3. Flash-back

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J'étais assise sur mon matelas miteux, face à cette énorme porte en métal, la fixant sans relâche tout en serrant le bout de verre de mon assiette si fort dans ma main qu'elle s'en était mise à saigner. Mon corps frêle à moitié nu ne tremblait pas pour une fois, et pourtant j'étais en sous-vêtements dans cette chambre horrible. Seulement, je l'attendais, j'attendais qu'il arrive, qu'il entre dans cette salle pour assouvir ses besoins. Cette salle dans laquelle j'étais retenue prisonnière depuis deux longues années maintenant. J'avais dix-sept ans et pourtant j'avais l'impression d'en avoir cents, j'avais l'impression qu'un siècle entier était passé sans même que qui que ce soit s'inquiète pour moi. Pas étonnant. Du moins c'est ce qu'il me disait tout le temps, il disait sans arrêt que personne ne me cherchait, que mes parents se moquaient que j'aie disparu et que de toute manière, je n'avais jamais vraiment existé.

Je soufflais une énième fois pour me calmer, mais surtout pour être sûr que je sois toujours vivante, parce qu'à chaque minute qui passait, j'avais cette insupportable impression que mon corps me quittait. Si seulement mes parents savaient à quel point j'avais besoin d'eux à cet instant, si seulement ils savaient comme j'ai besoin d'eux depuis des années. Si seulement...

Le bruit du métal raisonna dans toute la pièce m'alertant de la venue de cet enfoiré de Carl. Je relevais lentement la tête vers l'homme qui poussa simplement la porte derrière lui avant de s'avançait vers moi, un regard sournois dans les yeux. Tout se passait comme je l'avais prévu, jusqu'ici. L'homme observa la tache de sang sur le matelas, puis il s'assit juste devant moi, sans faire plus attention à la tâche rouge sur le tissu blanc.

Mon corps en sous poids depuis longtemps me semblait pourtant si lourd à cet instant. J'avais l'impression que mes bras pesaient une tonne et pourtant ils n'étaient rien d'autre que maigres et pleins de cicatrices.

J'observais attentivement les moindres faits et geste de mon ravisseur. J'avais fini par prendre l'habitude de rester sur mes gardes à chaque mouvement fait par Carl, aillant fini par apprendre que le moindre geste qu'il pouvait faire pourrait m'être fatals.

L'homme souriait comme un fou alors que j'avais envie de vomir tant il me dégoûtait. Carl s'approcha de moi puis caressa ma joue pâlie à cause du manque de soleil. Je reculai ma tête sans lâcher mon ravisseur du regard, son contact me donnait la nausée et mon ventre se serré. L'homme s'énerva face à une telle réaction et plaqua violemment sa main sur ma joue, je me mordais au même moment l'intérieur de la joue, me faisant ainsi saigner. Mon ravisseur me regardait avec désir, et je savais que lorsqu'il me regardait ainsi, il allait passer à l'acte, et pour une fois depuis deux longues années, j'étais heureuse de voir se regard sur moi. Heureuse de savoir que j'allais enfin en finir avec ce gros porc de Carl.

L'homme déboucla sa ceinture, faisant par la suite glisser son pantalon jusqu'à ses chevilles, descendant ensuite son sous-vêtement, pour laisser voir son érection. Si seulement il savait à quel point il allait regretter tout ce qu'il m'avait fait. Tout ce qu'il avait pu faire à cette enfant, à ce petit ange déchu, cette enfant visiblement détestait de tous les dieux, oui, j'étais la risée de tous dieux.

Je regardais pour la première fois depuis deux ans l'homme avec rage et avec colère, du moins, j'osai le faire devant lui. Il ne payée rien pour attendre.

Carl me prit par les épaules pour me faire me retournait, seulement, je me dégageai de sa prise avant de le coupé avec le bout de verre que je tenais en main depuis des heures. Mon ravisseur fit quelques pas en arrière tout en jurant alors que je profitais de cette ouverture pour courir jusqu'à la porte, la tirant ensuite avec difficulté de mes petits bras maigre et fragile dû à ma mal nutrition. Je montais les escaliers trois par trois manquant de tomber plusieurs fois, et fini par arrivée à la porte d'entrée que j'ouvris avant de me mettre à courir le plus vite que je le pouvais malgré que mes pieds nus contre le béton me faisaient un mal de chien. Je courais encore et encore jusqu'à m'en ouvrir les pieds suppliant que quelqu'un m'aide alors que les lumières des maisons autour de moi s'allumaient petit à petit. Probablement alerter par mes cris.

Ange Déchu (en réécriture)Where stories live. Discover now