Lumine | Chapitre 6 : Rupture de confiance

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J'ai besoin de ton aide.

En général, quand quelqu'un lui disait ça, Lumine avait deux réactions : soit elle connaissait la personne et lui accordait son aide sans beaucoup d'hésitation, soit elle se méfiait comme de la peste et finissait irrémédiablement par refuser.

Toutefois, même si elle connaissait la personne venant de lui dire ces cinq petits mots – et connaître était un grand mot, la voleuse ne considérait que la moitié de chaque chose qu'il lui disait –, elle tendait plutôt vers la deuxième option. Simple instinct de survie.

Tout dépend, pourquoi as-tu besoin de moi ? demanda-t-elle finalement à Tartaglia, tout en jetant un coup d'œil vers la cour du collège.

La cloche n'avait pas encore sonné la fin des cours, leur laissant un léger temps pour discuter.

Elle scrutait le jeune homme roux, qui se mordit légèrement la lèvre inférieure, comme s'il ne savait pas comment amener le sujet sur la table. Il passa rapidement une main dans ses cheveux, et Lumine se fit la la réflexion qu'au vu le désordre régnant déjà là-haut, il n'avait pas besoin de s'infliger cette peine. Ca ne l'empêcha toutefois pas de continuer, et ses lèvres s'entrouvrirent deux fois, comme s'il s'apprêtait enfin à expliquer son problème, avant de se raviser soudainement. De toute évidence, il n'arrivait pas à trouver les bons mots pour s'expliquer.

Et ça commençait légèrement à faire peur à la jeune femme. D'ordinaire déjà, Lumine n'était pas ni sereine, ni en confiance absolue à l'idée de rester seule avec lui. Il n'avait jamais levé la main sur elle, ne lui avait jamais fait de mal et se contentait seulement de souvent blaguer et de jouer avec ses nerfs. Ça n'empêchait pas qu'elle ne pouvait oublier qui elle avait en face d'elle. Et si Tartaglia semblait adorer marcher sur un fil comme il l'amenait à le faire, elle n'était pas de cet avis. La présence de l'Exécuteur pouvait être parfois plaisante et était devenue une habitude dans son train de vie, il n'empêchait que la méfiance et la peur restaient tapies dans le dos de la jeune voleuse.

Et quand finalement, Tartaglia parla, ce qu'il dit n'aida pas Lumine à se rassurer.

C'est compliqué à expliquer... commença-t-il.

Elle sut immédiatement la réponse qu'elle allait donner.

Non.

– Quoi ?

– Non, je ne vais pas t'aider.

– Attends, tu ne sais même pas ce que je vais te demander ! Protesta le jeune mafieux en la regardant, abasourdi devant son air buté.

Elle croisa les bras devant sa poitrine, sans se départager de son expression refermée. Elle soupira légèrement et jeta un nouveau coup d'œil vers l'établissement scolaire. Les feuilles se promenaient dans la cour vide, emportées par le vent. Ce n'était toujours pas l'heure pour les collégiens de se ruer et de remplir ce grand espace vide avant de définitivement en sortir pour y revenir le lendemain. Pourtant, la jeune voleuse suppliait silencieusement la cloche de sonner rapidement. Cela l'arrangerait un peu, à cet instant...

Je ne suis pas stupide ! Expliqua-t-elle. "C'est compliqué à expliquer", ça veut dire que c'est en rapport avec ton... Ton travail. Et je ne veux pas être mêlée aux Fatui.

Elle l'était déjà bien suffisamment à ses yeux. Rien que le fait qu'elle continue d'aller à Liyue et qu'elle reste en contact avec lui était un problème non négligeable, comme l'avait si bien souligné Dainsleif quand ils étaient allés lui expliquer le problème avec Aether. Mais même si elle essayait de couper le contact, le rouquin trop têtu qu'était Tartaglia ne la laisserait certainement pas faire. Et Lumine ne savait pas ce qui est le plus dangereux entre continuer de lui parler et le frustrer en s'éloignant de lui.

Petite voleuse et grand mafieux [Genshin Impact Story]Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora