Chapitre 28

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Le concert continue, les musiques s'enchaînent et le public est de plus en plus déchaîné. Eddie se défoule sur scène, au point de sauter et de crier. Il adorait se comporter de la sorte, et le public adorait aussi le voir comme ça. Il était connu pour jouer au fou sur scène, et ce rôle lui allait à merveille. Corroded Coffin enchaîne les titres, comme « You give love a bad name » de Bon Jovi, « Highway to hell » par AC/DC, « Immigrant Song » de Led Zeppelin et pleins d'autres morceaux cultes du moment. Peu importe la chanson, Eddie est à fond sur la scène et Steve le remarque. Il est tellement absorbé par l'image d'Eddie qu'il ne se rend pas compte du pogo qui est entrain de se former. Soudainement, il se fait emporter par la foule et Eddie voit ce qu'il se passe, mais il ne voit pas que Steve se fait presque maltraiter par la masse qui l'entoure. Au final, Steve se laisse prendre au jeu et finit même par se faire porter par quelqu'un sur ses épaules. En prenant de la hauteur, il croise le regard d'Eddie qui ne voit maintenant que lui. C'est normal, ils étaient presque tous les deux au même niveau : Eddie était à genoux sur la scène entrain de faire son solo tandis que Steve était à quelques mètres de lui, éclairé par un projecteur qui l'éclairait presque par hasard. Leurs regards se croisent et se figent. Steve redescend et se rapproche de la scène. Il est maintenant appuyé sur les barrières, alors qu'Eddie est descendu pour se placer juste à l'autre côté de la barrière. La musique ne s'arrête pas, le groupe continue de jouer mais c'est comme si le temps c'était arrêté. Eddie se rapproche encore plus de Steve alors qu'il est encore entrain de jouer de la guitare. Il est de plus en plus près du garçon et ne peut s'empêcher d'agir de cette manière. Lorsqu'il est sur scène, il est plus confiant qu'il ne l'a jamais été. C'est pourquoi que soudainement, alors que les lumières s'éloignent du chanteur, que ce dernier s'avance vers Steve et l'embrasse tout en continuant à jouer. C'est alors au tour de Steve de ne plus savoir comment réagir. Il n'a pas l'habitude d'être face à quelqu'un d'autant entreprenant, surtout lorsque quelques minutes auparavant, ce dernier était pris au dépourvu par un simple encouragement. Eddie se recule et remonte sur scène en lâchant un clin d'œil vers Steve. Lorsqu'il rejoint son groupe, personne ne se doute de ce qu'il vient de se passer et tant mieux. C'est encore plus intense de cette manière. Steve lui n'en revient pas, mais il reste aux premiers rangs pour assister à la suite et à la fin du concert.

C'est avec « The Trooper » d'Iron Maiden que se conclue le concert. Eddie et son groupe remercie une dernière fois le public d'être venu pour le dernier concert de 1986. Ils reviendront évidemment l'année suivante avec des nouveaux titres, et avec un peu de chance, un qui sera composé par le groupe lui-même. En descendant de la scène, Jeff l'interpelle :
« - Il s'est passé quoi tout à l'heure ?
- De quoi tu parles ? répond Eddie.
- Tu crois vraiment que je ne t'ai pas vu ? C'était qui ?
- Tu te fais des films, il n'y a rien eu.
- Tu vas me faire croire que j'ai rêvé quand je t'ai vu embrassé ce mec dans le public ?
- Oui, totalement ! dit Eddie en voulant partir.
- C'est lui dont tu nous parlais ? demande Jeff en l'attrapant par le bras.
- Plus ou moins, j'aimerai que tu ne t'en mêles pas trop.
- Si tu ne veux pas que je m'en mêle, tu ne fais pas ça en pleins concert. »
Eddie le regarde de bas en haut et réalise qu'il s'est largement emporté à ce moment-là, bien qu'il pourrait tuer pour revivre l'intensité de cet instant. Embrasser Steve alors qu'il domine la scène, c'est une sensation de rêve, presque irréelle.
Avant de se laisser emporter par ses pensées, Eddie sort des coulisses pour se rendre dans le bar, il veut retrouver Steve. Il part à sa recherche, jusqu'à ce qu'il le retrouve dehors, adossé au mur entrain de fumer.
« T'en as une pour moi aussi ? » lui demande Eddie. Lorsque Steve le remarque, il se retourne subitement et le serre dans ses bras. Eddie est surpris mais il lui répond en passant ses bras autour de lui. Ils finissent par se lâcher et Steve lui tend une cigarette ainsi que son briquet.
« - Ce n'est même pas comparable au mois dernier.
- Comment ça ?
- Vous étiez exceptionnels, enfin surtout toi. Je n'arrive toujours pas à y croire. » Eddie se retourner vers Steve et il le voit regarder vers le ciel. Ses yeux étaient illuminés par les étoiles, ou plutôt par le concert aux vues de ses dires. Eddie est très flatté mais il ne veut pas trop le montrer.
« - C'est étonnant de recevoir autant de compliments venant de toi, lui dit Eddie.
- Va falloir t'y habitué si tu es toujours aussi talentueux.
- Bon, on ne va pas rester là quand même ?
- T'as besoin d'aide pour tout remballer ?
- Ne t'en fais pas, j'ai ma guitare avec moi, c'est tout ce qui compte.
- Tu veux faire quoi du coup ? Il fait un peu trop froid pour rester dehors.
- Il fait chaud chez toi non ?
- Pourquoi chez moi ?
- Et pourquoi pas ? »

