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La jeune femme était figée par la peur et le regard que lui lançait son ancien ami n'arrangeait rien à son état. Ses pupilles étaient dilatées à l'extrême et la fixait avec une expression indéchiffrable. Il pencha la tête sur le côté regardant avec fascination les larmes sur ses joues. Le cœur de la jeune femme battit douloureusement dans sa poitrine.

- Pourquoi tu ne fais pas ce que j'attends de toi ? demanda-t-il douloureusement. Pourquoi tu me fais du mal Reina ? Hm ?!

La jeune femme secoua désespérément la tête pour demander du répit. Sa main pressait durement la mâchoire de la jeune noire la rendant douloureuse. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait et était un peu plus effrayée à chaque instant.

- Tu veux m'énerver c'est ça ? demanda-t-il en relâchant la pression de sa main.

La noire prit une grande inspiration quand il la lâcha avant de sursauter d'effroi. Les doigts énormes du brun vinrent saisir son cou dégagé.

- On était bien tous les deux pourtant, dit-il en serrant légèrement ses doigts autour d'elle.

Il se pencha si près que le souffle erratique de Reina chatouillait son visage pâle. Elle faisait face, sans pouvoir se détourner, aux traits infiniment délicats de son tortionnaire. Il avait toujours été si beau que s'en était insensé mais ses yeux n'avaient jamais exprimés de telles émotions.

La jeune noire les reconnaissait maintenant. Cette nuance sombre, cette dilatation des pupilles, cette folie dans les actions... Il était malade de sa maladie. Comment cela était-il arrivé ?

- C'était putain de parfait cette année non ?! demanda-t-il en se rapprochant plus près.

Alors pourquoi tu veux tout m'enlever ?

Sa voix était trop calme ; si calme que cela terrorisait la jeune femme. L'homme qu'elle avait en face d'elle n'avait rien à voir avec celui qu'elle avait toujours connu alors Reina n'avait aucune idée de ce dont il était capable.

- Yeo...sang, dit-elle difficilement.

Un grognement étrange s'échappant de lui fit trembler la jeune femme en cage.

- Ça, ça m'avait manqué, dit-il en la regardant avec une concentration déroutante. Dis-le encore, ordonna-t-il.

- S'il... commença-t-elle avant de se faire interrompre par ses doigts qui se resserrèrent encore autour de son cou.

- Mon prénom Reina, ordonna-t-il durement en la regardant dans les yeux.

- Yeosang, dit-elle.

Il relâcha la pression sur son cou avant de lui embrasser la tempe. La jeune femme se méprisa d'en ressentir un mélange de joie et de plaisir alors même que son cœur continuait de battre de peur.

- Je dois te parler, essaya-t-elle.

- Oh vraiment ?! déclara-t-il amusé. Dis-moi tout petit oiseau.

- Je sais ce qui t'arrive en ce moment et tu l'as vu avec moi. C'est dangereux et destructeur de se laisser enfoncer dans ces sentiments.

- Fascinant, dit-il avant de lécher de sa langue la larme qui coula sur la joue de la jeune femme.

- Oui je t'ai fait beaucoup de mal et tu as eu raison de me dire de m'éloigner de toi. Tu es enfin libre...

- A quoi me servira cette putain de liberté si tu me quittes hein ? gronda-t-il les sourcils froncés.

- A faire ce que tu veux et à être avec Yeonjun, dit-elle avec l'espoir d'avoir trouvé les bons mots.

- Ô petit oiseau, tu crois savoir ce que je veux ? demanda-t-il en la soulevant par les jambes pour la plaquer de nouveau à la porte. Tu as été si cruelle envers moi, reprit-il avec une expression attristée.

- Je n'ai rien fait, dit-elle les nerfs à vifs.

- Rien ? grogna-t-il en lui saisissant la mâchoire avant de presser son corps contre le sien.

Une plainte involontaire échappa à la jeune femme en même temps que le grognement de Yeosang lorsque leurs intimités se rencontraient. La lueur qui naquit plus virulente encore dans le regard noir du coréen la fit pâlir. Elle regrettait infiniment maintenant de ne pas lui avoir réclamé ses clés.

- C'était mon jour aujourd'hui. Le mien ! Et encore une fois, exactement comme ses derniers mois, tu m'as volé tes yeux bruns. Tu aurais dû me regarder moi, juste moi. Et toi, fit-il avant de rire cyniquement, dressant les cheveux sur la nuque de la noire, tu le regardais. Tu lui donnais mes yeux, mes regards charmeurs et mes putains de sourire, hurla-t-il.

Des larmes dévalaient à nouveau les joues pressées de Reina.

- Et pourquoi tu pleures petit oiseau ? reprit-il avec calme. Tu pleures pour lui ? Parce que tu ne l'as pas revue de la journée ? Tu aurais voulu que je te le renvoie j'en suis sûr. Et naïve comme tu es, lui souffla-t-il à l'oreille, tu devais t'imaginer que je signerais avec plaisir ton transfert. Est-ce que tu veux le voir mon petit bébé ? demanda-t-il en plongeant ses yeux dans ceux de la jeune femme.

Effrayée et choquée par ses mots, la jeune femme ne put que secouer la tête en signe de négation. Elle se sentait sur des mines qui pourraient exploser à tout instant si elle disait ce qu'il ne voulait pas entendre.

- Alors pourquoi tu pleures ? insista-t-il d'un ton encourageant. Tu peux tout me dire tu le sais bien...

La jeune femme avait à faire à un fou à lier en ce moment et elle n'avait aucune échappatoire. Il l'a retenait, et ses affaires étaient au sol depuis longtemps. Son humeur changeait toutes les minutes et Reina en pleurait tant elle était déboussolée.

- S'il te plaît arrête. C'est toi qui me fais pleurer.

- C'est bien, dit-il comme s'il jouissait. Pleures pour Yeosang, juste pour lui. Ça me rend heureux.

- S'il te plaît écoute, poursuivit-elle.

- Je t'ai déjà écouté, interrompit-il doucement en penchant la tête sur le côté. Tu ne te souviens pas ? Tu te permets de me dire de te laisser partir. J'ai été bien trop gentil avec toi je crois, dit-il pour lui-même. Je t'ai laissé trop de liberté oui... Je n'en reviens pas que tu imagines pouvoir t'éloigner de moi, déclara-t-il en riant comme un détraqué. Il est temps que tu rentres à la maison.

KangDere_[Mini-Book]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant