Chapitre 47

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Je suis réveillé par des bruits métalliques, j'ouvre les yeux et me tourne vers le bruit.

Je vois alors Achille s'équiper, je remarque que je suis dans le lit alors que je me rappelle très bien m'avoir endormi sur le sol.

Mais si Achille s'habille ça veut dire que j'ai dormi combien de temps ? .

Je me redresse et Achille prend conscience que je suis réveillé.
Son regard se fait dur et sa mâchoire ne décolère pas.

Tout me revient en tête, Patrocle, Hector, Achille et ses mots blessant, son envie de vengeance.

«Ne fais pas ça » dis-je troublée alors qu'il ne répond pas.

«Achille » dis-je plus fort.

«Tu ne pourras pas m'y en empêcher » dit-il en terminant de nouer ses jambières.

«Ton amour pour moi n'existe plus pour vouloir te venger de mon propre frère » dis-je en lâchant une larme.

«Ne mélange pas tout » dit-il froidement.

«Comment peux-tu me faire ça » dis-je en me levant vers lui.

«Je dois venger mon frère un point c'est tout » dit-il.

«En prenant le mien » dis-je haletante dirigé par la colère.

«Oui» dit-il.

Il saisit son casque, son bouclier et je viens me mettre devant la porte de la tente, comme si j'étais capable de l'en empêcher.

«Pousse-toi » dit-il alors que je ne m'enlève pas.

«Ne m'oblige pas à être violent avec toi » dit-il.

«Ça ne t'a pas dérangé hier soir » dis-je en colère.

«Gaïa » dit-il d'un ton dur alors que je reste sur place.

Je le vois poser son bouclier et son casque, signe qu'il va me bouger lui-même.

Mon regard se pose sur la table, et j'y accède en très peu de temps, saisissant l'objet de la chance.

«Pose ce couteau » dit-il.

«Tu as dit que si je venais à mourir tu quitterais Troie » dis-je alors qu'il comprend où je veux en venir.

«Gaïa pose ce couteau » dit-il.

«Tu me l'as promis » dis-je en essayant de camoufler ma peur «Si je dois me tuer pour protéger mon frère, je le ferrai Achille » dis-je.

«Je ne vais pas me répéter Gaïa, pose ce couteau » dit-il.

Voyant qu'il ne souhaite pas revenir sur ses actes, je prends de grandes respirations en essayant de calmer mon stress.

J'éloigne le couteau de mon ventre, prête à me donner un coup tandis que je ferme les yeux, mais je suis arrêté par Achille qui me fait une clé de bras loin d'être violente, mais qui me fait lâcher le couteau.

Je crie de rage et je me débats quand je sens qu'il est en train de nouer mes mains avec je ne sais quoi.

«MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS »dis-je en hurlant alors qu'il vient me guider jusqu'au poteau central et m'attache dessus comme une vulgaire prisonnière.

Il vient se mettre devant moi alors que je grogne de rage.

«LIBÈRE-MOI » dis-je en criant.

«Je ne le ferrais pas » dit-il alors que je me mets à pleurer de rage en me tordant du plus fort que je peux, quitte à me faire mal.

Voyant que je n'arrive pas à me détacher, ma rage laisse place à la tristesse et je m'écroule au sol, les mains toujours liées dans le dos et comme seule soutient, la poutre.

Achille se met à genoux et vient poser une de ses mains sur mon visage, mais je le décale avant qu'il ne me touche.

«Je te pardonnerai jamais » dis-je en fixant la porte d'entrée qui amène vers la plage.

Il se relève, se saisit de son casque et de son bouclier.

Mes pleurs reprennent et je le regarde partir sous une colère noire.

Il me jette un dernier coup d'œil, voit mon regard noir, souffle et quitte la tente.

«ACHILLE » dis-je en criant «ACHILLE » dis-je en m'en briser la voix.

Je finis par pleurer toutes les larmes de mon corps.

«C'EST DONC À LUI QUE VOUS M'AVEZ LIÉS, L'HOMME QUI VA ME PRENDRE MON FRÈRE »dis-je en parlant aux Dieux «C'EST POUR ME PUNIR DE N'AVOIR JAMAIS CRU AUSSI FORT EN VOUS QUE LES AUTRES » dis-je en pleurant.

«Je suis désolé », voilà une phrase que je répète sans cesse.
Je ne sais même pas à qui elle s'adresse, à mes parents, à Hector et son fils qui se retrouvera certainement sans père, à Paris d'avoir privé 9 ans de fraternité pour de la colère, aux Dieux que j'ai dénigré, à Hania qui est morte par ma faute et enfin à Patrocle mort de la main de mon frère.

Je finis par me taire fatigué de répéter la même phrase en boucle depuis je ne sais pas combien de temps, mais aussi à force de pleurer.

Je reste là inerte à attendre le retour d'Achille, car soyons clair mon frère a beau être le meilleur guerrier de Troie, personne ne peut rien face à un demi-dieu comme Achille, même pas Hector.

Soit je perd mon frère ou l'homme que j'aime.

Je fixe la chaise au sol, qui n'a pas été relevé depuis hier.
Elle me fait penser à ma cité qui va finir comme la chaise au sol, provoqué par les grecs et la chute sera terrible.

Je rabats mes jambes contre ma poitrine quand j'entends les soldats revenir en chantant et en riant.

Il ne m'en faut pas plus pour comprendre qu'ils reviennent victorieux du champ de bataille.

La porte de la tente s'ouvre et j'entends Achille poser son bouclier au sol ainsi que son casque sur la table.

J'attends, j'attends qu'il me dise de haute voix qu'il vient de tuer mon frère à cause d'une injustice, bien trop aveuglé par la colère pour s'en rendre compte.

Je le sens me fixer alors que je garde ma tête droite à regarder en face de moi, le visage fatigué de ces derniers jours.

Je l'entends souffler, et se frotter certainement le visage.

«Je suis désolé » dit-il alors que ses mots déclenchent mes sanglots.

L'homme que j'aime, l'homme que les Dieux ont choisi pour moi, mon époux vient de tuer mon frère aîné.

Je sens ses mains me détacher alors que je reste sur le sol dans la même position et viens cacher mon visage dans mes mains pour m'empêcher d'ouvrir les yeux sur l'homme qui vient d'assassiner mon frère.

Voilà le chapitre 47, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Where stories live. Discover now