8 - Embuscade

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Pendant trois jours, le groupe n'avait cessé de marcher vers le nord et ce n'est qu'au milieu du troisième jour de neige qu'ils apercevaient enfin les rempares d'Inokuni qui s'étendaient à l'horizon et l'immense pagode japonaise* dominant la cité.

*tour japonaise, lieu de culte bouddhiste

Inokuni était une capitale réputée pour son culte traditionnel asiatique et la compétence de ses armées de samouraïs obéissante à leur seul shogun, Enji Todoroki, l'un des huit grands Empereurs du continent. Ses murailles robustes ne laissaient aucun intrus les entraver, ce pourquoi les démons n'avaient encore jamais pu s'approprier le territoire hautement protégé. Les contrées du Nord, outre les terres du Sud aujourd'hui assiégées, étaient dorénavant les seules terres où l'Abysse n'avait pas étendu son pouvoir.

Seulement l'infertilité des terres agricoles touchait tous les royaumes. Afin de ralentir la progression de la calamité, la princesse de jadis, touchée au coeur, fut escortée loin de son peuple vers des terres pures que seuls les sages et les elfes avaient le droit de fouler, afin de demeurer dans la paix et loin des malheurs dans l'espoir de guérir de ses maux. Personne ne sait aujourd'hui ce qu'il est advenu de la princesse d'antan, mais beaucoup gardent espoir qu'elle soit toujours en vie, puisque la nature et les montagnes recouvraient chaque printemps des hectares de forêts luxuriantes et abondantes de nourriture diverse et variée, même si l'énergie faiblissait peu à peu dans l'air.



- Il existe aussi un prophétie, où on dit que la guerre cessera à la naissance d'un enfant, raconte Uraraka. Les shamans disent que cet enfant né de l'union de deux faces opposées portera le dernier espoir de Paix que le monde n'ait jamais espéré, et la calamité sera enfin levée.

- Comment un bébé pourrait arrêter une guerre ? doute Kyoka.

- Qui sait, ce sera peut être celui de Mina et Kirishima, rit Sada.

- Hé, laisse mon bébé tranquille ! boude la Hungür, se reposant à l'arrière du chariot.

Les filles éclatent de rire.

- En vrai, ça peut être celui de n'importe qui, réfléchit Uraraka. Tant que les parents sont deux partis opposés. Même si l'espèce de Mina est une proche cousine des démons, elle n'a cependant aucun lien avec les ombres.

- Ah je vois ! capte Toru en marchant. Comme l'union de l'ombre et de la lumière !

- Eh ouais, acquiesce Sada. L'ombre ne peut exister sans lumière et inversement.

- Ca me fait penser à la théorie du Yin et du Yang tout ça, compare Kaminari. M'enfin, qui serait assez fou pour enfreindre la loi et s'unir à un démon qui fait partie du monde des ombres ? C'est la peine de mort assurée des deux côtés !

Sada s'efforce de sourire et tourne la tête en laissant ses amis plaisanter sur le sujet. Son père étant un humain classique et sa mère une démone ayant abandonné sa véritable nature afin de vivre en tant qu'humaine, elle ne savait que trop bien les conséquences de cette union. Elle était évidemment témoin du sort infligé. Même les habitants de son village natal n'étaient guère au courant de ses origines, ni de celles de sa défunte mère.

Perdue dans ses souvenirs, elle sursaute ensuite lorsqu'une graine percute son front.

- Aie !

- T'es encore dans la lune, peste Bakugou en grignotant.

- Et alors, je suis dans mon droit !

La brune le rejoint au petit trot jusqu'en tête de file, quand le dragonnier lui tend un petit sac de graines, laissant son cheval gris pommelé suivre la marche sans tenir les rênes.

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