One Shot

Je ne suis plus seul

« Maman ! Je pars en cours ! criai-je.

- N'oublie pas de... commença-t-elle.

- Cacher mes pouvoirs, je connais la chanson maman j'ai bientôt 18 ans.

- Tu sais que c'est pour ton bien, insista mon père. Les gens ne peuvent pas savoir.

- Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas envie d'être vu comme... un monstre, répliquai-je abruptement en sortant de la maison.»

Je me dirigeais à pied au lycée comme à mon habitude, plus que quelques mois et je partirai définitivement de chez mes parents pour trouver des personnes comme moi. Des personnes surnaturelles. Pour faire simple je ne sais pas d'où viennent mes habilités, mais le jours de mes 3 ans après qu'une maladie inconnue m'a frappée pendant des semaines et j'étais devenu surhumain. Ma force avait été décuplée me permettant de soulever des masses inconcevables, et j'avais une capacité à me régénérer bien supérieure à la normale. Une simple coupure se résorbait presque instantanément. Et mes parents, ne voulant pas faire de moi un rat de laboratoire ont donc caché mes capacités, une seule personne savait autre qu'eux Théa. Elle était ma meilleure amie depuis toujours, et j'avais décidé de lui dire peu importe ce qu'en pensaient mes parents. Elle s'était contentée de me prendre dans ses bras et de me dire « Ça ne change rien Lucas, ne t'inquiète pas, ton secret est en sécurité avec moi.»

Pour l'instant j'avais réussi à cacher cela à tout le monde, personne ne s'en doutait, j'étais en sécurité. Mais, ça n'allait pas tarder à changer. En arrivant au lycée, je sentis une ambiance tendue, des gens chuchotaient entre eux parfois agressivement, tout le monde se regardait comme s'il était coupable de quelque chose. Je courus trouver Théa confus par la situation mais aussi inquiet. Une fois que je la rejoignis, je lui demandais ce qui se passait. Elle me regarda, surprise, et me répondit en sortant son téléphone qu'une vidéo circulait sur les réseaux. Dessus une femme secourait des enfants d'une immeuble en feu intacte et y retournait quand celui si s'effondra sur elle. Mais, ça ne s'arrêtait pas là. Les plusieurs tonnes de débris se mirent à trembler, et elle en émergea le visage maculé de cendre et de sang toussant mais vivante. Elle aurait dû mourir, personne ne pouvait survivre à ça.

« Elle est comme moi...chuchotai-je.

- Peut être mais les commentaires sont assez divergents sur son compte certains disent que c'est une héroïne sortie d'une BD venu nous protéger... d'autres l'insultent de monstre et de sorcière, dit-elle soupirant. Il va falloir que tu fasses encore plus attention pendant un temps parce que là ça craint un peu. Les gens du lycée aussi sont comme les commentaires ils l'aiment ou la haïssent.

- Et merde faut arrêter de traiter les gens de monstres pour à rien. Je ferai attention mais il ne faut surtout pas changer nos routines d'accord sinon on donnera l'impression de cacher quelque chose.

- T'inquiète pas Lucas, toi et moi contre tous, comme toujours. »

Je souris à sa réponse et quand la sonnerie retentit on essaya d'agir comme si de rien n'était. Ma mère me demanda de rentrer à la maison immédiatement mais je lui répondis que cela ne ferait qu'attirer l'attention des gens, en contre-coeur elle me laissa me suppliant de faire bien attention.

Dans la journée, je faillis perdre mon calme à de multiples reprises. Plusieurs fois quand les insultes envers la femme fusait, je me sentais en colère, mais surtout effrayé de ce que la suite allait me réserver. La réponse ne tarda pas à arriver mais pas comme je le pensais.

À midi, une dizaine de personnes, des civils vu leur accoutrement entrèrent armés dans la cafétéria pendant que tous les terminales étaient réunis. Personne n'osa ni bouger ni respirer. En voyant qu'il avait notre attention, ils demandèrent à voir deux élèves. Théa et Maxime, un gars sympa qui faisait du tutorat et que tout le monde appréciait. Leur motif ? Suspicion de pouvoirs surnaturels. Théa se leva effrayer mais quand je vis l'homme la mettre en joue, je me levai et me mis devant elle.

« Et qu'allez vous faire avec eux ? dis-je d'une voix forte ne montrant aucune crainte.

