Chapitre 4

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Marie s'était arrêtée à une dizaine de mètres du groupe d'âmes nouvellement arrivé. Elle n'arrivait plus à avancer. Elle ne savait plus quoi faire. Elle avait toujours su quoi faire.

Elle fixait l'âme familière, l'observant dans les moindres détails pour essayer de découvrir un élément qui aurait pu l'aider à comprendre. L'âme était une jeune femme qui semblait du même âge que Marie, peut-être d'un an sa cadette. Elle avait de jolis cheveux bruns, une peau légèrement dorée et des yeux marrons un peu en amande. Elle était habillée d'un jean et d'un petit haut à fleurs. Marie se surpris à penser que ce style vestimentaire ne la surprenait pas du tout, ce qui la dérouta encore plus.

L'âme paraissait déboussolée de son arrivée dans la gare et cherchait vraisemblablement un repère. Ses yeux finir par se poser sur Marie et ses yeux s'agrandir considérablement sous le choc.

— Marie ?!

L'interpellée ne bougea pas un seul muscle, paralysée. C'était impossible. Elle ne pouvait pas connaitre son prénom. C'est une coïncidence, rien de plus. Malgré cette petite voix rassurante dans sa tête, Marie ne pouvait pas faire abstraction du sentiment de désespoir au fond d'elle en voyant cette âme ici. Les larmes montaient à ses yeux sans qu'elle ne puisse rien y faire. Pourquoi était-elle dans cet état pour une âme qu'elle ne connaissait pas ? Non, elle la connaissait forcément pour être dans cet état... Ce n'est rien, cette âme m'a juste confondu avec quelqu'un qu'elle connait à cause de la confusion de ses derniers instants. Sa confusion est sans doute tellement forte qu'elle doit m'affecter.

Tandis que Marie bataillait avec ses pensées, l'âme l'avait rejoint, ne ralentissant qu'à quelques pas d'elle.

— Marie ? C'est bien toi ? Dis-moi que c'est toi...

L'âme se mis à pleurer à chaudes larmes et tendit la main vers Marie pour s'assurer qu'elle était bien réelle. La petite voix rassurante avait été engloutie par la tempête de ses pensées, l'ingénieure n'arrivait plus à réfléchir. D'autant plus qu'un mal de crâne incroyable était en train de lui serrer les tempes.

Marie suivit la main de l'âme qui s'approchait lentement d'elle. Elle ouvrit la bouche pour lui dire qu'elle se trompait, qu'elle devait la confondre avec quelqu'un, qu'elle allait la conduire à cette personne. Mais de tout ce qu'elle voulait dire, un seul mot sortit de sa bouche, dans un souffle.

— Johanna...

À l'instant où le prénom s'échappait de sa bouche, l'âme se mit à pleurer de plus belle et sa main se posa enfin sur celle de Marie.

Lorsque leurs peaux se touchèrent, le mal de crâne de Marie explosa en même temps qu'une barrière en elle.


C'était le premier jour de classe. Marie était tellement stressée qu'elle avait l'impression qu'elle allait vomir. C'était une nouvelle ville, un nouvel endroit, de nouveaux cours qu'elle ne connaissait pas du tout. Elle espérait tellement qu'elle puisse se rapprocher un peu d'au moins une personne pour ne pas à avoir à passer l'année seule. Au moment où elle se dit cela, une fille de son âge entrait dans la pièce. Elle était plus petite qu'elle et carrément belle. Marie eu instantanément de la sympathie pour elle et elle sut que c'était elle, sa future amie de cours. Marie lui lança alors un sourire que la jeune fille lui rendit avant de venir s'installer à côté d'elle.

Le Dernier arrêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant