Chapitre 44

33 5 0
                                    

Le froid. Une sensation de froid brûlant sur l'ensemble de son corps. Il remonte par vague de ses pieds à sa tête. Ce n'est pas une sensation désagréable plutôt étrange. Faust inspire lentement au rythme d'une nouvelle vague qui caresse l'intérieur de son corps, enveloppe chaque muscle et revigore chaque os. Elle n'avait jamais ressenti cela auparavant mais elle ne veut pas arrêter ce massage. Les ennuis reviendront bien assez tôt. Le sommeil la prend parfois. Pendant quelques instants, elle reprend connaissance sans ouvrir les yeux. Elle perçoit parfois de petits sons : des roues sur un carrelage, des portes qui se ferment, des bruits de draps qu'on change. La jeune femme ne sait pas combien de temps elle reste dans cet état inconstant mais la fatigue qu'elle ressent ne disparait jamais. Au bout de plusieurs « réveils » son cerveau recommence à fonctionner et la petite voix qui piaille d'habitude dans sa tête reprend son activité favorite. Des questions surgissent : où est-elle ? que s'est-il passé ? Est-elle endormie ? Est-elle morte ? Depuis combien de temps est-elle allongée ici ? Des informations, des images commencent par revenir. Des visages, des scènes en accélérés. Elle étouffe, sa gorge se serre, elle bascule.

Son corps se tord. Ses yeux s'ouvrent et elle se redresse. Un cri de douleur meurt dans sa gorge asséchée. Faust retombe sur le matelas en haletant. Elle a tellement mal que la pièce semble tourner un moment. Son corps entier est en morceaux. Elle ne sent aucun de ses membres. C'est comme si elle n'était qu'une masse inerte sur un lit... d'hôpital ?

La chambre ressemble peu aux chambres d'hôpital habituel. Non pas qu'elle est une grande expérience des hôpitaux mais il n'y a pas cette odeur si spécifique et cette ambiance lourde. Faust inspire et expire profondément. Elle se focalise d'abord sur son corps à la recherche d'un membre manquant. Il ne manquerait plus qu'on l'ait amputé sans son consentement. Tout est place... Et si on lui avait enlevé un organe ?

Paniquée, Faust tâte sa peau pour trouver des cicatrices mais tout ce qu'elle peut voir c'est un plâtre au bras et au pied gauches et de méchants hématomes sur son buste. Son crâne est enroulé dans un bandage serré. Vu l'état de son corps, Faust se doute rapidement qu'elle ne pourra pas se lever et encore moins prendre la poudre d'escampette facilement. Jurant dans sa barbe d'une voix cassée, elle cherche du regard un moyen d'appeler une infirmière... ou son geôlier. Un drôle d'homme en robe verte apparait quelques secondes plus tard.

- Bonjour Mademoiselle. Je suis le médicomage Gideon Perrot. Je me suis occupé de vous depuis votre arrivé à Sainte Mangouste.

Faust grimace et s'enfonce un peu plus dans son oreiller. Médicomage ? Sainte Mangouste ? Mais de quoi parle cet individu ? Face à sa réaction, l'homme se tait et semble réfléchir à la marche à suivre.

- Pouvez-vous me donner votre nom et prénom ? Vous vous en souvenez ?

- Faust... Pettry.

- En effet. Vous avez été admise dans un état critique. Vous souvenez vous de ce qu'il s'est passé ?

- Aucune idée... J'étais au restaurant avec ma meilleure amie et on a... c'est un peu flou en fait... On est allé prendre une glace je crois ? Qu'est-ce que j'ai exactement. C'est quoi tout ça !

- Calmez vous Faust vous n'êtes plus en danger. Vous avez une chute... conséquente il y a cinq jours. Vous avez eu le bassin et une partie de la colonne vertébrale brisées mais nous avons pu vous soigner rapidement. Nous attendons encore les effets de potions pour votre bras et votre jambe. Quant à votre tête il s'agit d'un traumatisme crânien qui ne sera bientôt qu'un mauvais souvenir.

La mâchoire de Faust se décroche peu à peu. Comment peut-elle être en vie après ces dégâts et comment diable a-t-elle pu se mettre dans un bazar pareil. Sa respiration s'accélère et elle entend le sang battre contre ses tempes. L'homme se précipite pour lui donner un verre d'eau.

Nos UniversWhere stories live. Discover now