Chapitre 40

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J'entre pour la deuxième fois de ma vie dans la salle de bal du palais. Je suis à nouveau vêtue d'une longue robe style princesse, mon cou et mes épaules sont dégagés, ma seule parure et le collier qu'Alora m'a offert. La robe que je porte est en satin bordeaux et elle est extrêmement douce. Mes cheveux sont lâchés, je les sens frôler mon dos à chacun de mes pas. Je suis armée, cependant je n'ai pas pu prendre mon épée, elle aurait été trop voyante même en dessous de la robe. Évidemment, mes trois poignards m'accompagnent, j'ai glissé ma ceinture en dessous de ma robe, le cuir sur ma peau nue est désagréable, mais je m'en accommode. Un peu plus bas, sur ma cuisse droite, j'ai placé les lanières en cuir et ma dague à rouelle. J'ai même rajouté un canif à cran de sûreté au niveau de mon mollet gauche avec une nouvelle lanière de cuir. J'ai laissé mon arc et mon épée à côté du sac qu'Eryk doit récupérer pour moi dans mon armoire.

J'aperçois Éros qui serre des mains comme au dernier bal. Je ne vois pas Alora pour le moment, je me dirige vers une porte vitrée ouverte qui donne sur les jardins. Je suis étonnée qu'aucun garde ne me suive, mais j'en profite et me faufile par la porte. Une fois dehors, je ferme les yeux et apprécie la fraîcheur de la nuit. J'entends quelqu'un se glisser non loin de moi, mon repos aura été de courte durée, je me doutais qu'un garde remarquerait ma sortie... Alors j'annonce :

— Je vous ai entendu.

— Oh, je suis démasqué.

Cette voix rieuse ne me dit rien ce qui m'invite à ouvrir les yeux. Je pensais tomber sur un garde, je suis stupéfaite et tourne la tête vers la salle de bal, personne n'a l'air d'avoir remarqué mon absence pour le moment. La personne qui m'a répondu est un homme en costume noir. le sourire qu'il m'offre est vraiment magnifique, ses cheveux sont très foncés, je n'arrive pas a déterminer leurs couleurs dans la nuit. Il reste dans l'ombre des buissons.

— Qui êtes-vous ?

— Ça n'a pas d'importance. Vous aurez sans doute oublié mon nom dès demain.

— J'en doute.

Il rit. Je ne comprends pas sa réaction, je le dévisage. Il continue :

— Qu'est-ce qu'une aussi belle femme que vous peut bien faire seule à une soirée comme celle-ci ?

— Qu'entendez-vous par là ?

— C'est une soirée d'exhibitionnistes et de faux-semblants, personne ne reste seul sous peine d'être pris pour un paria.

Il désigne l'intérieur de la salle de bal d'un geste de la main droite.

— Mais vous y étiez présent à cette soirée et vous étiez seul. Eest- vous, un exhibistionniste ou un paria ?

— Peut-être que je suis un exhibitionniste qui aime les faux-semblants et un paria.

Je hausse un sourcil sans savoir quoi répondre à cette supposition. En effet, il pourrait faire partie de cette société, mais quelque chose me dit que ce n'est pas le cas. Il reprend :

— Tous les hommes doivent vouloir vous offrir une danse.

— Je ne danse pas énormément.

— De même... mais pour vous, je pense pouvoir faire une concession.

— Cette technique de drague a-t-elle seulement déjà marché une fois ?

— Oh plus d'une fois en effet.

C'est mon tour de rire, je vois les coins de sa bouche se relever. Il continue :

— Puis-je avoir votre nom ?

Cet homme mystérieux a refusé de me donner son nom précédemment alors je ne compte pas lui dire le mien. C'est pourtant à cet instant que j'entends Anatole dire :

Le Joyau de NostrariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant