Chapitre 5

89 8 2
                                    

ROWAN

Je commence à chanter. C'est une chanson que je chantais avec mon père, quand j'étais petite. Il l'a faite pour moi et c'est la seule chose qui me reste de lui.

Je continue de chanter jusqu'à ce que mes yeux se posent sur une personne en particulier. Je fais un effort colossal pour ne pas faire attention à lui. Mais c'est impossible !

Je fronce les sourcils et lui aussi, fait de même. Je détourne le regard un instant, pour le reporter sur le reste du public.

La chanson se termine et j'ai droit à des applaudissements et des sifflements. Je souris et approche le micro de ma bouche, pour annoncer une pause. Je descends de la scène et demande au barman, de me servir un jus de fruits frais. Il arrive quelques minutes plus tard avec ma boisson.

Je commence à boire, et la chaise à côté de moi recule pour laisser quelqu'un s'asseoir. Je me tourne et déglutis quand je vois qui c'est. Il arbore un sourire moqueur.

- Qu'est-ce que tu fous ici ? dis-je froidement.

- Je passais dans le coin et j'ai vu qu'il y avait un bar, donc je suis venu boire un coup.

- Arrête de mentir ! Laisse moi te dire que c'est l'endroit où je bosse ! Donc j'ai pas envie qu'un petit con, dans ton genre, vienne tout gâcher ! Alors dégage !

Je reprends une autre gorgée de ma boisson en détournant le regard.

- Tu rêves, Torres ! J'ai pas encore très bien digérer ton coup de la dernière fois avec ma caisse.

Je me tourne vers lui, furieuse.

- Tu te fous de ma gueule ou quoi ?! L'épisode de la crème t'a pas suffit à te venger ?

- Si, mais ça manquait de classe, dit-il en haussant les épaules.

- Tu veux faire me virer ? Ben, vas y te gêne pas ! Je me trouverais un autre boulot ! Mais sache au moins, qu'il y a des gens qui ont besoin de travailler parce qu'ils ont pas tous les moyens, comme vous les riches, pour payer leur loyer et leur bouffe !

Je recule ma chaise et pars. Je n'ai même pas fini ma boisson, mais tant pis.

***

J'ouvre la porte de chez moi et rentre à l'intérieur.

- C'est moi !

J'entends alors des pas descendre, à toute vitesse, les escaliers. Je souris, me baisse vers eux et ouvre mes bras. Ils atterrissent dans ceux ci et je les serre fort dans mes bras.

- T'es enfin là ! dit ma petite sœur.

Je me recule et les regarde.

- Je nous ai ramenés le dîner, dis-je en souriant en coin.

- Des hamburgers ? disent-ils.

- Oui.

Ils sortent de partout tellement ils sont contents. Je dépose le sachet de fast-food sur la table du salon, où se trouve ma mère. Je m'approche d'elle et m'assois à ses côtés. Elle est en train de faire des papiers, les papiers de factures.

Elle se tourne alors vers moi et me sourit.

- Comment c'est passé ta journée ?

Hate UOù les histoires vivent. Découvrez maintenant