Chapitre 21

28 12 0
                                    

Leïmy sentit la forte chaleur du soleil réchauffer sa peau. Au début, elle trouva cela agréable mais, très vite, elle eut trop chaud et les rayons la brûlèrent.
Elle remua et elle s'enfonça un peu plus dans la sable. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle en avait assez de se retrouver inconsciente sur des grèves mais le sable semblait avoir un toucher différent de celui des plages habituelles.
À cette constatation, Leïmy ouvrit les yeux et elle les referma aussitôt pour protéger ses rétines que la lumière trop vive blessait. Elle décida d'attendre quelques minutes avant de faire une nouvelle tentative.
Elle resta donc inerte sur le matelas de sable mais pas plus de quelques secondes. Quelqu'un, qui s'efforçait d'être délicat malgré son empressement, la saisit par le haut des bras et la souleva de moitié. Une main sur son visage, sûrement pour écarter quelques unes de ses mèches noires, on la secoua doucement mais avec inquiétude. Leïmy identifia la voix de Negg qui prononça son nom.
Elle marmonna pour le rouquin :

« Je suis consciente alors arrête de me secouer.

Negg soupira d'exaspération. Leïmy n'aurait-elle pas pu l'informer de ce détail plus tôt ? Il s'était inquiété.
Leïmy se releva en prenant appui sur Negg. Elle se sentait quelque peu étourdie et elle peinait à rassembler ses souvenirs.
D'un regard circulaire, elle embrassa le paysage et découvrit une étendue sableuse continuant à perte des vue. Leïmy comprit qu'il ne s'agissait pas d'une plage comme elle l'avait d'abord cru, bien que la Mer Désertique soit derrière eux, et si le sable lui avait parut étrange c'était car il appartenait à un désert.
Elle devina en se tournant vers Negg :

- Voici donc le désert de Soow.
- Il me semble mais de là à comprendre comment nous y sommes arrivés...

Leïmy haussa les épaules. Elle, elle se moquait bien du pourquoi du comment. Ce qui importait était qu'ils étaient arrivés à destination mais Negg ne voyait pas les choses de la même façon et il souhaitait comprendre.
Le jeune homme s'avança jusqu'au bord des flots, suivi de Leïmy. Les deux mercenaires découvrirent des éclats de bois, de planches ainsi que des morceaux de tissus éparpillés sur toute la longueur des vagues. Tout ce qu'il restait du Welkonn.
Leïmy déclara avec un flegme traduisant un profond vide d'intérêt :

- J'espère que les Conseillers n'ont pas dépensé trop d'argent pour cette coquille de noix.

Negg ne partagea pas l'indifférence de sa compagne. Au contraire, il s'inquiéta. Il effectua un tour sur lui-même pour tenter de repérer quelque chose sur l'immensité sableuse.
Il demanda, angoissé :

- Où sont les autres ?

Leïmy haussa les épaules sans se départir de son air désintéressé mais, sous cette expression, elle partageait son inquiétude.
Elle avisa une butte qu'elle devait plutôt nommer dune puisqu'ils se trouvaient dans le désert. Elle gravit rapidement la hauteur, suivie de Negg qui l'avait également repérée. Ils promenèrent leur regard aussi loin qu'ils le purent.
Negg aperçut une tache blanche qui ressemblait beaucoup à la cape de Dévlin à plusieurs mètres. Il l'indiqua à Leïmy après avoir préalablement attiré son attention d'un coup de coude.
Les deux mercenaires se dirigèrent vers ce qui s'avéra effectivement être l'étoffe de la cape de Dévlin étendue à côté de son propriétaire dans le but de la faire sécher.
Negg siffla entre ses doigts pour signaler leur présence à son frère. Ce dernier tourna vivement la tête vers eux et un intense soulagement descendit sur ses traits.
Avant que l'un des deux frères n'ouvre la bouche, Leïmy les prit de vitesse pour s'adresser à Dévlin :

- Cette fois, je n'y suis absolument pour rien, même indirectement, dans ce naufrage alors ravale tes reproches. Des catastrophes et des problèmes peuvent subvenir sans que je ne les provoque.
- J'allais seulement vous demander comment vous alliez. Se défendit Dévlin.
- Nous sommes vivants.

Chroniques d'une Mercenaire - Tome 4 : Par-delà la Mer [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant