Chapitre 17

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 Le coeur battant, Marie s'écarta de lui. Faites que ça ait marché, s'il vous plait...

Elle étudia le visage de Nils, le sonda à la recherche de la plus petite réaction. Tout ce qu'elle obtint fut un léger tremblement du coin de la bouche, comme une tentative de sourire avortée avant même qu'elle ne naisse.

— Putain Nils !

Son inquiétude et son sentiment d'impuissance se transformèrent en rage et elle envoya son poing dans le ventre du jeune homme. Elle ne voulait plus seulement le faire revenir sur terre, elle voulait aussi lui rendre la monnaie de sa pièce pour lui faire subir toute ces tourments.

Elle se retourna en grognant et se frotta le poing. Comme si ça ne suffisait pas, elle s'était fait mal en le frappant. Idiote.

— Pourquoi t'as fait ça ? Dit-il difficilement.

— T'allais disparaitre crétin !

Elle ne voulait pas le regarder, il l'énervait trop. La légère douleur dans sa main s'estompait déjà.

— T'as une bonne droite la vache...

La réalité de la situation la frappa enfin, elle se retourna à se disloquer le cou. Il se tenait le ventre avec une grimace, plié en deux sur le sol.

— Attends, attends, attends... T'es là ? Tu vas bien ??

Elle se laissa tomber à genou à côté de lui et lui fit relever la tête pour l'examiner. Son regard était de nouveau brillant et profond, sa peau avait reprit des couleurs et il était bien tangible. Elle soupira de soulagement, toute l'adrénaline de l'inquiétude et de sa colère retombèrent.

— Pas vraiment, répondit-il en se frottant le ventre.

— Oh mon dieu ! Pardon ! Je suis désolée !

Il laissa échapper un petit rire avant de grimacer, tandis que Marie s'empêtrait dans son embarras et son inquiétude.

— C'est rien, ça va passer. Merci de m'avoir fait revenir.

— Je... de rien.

Un léger silence s'installa. Faites qu'il ne se souvienne pas, pitié, je vais mourir s'il se souvient...

— Tu m'as embrassé.

Putain ! Marie sentit ses joues chauffer instantanément. Elle fuit son regard sans répondre.

— J'étais pas vraiment là, je me souviens pas bien... Mais tu m'as embrassé pas vrai ?

— T'étais tout transparent... Il fallait que je te fasse réagir. J'ai pas réfléchi.

— Et m'embrasser c'était ta solution ?

Elle le regarda enfin, fronçant les sourcils. Elle s'attendait à ce qu'il soit surpris, embarrassé ou en colère, mais il souriait juste légèrement, visiblement amusé. La légèreté avec laquelle il prenait la situation irrita Marie.

— J'ai cru que t'allais disparaître, t'aurais préféré que je ne fasse rien ? C'est pas comme si j'avais tenté que ça, en plus. Et de toute façon c'est pas comme si ça avait marché...

Le Dernier arrêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant