Le vide de ses yeux (b×b)

chapitre 8

PDV Ely :

Je tentais en vain de me concentrer sur les paroles intéressantes de Lola mais le souvenir du regard perçant de mon colocataire et de la tension palpable qu'il y avait entre nous tournait en boucle dans ma tête.
Plus j'écoutais ma nouvelle amie et plus mes yeux divaguaient vers ceux du garçon aux cheveux ébène, je détourna la tête, géné après notre contact visuel mais une chose bizarre nous reliait et sans que je m'en rende vraiment compte, je m'étais à nouveau mit à regarder fixement mon colocataire.

- Et c'est ainsi que j'ai battu ce crocodile qui portait une combinaison superman !

- Quoi ?

- Donc tu m'écoutais vraiment pas, en même temps je peux comprendre qu'il est plus amusant de regarder le magnifique Adrien.

Elle avait insisté sur ce mot au point que je ne savais pas si elle disait ça pour me chambrer ou parce qu'elle pense vraiment que je le trouve beau.

- Tu racontes n'importe quoi et puis je ne le  fixais même pas !

- Autant pour moi, tu le dévorais limite du regard

Je souffla exaspéré et amusé par sa réflexion.

- Pense ce que tu veux mais saches que j'inspectais seulement la porte.

- On va faire comme si je te croyais

- Faisons comme ça.

Elle sourie gentiment et me proposa de me faire découvrir un endroit sympa où nous pourrions passer la courte récré.

J'accepta et la suivi à travers le grand bâtiment jusqu'à arriver devant une lourde porte que mon amie poussa sans la moindre difficulté. Je jeta un rapide coup d'œil à la pièce qui semblait aménagée par des gens du lycée. Les divers posters et les nombreux coussins rendaient l'endroit super apaisant : je sentais que je me plairai ici.

Des leds bleutées éclairaient suffisamment la pièce pour y distinguer quelques livres ainsi que quatre poufs qui trônaient au milieu de tout, leur couleur violette épousant parfaitement chaque détails de la décoration.
Chaque objet avait été disposé avec soin, ce qui me fit esquisser un léger sourire. J'adorais ce genre d'endroit, même si j'appréciais aussi les films d'horreur sanglants, ce genre d'ambiance me détendait beaucoup.

Lola m'entraîna vers une fenêtre plutôt imposante d'où on pouvait apercevoir la cour du lycée, ses tons gris et ses murs tagués me faisaient froid dans le dos. De plus, l'ambiance pesante qui émanait du lourd silence de la pièce me mettait mal à l'aise. Je décida de tourner la tête vers mon amie, occupée à admirer le triste paysage à travers la fenêtre de verre. Je me perdais dans ses yeux clairs qui contemplaient chaque détail avec attention.

Au bout de deux ou trois minutes, elle sembla revenir à la réalité et me dit de me dépêcher avant que la sonnerie stridente ne retentisse.

Étant donné que j'avais commencé à neuf heure ce matin, il ne me restait plus qu'une heure de cours avant de pouvoir manger. Je remis mon sac sur mon épaule droite et suivit Lola une fois de plus. Sur le chemin, nous discutames de nos passions et de ce que l'on aimait moins.

Elle comme moi aimions écouter de la musique et le français, en revanche, elle détestait particulièrement les chiens depuis qu'un caniche l'avait mordue étant enfant. Je n'ai pas pu retenir un ricanement à la fin de sa tragique histoire comme elle aimait l'appeler. J'adorais sa façon de raconter sa vie comme su il s'agissait d'une histoire fantastique. Sa bonne humeur était si contagieuse que j'arrivai en maths le sourire au lèvre pour la première fois en 16 ans.

Le prof, certainement âgé d'une trentaine d'années me dévisageait de ses yeux impossibles à déchiffrer. Un certain charisme l'enveloppait à chaque pas. Sa longue silhouette me rappelait vaguement celle d'Adrien, le professeur comme lui étaient entourés d'une aura à la fois acceuillante et menaçante enfin surtout le prof parce que mon colocataire était en réalité vraiment gentil. Le pantalon de son costard retombait nettement sur ses chaussures couleur cendres, cette tenue lui allait à ravir, c'était comme si elle avait été conçue pour lui, pour ses longues jambes et son air impassible.