Chapitre 7 pdv Lucie

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Après un certain temps, on autorisa Charlie à s'approcher d'elle et il le fit sans ménagement. Les centaures partirent sans plus de cérémonie. Elle regarda Charlie s'approcher en slalomant parmi eux, sa fille toujours dans ses bras. Il avait l'air énervé et Lucie resta silencieuse, attendant les reproches. A la place, il ôta sa veste et la lui tendit pour qu'elle en enveloppe le bébé.

Ensuite, il s'installa à côté d'elle en passant un bras dans son dos. Tout du long, il resta parfaitement muet.

— Tu meurs d'envie de m'engueuler, pas vrai ? murmura Lucie en se reposant contre lui.

— J'en avais terriblement envie, oui.

— Mais tu ne vas pas le faire, comprit-elle simplement.

— Non, confirma-t-il en embrassant le haut de son crâne.

— C'est une petite fille, lui apprit-elle bien qu'il l'ait probablement entendus.

Elle écarta un peu la veste pour mieux lui montrer son visage.

— Je rêve où elle est rousse ? s'amusa-t-il. Si je m'attendais à ça !

Lucie sourit presque autant qu'avec Fred, presque. Du revers de la main, elle tenta d'essuyer les quelques larmes malgré certaines qui avaient déjà séchées.

— J'ai envoyé un patronus à ma mère, indiqua Charlie, elle ne devrait pas tarder à arriver, on t'emmènera à l'hôpital ensuite.

— Je vais bien, le bébé va bien, ce n'est pas nécessaire d'y aller, déclara-t-elle en fixant sa fille la berçant tendrement.

— Tu as accouché toute seule dans une forêt, bien sûr qu'on va y aller.

— Je n'étais pas seule, contredit-elle en pensant non seulement aux centaures mais aussi à Fred. C'est un grand honneur qu'ils lui ont fait en m'aidant à la mettre au monde.

Charlie acquiesça, bien qu'il ne soit pas un grand spécialiste de la culture des centaures.

— Je ne veux pas aller à l'hôpital, insista-t-elle doucement, il y a beaucoup trop de monde. On peut très bien se rendre à l'infirmerie, proposa-t-elle en anticipant le refus de Charlie, Pomfresh loge à Pré-au-Lard pendant les grandes vacances. Je préfère Poudlard, c'est ma maison.

Encore une fois, Charlie acquiesça, conscient qu'il ne pouvait rien lui refuser. Il prit une grande inspiration et Lucie sut que les explications allaient devoir arriver.

— Pourquoi tu es partie comme ça ? Pourquoi tu t'es mise en danger ?

Il n'était pas en colère, il avait l'air... résigné. Lucie se dit qu'il valait mieux tout lui dire, qu'il comprendrait. Dans ses bras, le bébé tressauta et elle la serra un peu plus contre elle.

— Il a dit qu'il ne reviendrait pas...

Il ne lui demanda pas de qui elle parlait, son nom semblait flotter entre eux. Elle lui montra la pierre et, à son regard, elle comprit qu'il ne savait rien de ce qu'elle représentait.

— Tu te rappelles du contes pour enfant, celui des trois frères ?

— Oui, c'était le préféré de Bill, il voulait tout le temps que maman nous le lise.

— Ce n'est pas un conte, c'est une histoire vraie.

Comme il restait muet, sans doute un peu sceptique, elle continua ses explications. Elle lui parla des reliques de la Mort et de leur signification. Mais il était un peu trop attaché au récit de son enfance pour comprendre entièrement ce qu'elle lui expliquait.

— Le troisième frère a légué la cape à ses descendants, après des générations, elle a finalement atterri dans les mains de Harry. Mon père la tenait déjà de son père, tu comprends ? La baguette d'Albus Dumbledore, le plus grand sorcier de notre génération, était faites en bois de sureau, comme celle du conte. Et il ne reste que...

— La pierre, acheva-t-il à sa place.

Il la fixa comme s'il ne l'avait jamais vu avant.

— Tu l'as vu ?

— Je lui ai parlé, pour la dernière fois, fit-elle en recommençant à sangloter.

— Oh Lucie, souffla-t-il en la serrant contre lui la voix lourde d'émotion.

Ils s'étreignirent pendant un long moment, pleurant tous les deux, jusqu'à ce qu'on les interrompe.

— Par Merlin ! C'était dont vrai ! Lucie ! s'écriait Minerva en arrivant vers eux.

Elle avait l'air affolé dans son éternel pyjama Ecossais. Au regard qu'elle posa sur eux, Lucie se dit qu'elle devait offrir un pitoyable tableau.

— Ne restez pas là ! Il faut aller à l'intérieur ! Lucie donne-le moi, je vais le porter ! Charlie tu la porteras. Mieux vaut ne pas user de la magie !

A contrecœur, Lucie se sépara de son bébé dont les bras s'agitaient dans sa couverture de fortune. Charlie la porta plus facilement qu'elle ne s'y attendait. Tout le long du trajet, Lucie fixait sa marraine et le précieux chargement qu'elle lui avait confié. Charlie le remarqua et sourit discrètement.

— Elle ne va pas la kidnapper, murmura-t-il tout bas.

Ils se retrouvèrent à l'infirmerie au moment même où Molly arrivait, elle rouspétait après Ginny qui lui avait fait perdre un temps précieux en ne voulant pas sortir en pyjama. Derrière eux suivait Ron et Hermione ainsi qu'Arthur. En voyant l'allure de sa belle-fille, Molly prit immédiatement les choses en mains.

— Dépose-là sur un lit ! Vous autres attendez ici ! Il y a suffisamment de monde comme ça, grommela-t-elle. Pompom est arrivée ?

— Je lui ai fait parvenir un message avant de venir, indiqua Minerva tandis qu'elle s'affairait autour du bébé.

Soudain, Minerva se figea et Lucie s'inquiéta en croyant que quelque chose n'allait pas.

— Qu'est-ce qui se passe ? s'enquit-elle alarmée.

— Non ce n'est rien, contredit Minerva choquée, c'est juste que... c'est une fille !

— Une fille ? répéta Molly en allant immédiatement vérifier. Ça par exemple !

La mère de famille tourna un visage rayonnant vers Lucie et prit le bébé dans ses bras. Lucie vit des larmes couler le long de ses joues tandis qu'elle berçait sa petite-fille dans ses bras.

Aujourd'hui, le 18 aout 1998, Aisline Gwendoline Weasley venait de naître. C'était une bonne nouvelle, un évènement incroyablement heureux. La prochaine génération des Weasley voyait le jour. Pourtant, pourtant, à chaque personne qui apprenait la nouvelle, il y eut un moment d'hésitation, une certaine nostalgie, un sentiment de tristesse. Personne ne fut complètement joyeux, mais tous l'étaient un peu. Être triste dans la joie, mais joyeux tout de même. C'était peut-être le dernier pari que Fred Weasley avait réussi à réaliser. Faire du 18 aout, de tous les 18 aout, un jour heureux. 





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J'ai relu et corrigé les tomes 1, 2, 3 et 4 du premier tome ! Il me manque encore le cinq et je pourrais participer aux wattys avec la fanfic ! je n'arriverai pas à écrire un autre roman en 3 semaines donc pas de chances de gagner le premier prix mais j'espère qu'il y sera aussi l'année prochaine XD en attendant je vais finir d'écrire cette fanfiction que j'ai commencé à écrire en 2019 !! 

Le Pouvoir Solitaire - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant