The Hell Goddess [ TERMINÉ ]

Chapitre 12: Voiture calcinée

Il est là.

Il est enfin là.

Le roi des bâtards et des fils de putes réunit dans une tenue digne d'un étudiant en commerce, ses deux fidèles compagnons derrière lui.

> Davidson en vue.

Par rapport aux motos. Bref.

— Il est là.

Il opine du chef, les mains jointes contre son menton, et pose son regard sur le mien avant de se détourner. Du coin de l'œil, je vois les trois individus s'installer autour de la table ronde. 

Nous patientons cinq minutes avant de nous lancer.

— En scène.

Il se racle la gorge, fouille dans sa poche pour en retirer la minuscule boîte ronde et se redresse. 

J'ai hâte.

Il n'a toujours pas remarqué l'absence de sa montre.

> Le show commence.

Je masque mon rictus de ma main, tandis qu'il relève son pantalon du bout des doigts avant de mettre un genou à terre.

— Rose, commence-t-il, ses yeux plongés dans les miens.

Il prend son rôle très au sérieux.

Je porte ma main contre mon cœur, et fronce mes sourcils pour montrer à quel point je suis touchée de ce qui est en train de m'arriver. Cette scène est affreusement gênante, mais tellement drôle. 

Je vais me foutre de sa gueule pour un bon moment, lui remémorant cette scène à tout va.

Nos voisins de table demandent le silence, tandis que Carter s'empare avec douceur de ma main pour me pousser à me mettre debout, ce que je fais.

Toute l'attention de la salle est portée sur nous.

— Je sais que notre relation a connu des hauts et des bas, poursuit-il d'un ton posé en conservant ses iris bruns verrouillés aux miennes, mais nous nous sommes battus, ensemble. Je l'ai su, dès la première fois où j'ai posé mes yeux sur toi...

Il marque une pause et rompt le contact visuel pour fixer mon ventre à la recherche de mots, puis me regarde à nouveau.

— J'ai su que tu allais être celle qui m'apporterait la joie qu'il me manquait, celle qui me comblerait, celle avec qui je veux me réveiller tous les matins, celle avec qui je veux rire jusqu'à ne plus en pouvoir, celle avec qui je veux construire ma vie. Je pourrais te dire tellement de choses, mais il n'y a pas de mots suffisants sur cette terre pour t'exprimer à quel point je suis fou de toi.

Des murmures se font entendre. 

Le bruit émit par les couverts contre les assiettes cessent et mes yeux osent rompre le contact pour guetter les alentours. Les clients, surtout les femmes, arborent d'immense sourire, et n'attendent qu'une chose, comme si le monde s'était arrêté de tourner.

Qu'il prononce la phrase et que je dise oui.

— Rose, veux-tu être mienne ?

Je fais semblant d'être sans voix, et fais en sorte d'être au bord des larmes en disant le "oui" tant attendu. J'approuve vivement de la tête et tends ma main gauche pour qu'il puisse enfiler la bague autour de mon annulaire et me jette dans ses bras sous les applaudissements, les sifflements, et les souhaits de bonheur. Il m'étreint chaleureusement, me fait décoller du sol, une de ses mains posées à l'arrière de mon crâne dans un élan protecteur.