Chapitre 34

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Juin


Liv sortit du bar presque en courant en voyant Alice passer devant.


- Alice !


La jeune femme se retourna pour lui faire face avec un grand sourire sur le visage. Elle cacha son bras dans son dos en sachant pourquoi Liv l'avait rattrapée. L'adolescente trépignait d'impatience quand elle demanda :


- Alors ? Tu l'as vraiment fait ?


Pour seule réponse, Alice tendit son bras vers elle et lui montra le film plastique qui recouvrait son tout nouveau et tout premier tatouage que l'on distinguait à travers même si l'encre avait un peu bavé.


- C'est exactement mon dessin, Liv en était très fière.

- J'ai demandé à ta tante de respecter exactement le modèle, confirma Alice.

- Papa l'a vu ?

- Pas encore !


...


Adam fut surpris en entendant Alice toquer directement à la porte sans passer par l'interphone. Il la laissa entrer, elle tenait un petit sac avec le logo de la pharmacie du coin qu'elle posa sur le plan de travail avant d'enlever ses chaussures.


- C'est Liv qui m'a ouvert, je l'ai croisé en bas, on a discuté, dit-elle.

- Discuté de ?

- Ça, fit-elle en lui montrant le tatouage.


Il attrapa son poignet avec douceur et lissa le plastique avec ses pouces pour mieux voir le dessin. Adam sourit en reconnaissant le talent de sa fille et de sa sœur. Et quand il leva les yeux sur Alice, elle se mordait nerveusement la joue en attendant sa réaction.


- Tu sais que c'est pour la vie ?


Le tatouage ou ... ?

Alice sortit ses achats du petit sac, de la crème et du désinfectant doux pour prendre soin de la colombe.


- Je sais.

- Alors les interdits, les folies romantiques, le baratin, tout ça, toi tu peux ?


Il adorait ce tatouage, il adorait ce qu'il lisait entre les lignes.


- En parlant de ça, j'ai pris rendez-vous en secret dans le salon de ta sœur, je pensais pouvoir me faire tatouer incognito, mais elle savait parfaitement qui j'étais, comment tu expliques ça ? s'amusait Alice en le défiant du regard.


Adam n'avait pas le moindre remord, il lui rendait ses regards sans ciller.


- Elle sait tout ce que je sais de toi depuis le premier jour, avoua-t-il sans résister.

- Imagine ma tête quand elle m'a dit de ne surtout pas bouger tout en me demandant si j'avais l'intention de venir avec toi pour les vacances. Ou d'assister au mariage de votre cousin en août.

- Tu veux venir ? faisait-il l'innocent. J'adorerai que tu viennes.

- Adam...

- Je veux négocier, dit-il tout proche.

- Négocier quoi ?

- On remplace les interdits par des indispensables.


Elle sentait son cœur s'emballer. Rien que l'ambiance de cette proximité devrait être interdite.


- C'est quoi des indispensables ?

- C'est me laisser parler de toi à qui je veux, me laisser te dire tout ce que j'ai envie de te dire, c'est te demander ce que ça veut vraiment dire pour toi d'imprimer à tout jamais le dessin de ma fille sur ta peau ?

- Ça fait beaucoup.

- Il faudrait que je te garde enfermée ici pendant des semaines pour te dire tout ce que je me retiens de te dire depuis des mois.

- C'est terrifiant, elle riait mais elle avait vraiment peur.


Une peur qui... ne faisait pas peur. C'était normal de flipper quand on se sent tomber, tomber amoureux. Qui peut prétendre savoir se jeter dans le vide sans le craindre ?


- Laisse moi t'en dire un peu chaque jour, négociait-il encore.

- Il faut que je parle aussi ? demanda-t-elle.

- Seulement si tu le veux.

- J'ai plein de choses à te dire, c'est juste que j'attends le bon moment.

- Quand tu voudras.


La signature du nouveau contrat leur brûla les lèvres toute la soirée.

Celle qu'il aimeWhere stories live. Discover now