Chapitre 7 : cargaison volée

20 5 13
                                    

❀ Tiago ❀

Putain, c'est pas possible... Encore une cargaison qui a disparu. C'est la troisième ce mois-ci. L'appel de Frederico m'a vraiment mis en rogne. Je n'ai pas pu m'empêcher de me retourner pour jeter un regard vers Adriana lorsque j'ai quitté la table. Mais maintenant, a Minha Princesa doit quitter mon esprit si je veux me concentrer. Donc comme à chaque fois, je me transforme à nouveau en Cobra, ce masque que je porte si bien et qui me définit...

On est dans mon bureau depuis une demi-heure à parler de cette affaire que je prends vraiment au sérieux. Ça ne va plus, il faut vraiment trouver ces fils de pute.

– Tiago, tu veux faire comment pour trouver de qui il s'agit ?

– J'en sais rien Luiz, mais il faut qu'on trouve les coupables. Ça ne peut pas continuer comme ça ! On dirait qu'ils ne savent pas à qui ils ont affaire.

Ce dernier m'envoie un clin d'œil alors que ce n'est vraiment pas le moment de blaguer. Un léger sourire prend tout de même possession de mes lèvres.

– Tu devrais peut-être demander à Filipe, suggère mon meilleur ami.

– Quoi ? Pourquoi est-ce qu'il saurait quelque chose ?

– Peut-être parce qu'il y a même pas deux jours tu voulais le buter pour avoir perdu ta cargaison...

Merde, Luiz a encore raison. Filipe... C'est peut-être lui la solution. Il était sur place quand la cargaison a été volée, mais j'ai pas voulu l'écouter. Pour moi, c'était lui le fautif. Il était chargé de la cargaison et n'a pas su la conserver jusqu'à bon port. Donc c'est de sa faute, point. Toutefois en découvrant que ce n'était pas la seule cargaison que l'on avait perdue, je suis soulagé de ne pas l'avoir tué. Finalement, Adriana a bien fait de me proposer ce marché. Si elle ne l'avait pas fait, au moment où on parle, Filipe serait déjà six pieds sous terre. Sachant que l'autre homme est déjà mort, il ne me reste plus que lui. Je pensais demander à l'homme qui était en charge de la cargaison d'aujourd'hui, mais Frederico m'a affirmé que ce dernier avait été tué par nos voleurs. Je n'ai donc pas le choix : j'envoie Luiz le chercher.

– On se retrouve ici dans vingt minutes, ordonné-je à Luiz lorsqu'il est sûr le point d'aller chercher Filipe.

Il hoche la tête et quitte la pièce. Je trace le même chemin que lui quelques instants plus tard afin de me rendre dans mon loft. Je longe le couloir et ouvre la porte de ma piaule. Je la referme derrière moi et sens quelque chose de poilu près de ma jambe. Je baisse mon regard vers Connard qui se frotte contre moi pour avoir de l'attention. Je m'installe sur mon lit et appelle mon chien pour lui faire quelques caresses. Un sourire triste prend place sur mes lèvres. Ça fait presque trois jours que mon toutou passe ses nuits dans la chambre de Luiz et puisque j'ai beaucoup de boulot durant la journée, je ne passe pratiquement aucun moment avec cette bête poilu qui ne m'a jamais laissé tomber. Mon regard se perd dans le vide jusqu'à ce que le collier de mon enfance soit dans mon champ de vision. Je le fixe un instant avant de m'avancer pour le prendre en main. Sans m'en rendre compte, je délaisse Connard et mon regard reste rivé sur le collier muni d'une croix pendue à la chaîne argentée. Mon poing se serre légèrement face aux souvenirs qui reviennent. La vengeance est un plat qui se mange froid à ce que l'on dit et la mienne arrive à grand pas. Juste encore un peu, encore un tout petit peu de patience...

Je ferme les paupières pour chasser mes émotions. Elles n'ont pas leur place dans mon monde.

Connard me rejoint et frotte sa tête contre la mienne pour me montrer son soutien. J'embrasse son crâne et lui fait une dernière caresse avant de rejoindre Luiz qui ne devrait plus tarder.

La rose et l'épineWhere stories live. Discover now