Petite voleuse et grand mafieux [Genshin Impact Story]

Childe | Chapitre 5 : Une famille qui n'existe pas

Travailler sur la paperasse faisait partie des choses que Childe n'aimait pas dans son travail d'Exécuteur. Remplir des papiers qui ne cessaient de s'accumuler, des rapports sur les différents trafics et missions de la Mafia, notes et indications transmises aux différentes équipes, sans parler des dossiers à rendre dans les temps à ses collègues Exécuteurs ou à sa Marraine. Tout cela l'ennuyait profondément. Rester assis à son bureau l'ennuyait profondément. Ne rien faire d'autre qu'appuyer à répétition sur les touches de son clavier l'ennuyait profondément. Sans parler de la décoration vide et sombre de son bureau, qui ne l'aidait ni à se concentrer ni à se sentir "chez lui".

Il aimait bouger. Il avait besoin de bouger. Se sentir en mouvement constamment, marcher, courir, ou simplement agir de quelque manière que ce soit. Juste le fait de sortir se promener avec le peu de calme que son sang volcanique pouvait avoir lui semblait une bonne idée. Tout était toujours mille fois mieux que de rester le fessier vissé à cette stupide chaise avec l'obligation de finir de traiter chaque feuille, chaque mail et chaque dossier électronique devant lui, comme un enfant puni contraint à copier des lignes.

Mais malheureusement, un Exécuteur qui ne faisait pas son travail correctement était un Exécuteur mort. Telle était la règle que leur bien-aimée Marraine avait instauré entre les Onze. Le souvenir de l'ancien Numéro Sept, prédécesseur d'Arlecchino, décédé dans des circonstances mystérieuses à cause de la démantelation mal organisée d'un ancien gros réseau criminel, planait parfois au-dessus de la tête du Numéro Onze.

Chance pour lui, son assistante était un ange gardien. Ekaterina veillait au grain. Elle n'hésitait jamais à le rappeler à l'ordre, quitte à devoir prendre une position plutôt dominante sur son supérieur, alors que c'était interdit. Ainsi, elle lui évitait un sort peu enviable et moins flou que celui de l'ancien septième Exécuteur.

Il pouvait d'ailleurs l'entendre approcher, sa démarche clopinante produisant un son clair et précis que Childe pouvait identifier entre mille.

Le destin n'avait guère été sympathique avec Ekaterina. Elle avait la force, le caractère et l'ambition pour faire partie des meilleurs et était continuellement sur le terrain durant ses premières années, réalisant tours de force et frappes sévères. Elle était l'une de ceux qui n'avaient pas froid aux yeux, qui gagnaient en force constamment. Une de ceux que Childe admirait énormément, profitant lui-même de ses propres entraînements pour gagner en force à chaque fois. A défaut de devenir Exécutrice, son ambition ne montant pas aussi haut, Ekaterina avait toutefois de nombreuses chances de monter en grade dans l'organisation. De devenir cheffe d'équipe ou recevoir quelques responsabilités prestigieuses pour une Fatui sur le terrain.

Mais un accident avait tout détruit. Quatre ans d'une ascension non négligeable furent balayés par une balle trop bien visée. Blessée à la hanche droite, fragilisant sa jambe et lui faisant considérablement perdre en technique, Ekaterina fut relayer à la paperasse et à l'administration. Ne pouvant plus se battre comme avant, elle assistait aujourd'hui un Exécuteur beaucoup trop impulsif et combatif à ses yeux. Et curieusement, elle ne semblait pas porter la rage d'avoir ainsi perdu. Au contraire, elle semblait très bien accepter sa nouvelle condition, jetant juste un regard triste sur sa jambe droite quand le boitement de cette dernière la faisait trop souffrir.

– Sire, déclara la jeune femme en pénétrant dans la pièce, trois ou quatre dossiers en main et poussant la porte du pied. Nous devons parler.

Son entrée si soudaine, sans frapper, sans attendre d'autorisation et sans se présenter, était si peu Ekaterin-ienne qu'elle surprit fortement le jeune mafieux. Haussant un sourcil, il ne répondit pas directement à sa demande, attendant une rapide explication quant à ce comportement si différent de celui irréprochable qu'elle adoptait d'ordinaire.