Chapitre 19

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Point de vue Drago

- Je repose ma question : avec qui étais-tu ?

- Per... Personne.

- Endoloris !

Son corps se cambre et tombe de la chaise. Au début il sentait la douleur dans chacun de ses muscles, puis la brûlure comme une coulée de lave qui ne se refroidi jamais. Finalement il n'y a plus rien. Il est un triste épouvantail qui ne peut que rester sur le tapis.

- Legilimens !

Le sort le percute avec la puissance d'un cognard. Drago gémit mais rien ne traverse le mur qui protège ses souvenirs. Il doit tenir : pour sa vie, pour celle de Faust. Si un des mangemorts connait son apparence elle mourra dans la minute.

- Avoue ta faute ! Qui es-tu allé voir ? L'Ordre ?

- P... Personne.

- Endoloris ! Si tu savais comme j'ai honte d'avoir un fils comme toi ! Je répète une dernière fois : qui es-tu allé voir ?

- Personne.

Loin d'être un moment de repos, les fêtes de Noël avaient une véritable torture pour le Serpentard et si Faust n'avait pas vu les marques sur son corps elle les a remarqués quand il était venu prendre de ses nouvelles. Il n'avait qu'une envie la revoir après... Après leur baiser. Comment a-t-il pu embrasser une moldue ? Dans cette auberge, lorsqu'elle l'a entrainée sur la piste de danse il s'est senti humain. Il était un homme comme ce Noah, comme les autres et quand il a plaqué ses lèvres sur les siennes... Il a ressenti un mélange de doloris et d'ava kadavra. Drago ne comprend pas ce qu'il se passe dans sa tête mais pour la première fois il sait qu'il ne doit rien lâcher.

- Endoloris ! Pourquoi Greyback a découvert un cheveu et une odeur qui n'appartient à aucun mangemort !

- Je ne sais pas.

- Pourquoi Morgane m'a-t-elle donné un seul enfant qui me couvre de honte et ridicule. Endoloris !

Le sang l'étouffe mais il ne prononce pas une seule parole. Jamais il ne doit lâcher un mot, une expression. Jamais.

- Va te changer. Ta mère exige ta présence au diner.

Son père tourne les talons, le laisse dans le sous-sol baignant dans son sang. Sa tête tourne et il a désespérément envie de vomir. Ils n'ont pas reparlé de leur baiser. Drago ne sait pas comment voir la Moldue. Il n'a eu que de rares amies et jamais de petites-amies. Les quelques filles qui sont passées dans son lit avant la guerre ne comptent pas vraiment. Et là, Faust est arrivée avec son sourire et sa mine terrifiée à la vue de de ses blessures. De la vraie terreur. Pour lui. Pas pour ce qu'il pourrait lui faire. Il s'est allongé à ses côtés, l'a observé à la dérobée sans se concentrer sur le film et avant qu'il ne disparaisse, la jeune femme l'a serrée dans ses bras ne voulant plus le lâcher de peur qu'il lui arrive malheur. Si elle savait.

Quand il est rentré, les Lestrange étaient là, avec son père et d'autres Mangemorts. C'est à ce moment que Greyback a senti le parfum de Faust : cette délicieuse fragrance de sucre addictif mélangé à l'odeur des nuits d'été. Une pure merveille. N'ayant pas répondu aux questions de son père, il a passé les trois jours suivants menotté dans un cercueil. Ce n'est pas la première fois qu'il se fait punir de cette manière. Depuis ses 13 ans, son père lui a fait construire sa tombe. Il a eu droit aux privations de nourriture, aux coups de fouet, aux doloris... Heureusement la réserve de veritaserum est réservée aux prisonniers.

Il vomit le peu qu'il a dans le ventre et se traine jusqu'aux escaliers. Il a reçu les brimades de son père mais le plus important est de protéger ses arrières. Tous ses os craquent lorsqu'il se met debout. Les marches lui semblent interminables. Merlin doit être avec lui aujourd'hui car il ne croise personne dans sa longue route pour ses appartements.

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