ESTRELLA - BRAHMAN PARADISE TOME 02

𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟎𝟕

Alyah

-Alyah. Je ne savais pas que tu étais là ? m'informe gentiment Fannie, un sourire gêné.

Ouais, je me doute.

Alors que Raph se tient droit au côté de la porte, elle s'approche pour m'embrasser.

Depuis quand suscitais-je l'intérêt de cette femme ?

Je n'en sais rien, mais faut croire qu'elle aussi a surement évoluée, pendant ces longues années.

Ce ne sont plus les étudiantes mauvaises et vicieuses qu'elles étaient, c'est certains.

Tout le monde a le droit à sa deuxième chance.

Tout le monde, sauf ceux qui nous blessent réellement.

C'est ma devise.

On ne donne le pardon qu'a ceux qui ne nous ont pas touché assez profondément pour nous détruire.

Fannie, Noélie, c'étaient des idioties, des broutilles de jeunesse.

Raph, lui, a détruit ma vie.

Nos vies.

Par simple haine, par simple vengeance.

Je ne bouge pas de derrière le comptoir, comme tétanisée. Mais pas par peur de lui, mais peur de moi.

Peur des envies qui me prennent, peur de lui faire mal.

Alors je serre les poings, je les serre si fort que mes ongles s'enfoncent dans ma peau.

J'ai mal, mais la douleur physique apaise celle du cœur, celle de l'âme.

-Tu es de nouveau autorisée à etre ici ?

La voix de Raph me transperce, dans tout mon etre. Ça résonne en moi en me rappelant qui est-il.

Et ce que je devrais lui faire.

Il ose me sourire, et froncer les sourcils.

-Tu m'en veux toujours, n'est-ce pas ?

-Si je t'en veux hijo de puta ?

-Wah, ça n'a pas changé, toujours aussi agréable !

Il se met à rire, alors que tous, mais tous, mes muscles se crispent.

Ils se crispent encore plus, quand Jones fait son apparition dans l'entrée de la cuisine.

Comme si ça ne suffisait pas, le deuxième démon de mon passé doit se joindre à nous !

Si ça ce n'est pas pour me mettre à l'épreuve...

-Jones, putain, c'est le retour des fantômes ton barbecue Noélie ! Tu aurais dû me prévenir !

-Je l'aurais fait si je savais que tu serais la, dit-elle surement pour piquer Fannie, qui aurai pu l'informer.

Qui aurait dû.

Ça m'aurait évité de me tenir ici, dans une cuisine plus grande que ma maison, avec Raph et Lewy.

-Je suis du genre à aimer surprendre, vous le saviez, n'est-ce pas ?

Son regard se pose sur moi, et je serre les dents, de toutes mes putains de force.

Ne le tue pas.

Ne le tue pas.

Tu n'es pas une meurtrière, Alyah.

Non, mais là tout de suite, j'en meurs d'envie.