Va en enfer.

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TW: Relation toxique

  Comme tous les vendredis soirs, je rentrais chez moi. J'avais emménagé dans un petit appartement avec ma copine il y a six mois, et depuis on avait eu de nombreux petits accrocs mais rien qui n'avait pu être résolu. C'était vrai qu'elle avait dit des choses plutôt blessantes mais j'étais responsable, donc de mon côté tout allait bien entre nous. Enfin c'est ce que je pensais.

J'ouvrais la porte, et retirais mes chaussures quand j'entendis des voix provenant de la chambre, enfin des gémissements... Soit j'étais en train d'halluciner soit ma copine était en train de me tromper. Je claquai alors la porte d'entrée que je n'avais pas encore fermée et dis qu'ils avaient intérêt à sortir dans les trente prochaines secondes.

L'homme ne se fit pas tarder. Il était grand, brun avec une barbe de quelques jours et bien évidemment plus musclé que moi. Sans grand étonnement, j'eu l'envie irrépressible de le frapper, mais je me retins. Et lui demandai la mâchoire serrée s'il savait qu'elle était en couple. Il me regarda dans les yeux ne voyant que de la colère dans mon regard tandis que je ne voyais que de l'incrédulité dans le sien. Il balbutia et s'excusa qu'il n'en savait rien et qu'elle lui avait dit qu'elle cherchait uniquement un divertissement, que l'amour n'était pas pour elle. Il répéta qu'il était vraiment désolé et ajouta à mi-voix qu'il n'était sûrement pas le premier à être venu ici et que je devrais la quitter. Il finit par me dire courage et avant que je ne puisse répondre, partit, la tête baissée et un sourire contrit sur les lèvres.

Ma copine sortit enfin de la chambre, habillée et maquillée, sublime comme toujours. Mais aujourd'hui c'était fini, j'en avais assez.

« Ce n'est pas ce que tu crois, soupira-t-elle presque ennuyée.

- Tu me prends vraiment pour un imbécile, mais vas-y expose ta version des faits. Parce qu'en ce qui me concerne c'est fini entre nous, répondis-je froidement.

- C'est de ta faute Valentin.

- Pardon ?! m'écriai-je.

- Tu n'es pas assez bien pour moi. Et tu ne le seras jamais. Tu n'es pas très beau ni musclé ni intelligent. Tu es juste un gars comme les autres, sans rien pour lui et que j'ai aimé pendant un bref instant.

- Pas assez bien ? Que voulais-tu que je fasse ? J'ai été gentil, aimant et je t'ai toujours écouté pour essayer de devenir meilleur. Je ne t'ai jamais jugé ou méprisé. Et je...

- Mais tu n'es pas assez, me coupa-t-elle. Cela fait longtemps que j'ai arrêté de t'aimer mais j'avais tellement pitié de toi Val.

- Ça suffit. Et arrête de m'appeler Val, la coupai-je, des torrents de larmes coulaient sur mes joues et je me mordis la lèvre pour garder le contrôle de ma voix. Je vais récupérer mes affaires et partir, tu es toxique. N'essaye plus jamais de me contacter et surtout sache que je tiens toujours mes promesses mais pour toi je ferai une exception, ne compte pas sur moi pour t'aider si un jour tu as besoin d'aide peu importe la situation. »

La vision troublée par mes pleurs et avec un poids énorme sur le cœur, je pris quelques-unes de mes affaires, mes clés et partis en trombe, ne jetant pas un seul regard en arrière. Une fois dans la rue, je mis mes écouteurs, le son me perçait les tympans mais j'avais bien trop mal pour m'en préoccuper. Je ne savais pas si ce fut un signe du destin ou le hasard mais la chanson qui jouait parlait de tromperie et je hurlais alors les paroles. Je m'en fichais de paraître fou, j'avais besoin de me défouler sinon j'allais faire une connerie. Avant d'oublier je pris mon portable et envoyai à ma copine enfin mon ex "Comment as-tu pu me faire ça, je t'aimais, mais maintenant et pour toujours je te hais."

Je dis aussi à mon meilleur ami en quelques phrases ce qui venait de se passer et me dirigeais chez lui.

Mais mon inattention faillit me coûter la vie quand une voiture me renversa alors que je traversais la route sans regarder. Je sentis mon corps se raidir puis une douleur aussi lancinante que brève m'envahir avant de perdre connaissance.

Quand j'ouvris de nouveau les yeux j'étais à l'hôpital. J'étais allongé dans un lit, avec de nombreux plâtres mais surtout elle était là. Elle avait l'air inquiète et je n'avais qu'une envie, la rassurer, l'embrasser. Jusqu'à ce que je me rappelle que si j'étais là, ce fut en partie de sa faute, je ne savais pas ce qu'elle attendait de moi mais peu importe ce qu'elle avait à dire, ma réponse serait la même. Va en enfer. 

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