12. Mon père, ma soeur et moi

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PDV Kuroo

Arrivé chez moi et après avoir rangé mes affaires à la va-vite, je me laisse tomber sur mon lit. J'ai besoin d'un peu de temps pour digérer tout ce qu'il vient de se passer. En plus, ma blessure d'hier soir me lance et je ne me sens toujours pas mieux. Si je bouge, je gerbe et je n'ai pas envie de saloper mes draps.

J'appelle alors mon père qui cuisine au rez-de-chaussée :
- Papaaa ! Tu peux venir me désinfecter please ? J'me sens pas bien et j'ai pas la force de bouger...

- Attends une seconde, j'arrive.

*bruits de pas dans les escaliers*

Mon père entre dans ma chambre avec ce qu'il faut. Il aurait pu continuer sa tambouille alors je le remercie intérieurement. Depuis qu'il s'est séparé de ma mère il y a six mois, il fait tout pour que la vie nous soit la plus agréable possible, à ma sœur et moi.
Je l'admire beaucoup.

- Et ben ! Tu t'es fait ça comment ?

- Tu veux la vérité où la réponse toute faite ?

- À ton avis, Tetsuro ?

S'il me pose la question, c'est qu'il a vraiment envie de savoir. Et quand mon père veut quelque chose, j'ai intérêt à filer droit. Je sais qu'il est ferme mais c'est de la bienveillance.
Il ne se permettrait jamais de m'engueuler sans raison.

- OK c'est bon, j'ai compris. Tu vois Kenma ?

- Et comment, tu m'en parles tous les jours ! Et puis du plus loin que je me souvienne, c'est aussi ton plus vieil ami !

- Mhh. Hier, après notre match contre Karasuno, on a découvert que notre coach avait préparé un dossier de transfert pour lui. Il veut lui faire intégrer l'équipe des U19 en niveau national et il lui a annoncé juste après notre victoire, sans mentionner le dossier, évidement.

Tandis que mon père passe un coton imbibé de produit sur ma plaie croûtée, je continue :
- Le coach a dit à Kenma qu'un sélectionneur tokioïte l'avait repéré et qu'il lui proposait un stage pendant les vacances de Noël qu'il ne pouvait pas refuser.

- Ah oui, quand même !

- Attends, c'est pas fini ! Nekomata ne nous avait pas dit que le match était officiel. Il a préféré nous le cacher sous prétexte que ça allait nous stresser s'il nous mettait au courant. Il ne pense qu'à sa gueule. Tout ce qu'il veut, c'est le prestige et la thune. Il en a rien à cirer de faire criser les gens !

Une larme silencieuse coule sur ma joue. Je m'efforce de ne pas pleurer davantage, ça ne ferait qu'augmenter mon mal de tête.

- Voilà, j'ai fini. Dit mon père.

- Merci.

Je ne suis pas très expressif parce que je suis vanné doublé de malade mais je sais que mon père comprend.
On communique beaucoup avec le non-verbal tous les deux.

- Je me pose quand même une question : comment vous avez réussi à mettre la main sur le dossier, ton équipe et toi ?

- Et ben... Kenma et moi, on a fouillé la chambre du coach pendant que six de Karasuno et six de chez nous simulaient un entraînement avec lui. Et ceux de Karasuno qui ne jouaient pas sont allés interroger Ukai, leur propre coach.
Et Kai et Shibayama faisaient le guet.

Avec du recul, je ne sais pas si je suis fier ou non de ce que j'ai accompli.
Je l'ai fait pour Kenma certes, mais était-ce vraiment de la plus noble des façons ?

- OK, et pour ta blessure ?

Je ferme les yeux, n'osant pas affronter son regard, puis soupire.

- Le coach est venu se changer dans sa chambre après l'entraînement mais on y était encore alors on a du se planquer. On a vite refilé les clés à Kai qui surveillait dehors et qui a inventé un truc pour dire au coach qu'il les avait perdues. Il ne s'en est pas plus méfie que ça et comme il avait un double, il a refermé la porte en sortant. Du coup, on a été obligés de sauter par la fenêtre.

Haikyuu : neuro a...nxiétéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant