ESTRELLA - BRAHMAN PARADISE TOME 02

𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓𝟐

Alyah

Dans le noir et le silence, Yael, Lyviee et moi rentrons à la maison. Mon frère n'a pas dit un seul mot, en sortant de la chambre de mon père, et non plus de tout le trajet en voiture.

Lyviee me jette un coup d'œil en coin, alors qu'il marche devant nous pour rejoindre le porche, et se rapproche de moi en souriant.

-Tu crois que ça s'est bien passé ? me demande-t-elle.

-Ouais, et c'est pour ça qu'il fait la tronche, dis-je en rigolant un peu.

Je sais quel sujet mon père a dû aborder avec lui. Ma mère, Orion, Dylan, partir en Amérique loin d'ici et encore abandonné le Brahman. Des discussions dures, ravivant des vieilles blessures et des vieux traumatismes. Encore plus d'en parler avec celui qui nous en a laissé la moitié.

Yael viendra me parler, surement dans la nuit, quand il se sera vidé la tête devant sa play ou devant ses pinceaux.

Ou avec Lyviee.

Bordel, il faut que j'arrête de me dégouter toute seule.

Il s'arrête devant la porte, m'attendant pour l'ouvrir, et me sourit à peine, pour me montrer que meme si son silence est lourd, il n'en est pas de meme dans son cœur. Il tente de me rassurer, comme il le peut.

-Je crève la dalle, j'espère qu'il reste des restes amenés par tanie, dit Lyviee quand j'ouvre la porte.

J'allume, et me fige sur le pas de ma porte. J'entends déjà le clique du chargeur de Yael, juste à mes côtés, qui réagit toujours rapidement, mais il est inutile.

Trois hommes ont leur arme pointée sur nous, je ne suis pas armée, et Lyviee non plus car elle ne réagit pas.

Nous sommes en infériorité, et ils le savent.

Orion, assis sur mon canapé, s'adosse et croise ses jambes en souriant.

-Les Perez. Lyviee. Heureux de vous revoir.

Le seul fait de le voir assis sur mon canapé, sur celui de ma famille, dans ma maison, me donne envie de vomir.

Il s'est introduit dans ma maison, dans mon intimité, entre les quatre murs qui nous protégeait et nous laisser croire à un semblant de sécurité ici.

Ce soir, il a brisé la dernière barrière, et je sens que nous sommes arrivés au point de non-retour.

-Baisse ton arme Yael, où il fait sauter la cervelle de ta petite sœur maintenant. Ça me ferait chier autant que toi, tu sais.

Mes yeux ne scilles pas, ne bougent pas, et je reste focalisé sur le moindre mouvement de Orion. Je sens à mes côtés que Yael obéit, et son sourire me le confirme.

-Attrapez les.

J'ai un mouvement de recul, et je sens la main de Yael me serrer le bras. Tellement fort, que j'ai l'impression que lui comme moi comprenons que ce soir, Orion ne nous laissera pas nous en sortir.

Un des hommes attrape mes poignets violement, et les deux autres s'occupent de mon frère et de Lyviee, qui regarde Orion et le supplie d'arrêter ça. Mais les yeux de Orion ne sont plus que vide, noirceur, et enfer. Encore plus que Yael.

Cet homme a atteint le fond, et personne n'est venu pour l'en sortir.

Lyviee s'en rend compte aussi, et je suis sûr de voir une ombre de culpabilité, mélangée à la peur.

A genoux devant lui, maintenu par un de ses hommes, ce n'est pas moi qu'il regarde, mais mon frère qui a été amené derrière moi, vers la cuisine.

Ses pupilles sont rouges, ses paupières cernées et la peau de ses mains remplies de cicatrice. Les mêmes que je me faisais à force de serrer mes poings.