Steve est facilement convaincu, alors il prend Eddie par la main et le traîne jusqu'à sa voiture qu'il n'avait pas garé bien loin de là. Avant de rentrer dans la voiture, Eddie reste dehors assis sur le capot. Il regardait le ciel et finissait sa cigarette. Steve le rejoint et se place juste entre ses jambes. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres de celui de l'autre. Ils ne se disaient rien, ils se regardaient juste. Eddie était épuisé de ce concert. Bien qu'il soit habitué à jouer de cette manière, c'est toujours sportif d'être aussi puissant sur scène pendant autant de temps, surtout aujourd'hui. Il devait rajouter le fait que Steve venait le déconcentrer en venant l'embrasser avant et pendant le concert.
Eddie finit sa cigarette et descend du capot. Il est maintenant face à Steve et l'embrasse sur la joue avant de monter dans la voiture. Steve jette son mégot et monte dans la voiture à son tour, avec les joues qui rougissent de plus en plus, et pas à cause du froid de l'hiver. Pendant le trajet en voiture, Eddie lui raconte les répétitions et à quel point c'était difficile pour lui d'adopter la voix de Freddie Mercury. Il a beau apprécier ce groupe, c'est un vrai défi pour lui de reprendre leurs chansons. D'un côté, Eddie était un peu honteux de ne pas pouvoir faire honneur comme il le voudrait à ce groupe qu'il affectionne, et de l'autre, Steve est impressionné par les prestations d'Eddie, c'est pour cela qu'il ne comprend pas pourquoi Eddie doute autant de lui. Après quelques minutes, ils arrivent chez Steve et il lui fait comprendre très clairement de ne pas faire de bruit car ses parents sont présents. Ils montent alors discrètement dans la chambre de Steve et Eddie était tellement épuisé, qu'il se couche directement sur le lit de Steve, il somnolait déjà. Steve se rapproche de lui et le secoue légèrement pour qu'il se change au moins pour dormir. Eddie s'assoit alors au bord du lit en se frottant les yeux et en baillant. Il lève les bras et attend. Steve le regarde bizarrement, jusqu'à ce qu'il comprenne : Eddie veut que Steve lui enlève son haut. La première réaction de Steve est l'étonnement, mais il finit par faire ce qu'Eddie attend de lui. Cependant, lorsqu'il passe son t-shirt au-dessus de sa tête, Eddie s'écroule sur Steve. Il était encore éveillé, et il lui dit alors dans l'oreille : « merci de venir à mes concerts, ça me rend vraiment heureux de te voir. » Avant même que Steve puisse répondre, Eddie s'était endormi. Il le porte alors pour le coucher dans son lit pour le rejoindre à son tour. Steve s'était allongé sur le dos, et avant même qu'il puisse bouger, Eddie s'était tourné contre lui. Il pose sa tête contre le torse de Steve et passe sa main au-dessus de sa taille. En réponse à cela, Steve serre Eddie contre lui et l'embrasse sur le front en lui disant qu'il l'aime, bien qu'il dort. Steve était lui aussi très heureux de la situation. C'est différent de d'habitude, mais il veut continuer d'être avec Eddie. C'est une bonne personne. Il a beau paraître méchant, dangereux et cruel, il reste un garçon sensible qui n'hésite pas à montrer son attachement pour quelqu'un à sa manière.

In another world, we could love eachother (steddie FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant