.9K 507 445
                                    

Point de vue : Fleur

Je vais pleurer ou vomir ou les deux.

Je savais que Vince était un monstre, mais de là à commettre un meurtre. Un meurtre aussi barbare, sanglant qui plus est sur son propre frère, la chair de sa chair.

C'est officiel le Vince que j'ai connu au début de notre relation est officiellement mort. Ce constat me laisse un goût amer dans la bouche. J'ai l'impression que l'on a volé 4 ans de ma vie, 4 ans qui n'ont servi à rien, 4 ans où j'ai été utilisé. Paradoxalement, j'ai l'impression d'avoir été heureuse à certains moments avec lui

Et je me déteste d'éprouver encore de l'affection pour le Vince que j'ai connu avant qu'il ne change. Mais je me déteste aussi pour avoir oublié son visage, pour ressentir de la compassion alors qu'il m'a défiguré.

Pendant cette remise en question, je cherche du réconfort auprès de Kélio. Je tâtonne sur la banquette pour attraper sa main. 

Quand je la trouve, je la serre fermement, entrelaçant mes doigts aux siens. Sa main est brûlante et calleuse, cela m'apaise de sentir sa chaleur, sa présence à mes côtés. Son pouce débute une délicate caresse, il effectue des mouvements circulaires sur le dos de ma main. 

 À travers ce geste anodin en apparence, je peux sentir qu'il me montre qu'il est là et qu'il ne me lâche pas. Malgré notre précédente dispute, il est là, car il sait combien c'est dur pour moi.

Je le regarde et je peux voir ses traits tendus et sa mâchoire tressauter signe que quelque chose le tracasse et le rend nerveux. 

Il tourne la tête et croise mon regard, je peux lire dans ses pupilles qu'il sait quelque chose que je ne sais pas. Et je n'aime pas beaucoup ça.

Mais Kélio, cet homme qui exerce un pouvoir d'attraction sur moi tellement intense, puissant, sauvage que quand il approche ma main de sa bouche et qu'il se met à déposer des baisers sur chacun de mes doigts, je craque.

Je fonds en larmes. 

Mais lui est là pour les essuyer.

Le reste du trajet se fait dans un silence de mort, tout le monde se regarde en chiens de faïence, parce que le traître est peut-être parmi nous. L'hostilité est telle que cela en devient étouffant. Et ce silence est brisé seulement par mes reniflements disgracieux.

- Bon aller, on ne va pas finir le voyage comme ça tout de même ! Personne n'est mort quoi ! Dit Armando pour briser la glace.

Silence.

- Bon enfin si techniquement quelqu'un est mort, mais on s'en fiche non ? Personne ne l'aime ici, si ? Tente-t-il pour se rattraper.

- Armando, tu t'enfonces là, répond calmement Simone qui conduit en fumant.

- Je voulais détendre l'atmosphère, c'est tout, si maintenant on me reproche de vouloir aider ! Dit-il en s'enfonçant dans son siège et en croisant les bras comme un enfant qui boude.

Je rigole doucement face à son attitude puérile.

- Voilà au moins une qui sait m'apprécier et apprécier mon humour et mes efforts à sa juste valeur ! Tu es la meilleure Fleur !

FiorellinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant