Chapitre 3 : Exister en territoire inconnu

16 1 0
                                    


Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


Éliette apparut devant Aélis et s'inclina rapidement. C'était une jeune femme assez maigre, le teint blême, les cheveux attachés en un chignon caché par un tissu en dentelle.

— Je viens à vous pour vous aider à faire votre toilette si vous le souhaitez. C'est Monsieur Aicard qui m'envoie.

— Est-il prévu que je soupe en présence du Duc ?

— Je ne saurais dire. Il faut voir avec le maître de maison pour ce qui est du planning de Messire Callistar.

Tout cela l'agaçait. Elle avait l'impression d'être promise à un fantôme. Elle fit un signe à la servante pour qu'elle s'exécute, même si elle restait tendue. Éliette l'invita à s'asseoir devant la coiffeuse et défit sa coiffure pour lui brosser les cheveux. Sa surprise s'exprima en un silence et un arrêt brutal de son geste lorsqu'elle lui retira sa capuche et vit ses cheveux gris. Aélis comprit sa stupeur, mais préféra lui faire oublier toutes les possibles théories fumeuses qu'elle pourrait avoir en tête en lui changeant l'ordre de ses réflexions.

— Éliette, n'est-il pas trop dur pour vous de travailler pour le Duc ?

Éliette sembla surprise de sa question si directe. Aélis pouvait reconnaître ne pas avoir pris de pincettes alors qu'elles ne se connaissaient pas, mais la curiosité la dévorait. Elle angoissait à l'idée d'être l'épouse de l'homme le plus effrayant qu'il soit. Elle attendait des réponses pouvant soulager son inquiétude.

— Pourquoi me posez-vous cette question ? lui demanda la servante alors, à la fois gênée et méfiante.

— Je ne sais pas. Je crois que me marier à votre Seigneur me terrorise.

Éliette ne répondit rien et défit sa coiffure pour la brosser.

— Vous ne souhaitez pas me répondre ? lui demanda alors Aélis, plus offensive.

— Il n'y a rien de plus dur que la rue et notre Duc est celui qui m'en a sortie. Vous n'obtiendrez rien de médisant de ma part.

Elle commença à lui tresser les cheveux et Aélis sentit qu'elle n'y allait pas de main morte. Sa poigne lui tirait les cheveux. Elle ignorait si c'était par rigueur et concentration professionnelles ou si sa question dérangeait vraiment, mais son visage à travers le reflet du miroir s'était fermé.

— Je n'attends aucune médisance en particulier. Je vous demande seulement comment se comporte le Duc avec vous. Est-il dur, autoritaire, imbuvable, ou doux, à l'écoute, honnête et droit ? Si vous préférez me décrire l'aspect le plus beau du Duc par peur de représailles de ma part, vous n'avez rien à craindre de moi. Je ne vous jugerai pas. Je me garderai bien de contester quoi que ce soit, ne l'ayant jamais rencontré !

— Souhaitez-vous prendre un bain ? l'interrompit Éliette tout à coup.

Visiblement, sa question dérangeait ; elle changeait de sujet.

Là où mon coeur te retrouvera... T1 : Pour le meilleur. Pour le pire.Where stories live. Discover now