- Alors c'est simple mon garçon, nous allons tous vous protéger en mettant fin à ces monstres. De telle personne ne devrait pas exister. Ce sont des dangers à la race humaine.

- Mais vous n'êtes même pas sur qu'ils soient comme la femme de cette vidéo. Je ne vous laisserai pas tuer mon amie pour des suspicions et personne ici ne devrait vous laisser faire non plus. En plus cette femme à sauver ces enfants ! Elle devrait être considérée comme une héroïne ! m'écriai-je.

- À des fins perverses, elle fait ça pour qu'on lui fasse confiance et après elle nous poignardera par derrière, cracha-t-il. Ton amie aussi.»

À mon plus grand désarroi, beaucoup hochèrent la tête et laissèrent les hommes s'approcher des deux adolescents. Je n'allais pas les laisser les prendre, surtout que Théa n'était même pas surnaturelle, par ma faute elle était en dangée.

« Ça suffit ! Personne ne touche Théa ! criai-je.

- Tu vas nous en empêcher ? Seul contre tous ? rièrent les hommes.

- Oui. Et vous devriez même vous inquiétez du peu d'hommes que vous êtes, souriais-je. Parce que la personne que vous cherchez c'est moi, répondis-je menaçant.»

À mes mots, leur regard se durcit, ils s'approchèrent, leur arme braquée sur moi alors que je m'avançais vers eux pour ne pas que Théa soit blessée. Soudain, je vis leur doigt descendre sur la gâchette, tremblant. Ils hésitaient à tirer. Je devais agir, je devais cesser de me cacher. Je pris alors l'arme du premier homme, le poussant contre un mur et l'assommant. Ils essayèrent alors de m'attaquer ensemble au corps à corps, car ils ne voulaient pas blesser les autres élèves et vu leur tremblement ils savaient à peine se servir de leur arme. Je me mis en position de défense, les attendant. Ils ne se firent pas prier. Tentant de me poignarder, je réussi à esquiver un premier coup mais le second me trancha le bras. Heureusement le processus de cicatrisation commença et soulagea la douleur. J'utilisai alors le premier qui attaquait de nouveau pour bloquer le deuxième et les envoyèrent voler contre le mur. Les autres vinrent les aider mais uniquement à l'aide de leur poing. Esquivant un uppercut, je fis un pas en arrière avant de balayer les jambes du plus proche. Me relevant, je pris une droite dans ma mâchoire me faisant cracher du sang, mais je ripostai vite l'assolement par le même coup.

Ma force finit par l'emporter sur eux et tous finir au tapis, mais je commençais à fatiguer, du sang coulait de ma bouche. Il restait un homme armé. Il tira.

Je sentis une volée de balle traverser mes jambes et mon torse. Puisant dans mes dernières forces, je m'approchai d'une table et je lui lançais un plateau de cantine dans la tête et le mis à terre à son tour. Mais malgré mes pouvoirs, je tombai à genoux. J'avais eu l'avantage de la force mais eux la préparation. Je saignais abondamment, ma guérison était trop lente par rapport à l'étendue des dégâts. J'allais me vider petit à petit de mon sang, je ne ressentais que de la douleur. Théa se précipita vers moi, pleurant.

« Hey hey... Lucas... ça va aller okay hoqueta-t-elle me tenant contre elle.

- Mais oui , t'inquiète j'ai juste besoin d'un petit coup de pouce des médecins. Même pour moi c'est trop, rigolai-je crachant du sang par la même occasion. J'avais pas encore eu l'occasion de tester ma régénération après une balle. Quelle chance, souriai-je tentant de rassurer mon amie.

- Tu vas pas encore pouvoir Lucas, je vais t'aider Lucas, je te dois bien ça, dit Maxime en s'approchant. »

Je le regardai interloqué. Il posa ses mains sur mon torse et, inspirant profondément, ses yeux se mirent à briller d'un éclat doré, et mes blessures devinrent de moins en moins douloureuses jusqu'à presque être fermées. Je l'empêchais de finir en voyant son visage maintenant pâle, et son front suant par l'effort qu'il venait de fournir. « Merci, murmurai-je.» Souriant, je me blottis contre Théa, exténué. Je n'étais plus seul, aujourd'hui était le début d'une nouvelle ère et chacun allait devoir apprendre à se connaître, avant de passer à l'attaque. Sinon un bain de sang serait inévitable et chacun subirait de lourdes pertes.