Chapitre 5 : Une vie pour une autre.

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Sa rencontre avec Finley avait fait du bien au moral d'Aélis. Elle n'avait pas ressenti de défiance chez lui, du moins pas comme avec certains domestiques du château. Cela la soulagea de pouvoir enfin rencontrer une nouvelle personne, en plus de Mills, ne la traitant pas comme une femme arriviste ou une entremetteuse. Finley ne l'avait pas non plus jugée avec dégoût ou crainte au moment où elle avait perdu sa capuche. Il n'avait pas accentué son hostilité ou montré une nouvelle méfiance en découvrant sa différence, à la vue de sa chevelure si spéciale. Elle avait pu respirer un peu mieux ensuite, même si ce chevalier restait en période de test à ses yeux. Elle avait apprécié leur discussion légère, malgré son statut de duchesse. Malgré tout, elle espérait sincèrement pouvoir compter sur lui et qu'il n'avait pas feint une comédie pour mieux la trahir derrière.

Aélis rentra donc au château pour regagner sa chambre, l'esprit plus léger. Elle retrouvait un peu d'espoir dans sa vie si chaotique. Plus elle repensait à leur discussion, plus elle se demandait s'il était vraiment son bras droit et à quel point Finley avait une complicité avec le Duc. Après tout, il avait dû partager nombre de batailles avec lui et sans doute les atrocités liées à sa réputation. Pourtant, à première vue, Finley semblait assez jovial et loin d'être un chevalier sans pitié. Qui croire alors ?

Tout cela lui triturait les méninges. Mais cette réflexion tourna court lorsqu'elle arriva devant la grande porte du château et qu'elle vit les deux gardes à terre, l'un visiblement mort, le second à genoux, prêt à être exécuté par la grosse épée d'un guerrier couvert de la tête aux pieds par son armure. Mais ce qui la refroidit le plus fut l'armure elle-même. Fidèle aux descriptions de la rumeur : un casque noir et de longs poils en guise de crinière.

Elle frémit. Le doute avait peu de place quant à l'identité du guerrier. Il y avait quelques soldats autour, observant l'exécution ainsi que quelques badauds, résignés à voir leur seigneur accomplir ce qui semblait être un châtiment. Et puis, elle aperçut Mills, le visage désolé.

Voilà donc mon futur mari en chair et en os... murmura-t-elle à elle-même.

Elle ne put que reconnaître l'imposante carrure que cette armure lui conférait, cette puissance palpable par l'ambiance mortifère qu'il dégageait. Elle déglutit et se figea. Pouvait-elle rentrer au château en passant à côté de lui sans prêter attention à ce qu'il se passait ? Il était évident que non. Plus important : pourquoi un garde était à terre et pourquoi menaçait-il de son épée le second pourtant à genoux ?

Elle ne savait pas quoi faire. Aller au contact ou attendre que la situation s'efface de ses yeux ? Plus elle regardait Mills tentant de parler au Duc, plus elle comprenait qu'il essayait de raisonner son seigneur. Pourquoi était-il en colère contre ces deux gardes ? Quelle erreur avaient-ils commise ? Elle se raidit un peu plus, en redoutant la raison.

Est-ce moi la cause de tout cela ? Ma disparition du château sans escorte ?

Elle se précipita sans réfléchir devant le château. Elle monta les marches de l'escalier, sans vraiment penser aux conséquences et la respiration saccadée, puis attrapa le bras de ce guerrier menaçant. Pouvait-elle penser qu'elle pouvait l'arrêter dans son exécution ? C'était d'une stupidité évidente ! Et pourtant, elle stoppa son geste en se glissant sous son épée et en retenant de ses deux mains la garde de son glaive alors qu'il s'apprêtait à le laisser tomber sur ce pauvre homme. Les yeux fermés, elle n'osa pas regarder le résultat. Avait-elle pu le retenir suffisamment ? Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit deux iris rouges. Un rouge sang qui la liquéfia sur place au point de reculer et trébucher. Elle se retrouva les fesses au sol sans comprendre pourquoi elle se sentait paralysée devant ce regard. Sans vraiment le vouloir, elle tremblait. Cet homme lui faisait peur. Elle entendait Mills lui crier avec surprise « Madame, vous revoilà enfin ! », mais sa voix lui paraissait lointaine. Elle était happée par ce regard froid, intense, envoûtant. Rouge passion, rouge colère ou rouge assassin, elle n'arrivait pas à décrocher ses yeux de ces deux pupilles qui la fixaient. Mills vint alors s'interposer entre le Duc et elle, et se pencha pour la relever. Elle le contempla d'un air hébété. À vrai dire, elle n'arrivait plus à bouger. Ses jambes étaient aussi flageolantes que son cœur. Elle était une brindille face à un immense chêne. Elle se sentait minuscule, minable, tel un rongeur devant la superbe que dégageait le rapace prédateur, le Duc Callum Callistar. Elle ne voyait rien de son visage hormis ses yeux, mais elle sentait la colère, la rage brute, l'envie de destruction. Une aura rouge et noire l'entourait, prête à l'engloutir. Elle en venait à se dire que cette puissance magique allait la tuer avant son épée.

Là où mon coeur te retrouvera... T1 : Pour le meilleur. Pour le pire.Where stories live. Discover now