Chapitre 1

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Chapitre 1 - « Elle se mit sur la pointe des pieds et se rapprocha de mon visage »

Depuis hier, j'ignorais cette sensation inconfortable de stresse dans laquelle j'étais plongé. La prison de Yakuno-Jitsu était dirigée par mon père, mais je trouvais le moyen de me faire du soucis.

Il y a quelques mois encore, je finissais les derniers jours qu'il me restait de formation pour devenir gardien de prison. Honnêtement, mon rêve a toujours été de vivre du dessin. L'art, la peinture et la sculture m'ont toujours attiré. Seulement, face à l'urgence de ma situation, j'ai dû abandonner mon rêve pour rejoindre mon père dans ses longs couloirs lugubres.

Actuellement, je vis dans un appartement payé par mes soins. Il faut dire qu'il n'est ni très beau, ni très grand. J'ai pris ce que j'avais sous la main. En temps que serveur de Coffee Shop, il m'est impossible de me permettre plus. J'y travaille avec de chouettes personnes ; Mei Hatsume et Itsuka Kendo sont vraiment adorables. Elles m'ont plus d'une fois aidées dans des moments compliqués. Mise à part pour vivre, je pense que garderai un maximum mon boulot de serveur qui mine de rien m'aide à oublier le temps d'un soir mes problèmes.

Surtout quand on a mes problèmes. Ma mère est dans un hôpital psychatrique au Nord du Japon ; ce qui rarifit grandement nos moments ensemble vu que la prison de Yakuno-Jitsu ce situe au Sud. Touya est carrément renié par mon père parce qu'il est gay, Natsuo est partie à l'autre bout du monde - en Nouvelle-Zélande - pour poursuivre sa vocation avec Médecins Sans Frontières et Fuyumi, et bien elle est tous le temps dans d'autres pays parce que son copain - je sais plus son prénom - doit sans cesse bouger pour son travail.

Ouais, il y a pas à dire, ma famille craint. Si on ajoute le fait que mon père veut me marier à la fille des Yaoyorozu, je pense que mon cota de malchance est à son paroxisme. Pas que je ne l'aime pas - je ne l'a connaîs pas - mais l'idée de me marier sans avoir mon consentement me déplaît.

La porte du petit local claqua ; ce qui me fît revenir à la réalité. Je ne serais jamais dessinateur, et il va falloir que je m'y fasse.

Au lycée, les adultes répétaient sans cesse que c'est nous qui crééons notre avenir ; le mien était déjà dans les mains de mon père.

Un jeune garçon fît son entrée, peu surpris de ma présence. J'enfila rapidement mon uniforme - gêné que la personne qui se trouve avec moi est pû me voir dénudé - puis le garçon en question prit la parole.

- « Salut. T'es le nouveau ? » Demanda-t-il très calmement.

J'avala un peu de ma salive avant de parler. Comment parler ? Je dois le vouvoyer ou le tutoyer ? C'est mon chef ou un simple gardien ? Je fîs un rapide allez-retour entre son visage et son badge.

« Hitoshi Shinso - Gardien Section C - »

OK, c'est un simple gardien de la Section C. Il me semble qu'Enji m'a dit que je m'occuperais de la Section F.S - Abréviation de Fraude Simple - pour commencer. La C est classé Type Dangeurosité Moyenne avec la Section D.

Hitoshi : Tiens, t'es aussi bavard que moi, renchérit le garçon qui m'avait vu partir dans mes pensées.

Shoto : Oh hum... Je... Désolé, j'ai tendance à tout analyser, bafouillais-je comme réponse.

Amusé, Shinso ricana.

Hitoshi : Mieux vaut pas pour toi que tu gardes cette habitude ici. Sinon, tu vas vite t'y perdre.

Shoto : Ouais je sais, mon père m'a prévénu, je fîs en me grattant la nuque, les pomettes roses de gêne.

Shinso me fixa un instant. Il semblait réfléchir à ce que je venais de lui dire.

CASIER 77 - TodobakuWhere stories live. Discover now