The Hell Goddess [ TERMINÉ ]

Chapitre 29: Pour la bonne cause

PDV Finn

Je suis sur un petit nuage, libéré d'un poids que je traîne depuis une décennie. J'ai l'impression d'avoir pris un nouveau départ, des milliers de papillons ont quitté leurs cocons et battent des ailes à l'intérieur de mes entrailles.

Libres.

L'excitation, la joie m'ont empêché de fermer l'œil malgré le retour à la réalité.

Brutal. 

Je passe une serviette sur mon visage et mon cou pour enlever l'excédent de mousse à raser, puis pulvérise du parfum sur le tissu de mon haut avant de jeter un dernier coup d'œil dans la glace pour donner un semblant de cohérence à mes cheveux qui semblent avoir une conscience propre.

Les filles se préparent à l'étage du dessous. Seule Naomi, Kavi et Lucy participent à cette soirée, se chargeant principalement de la surveillance et servant d'oreilles, pour l'avertir en cas de problèmes. Je ne fais que l'accompagner comme tout collaborateur qui se respecte. Je n'ai rien à faire, hormis participer aux enchères, et devoir jouer à sa table, contre la future victime, en fin de soirée.

La dirigeante des Hell Goddess se charge du reste: le buter en évitant de laisser de trace, déguisant son meurtre en overdose.  

Le son de talons contre le béton ciré se fait entendre, et se rapproche. Au vu du bruit, je parierai sur celle qui occupe mes pensées jours et nuits. Ses collaboratrices montent rarement à son étage.

Alba passe dans le couloir dans une robe-corset noire au style baroque.

Fidèle à son surnom. La déesse de la mort.

Mon coeur, mis sur pause, se relance quand les pas cessent. La jeune femme revient sur ses pas, et apparaît dans le coin de la porte, me regardant de haut en bas avant d'approuver imperceptiblement de la tête, une moue approbatrice déformant le bas de son visage.

— Pas mal, dit-elle pour rompre cette quiétude qui planait jusqu'alors.

— Je te retourne le compliment.

Mes lèvres s'étirent inconsciemment face à son expression quand elle constate que je n'ai toujours pas mis ma cravate.

Sans dire quoi que ce soit, elle pénètre dans la pièce, dépose sa pochette de soirée à côté du lavabo, et je la lui tends. La pulpe de ses doigts effleurent le dos de ma touche lorsqu'elle s'en saisit, me demandant confirmation du regard, et elle se place entre moi et le meuble de la salle de bain.

D'un air fatigué, mais concentré, elle s'affaire à la nouer autour de mon cou sans dire un seul mot, ni sans même croiser une seule fois mon regard. Depuis quelques jours, elle ne me semble pas en forme. Des cernes se sont formés sous ses yeux, montrant qu'elle ne dort pas assez, ou qu'elle enchaîne nuit blanche sur nuit blanche.

Je suis certain que la cause de son tourment est Nine. Son rival numéro un du moment, au coude à coude avec George III Diaz. Cet homme consomme toute son énergie, jour et nuit, étouffant sa lumière sous une cloche translucide. La mèche de la bougie où s'épanouit une flamme jaune-orangée se réduit au fur et à mesure et menace de s'éteindre, en dépit de tout ce qu'elle met en œuvre pour fendre ce cristal.