En tête à tête avec un ange "La femme aux yeux de ciel"

CHAP 1 (P-III): Le bénéfice du doute

La voix de la jeune femme était tellement calme que Thranduil s'immobilisa un instant. C'était donc ça qu'il avait reconnu en la voyant pour la première fois. C'était cette présence étrange et qui sortait franchement de l'ordinaire. Cette aura qui enveloppait la jeune femme avec une telle force qu'il parvenait à peine à s'approcher d'elle. Si elle avait eu l'air perdue, là, il l'était. Rien de tout cela n'avait de sens ou en tout cas pas de sens qu'il puisse facilement voir. Après tout, elle ressemblait bien trop à une humaine pour que Thranduil imagine qu'elle soit quoi que ce soit d'autre qu'une nuisance.

Ce n'était pas le cas de Legolas.

"Aidez-moi...s'il vous plaît... "

Le jeune prince parlait les yeux mi-clos. Il tendait la main vers elle sans exactement la voir. Il discernait une forme enveloppée d'une aura réconfortante, mais rien de plus. Avelen prit la main de Legolas avec une douceur étonnante par son absence de délicatesse. Mais, c'était sûrement dû à cet état second dans lequel elle se trouvait.

Sa seconde main se posa délicatement sur le front du prince et alors que les soigneurs, leurs assistants et le roi observaient la scène, incrédules, une incroyable lumière jaillit de la main d'Avelen. Elle se diffusa dans toute la pièce et au-delà de celle-ci, enveloppant ceux à proximité d'une chaleur douce et tendre.

Quand elle se dissipa et que tout le monde reprit ses esprits, Avelen se sentit prise d'une grande nausée. Elle avait une grande envie de vomir et si elle n'avait pas trouvé une chaise non loin, elle serait sûrement tombée au sol. Heureusement, ou pas, elle était la seule à subir ces effets. À vrai dire, les autres montraient de très différents signes puisque Legolas s'était enfin calmé et s'il paraissait fatigué, il avait repris des couleurs. Le venin sombre de l'araignée qui l'avait mordu avait disparu de la plaie et le sang qui restait sur lui était uniquement dû aux saignements précédents.

"Un miracle... c'est un miracle Lança l'un des soigneurs en se précipitant pour prendre le pouls de Legolas le rythme est normal

- Examinez-le et dites-moi dans quel état se trouve mon fils Ordonna Thranduil avant de se tourner vers Avelen vous venez immédiatement avec moi"

Même si elle n'aimait pas son ton autoritaire, Avelen n'objecta pas et suivit Thranduil à l'extérieur de la salle. Les deux gardes s'approchèrent, prêt à la saisir si le roi en donnait l'ordre. Mais, il ne le fit pas. À la place, il prit la jeune femme à part, là où les oreilles sensibles et indiscrètes ne les entendraient pas.

"J'ignore ce que vous avez fait à mon fils et qui vous êtes, mais plus jamais vous ne vous en approchez sans mon accord, entendu ?

- Surtout ne me remerciez pas de lui avoir sauvé la vie Répondit Avelen d'un ton tendu

- Sauver la vie ? Ne faites pas comme si vous saviez de quoi vous parliez, c'était évident que vous étiez complètement perdue ! Rétorqua Thranduil avec une voix tranchée et dure. Vous n'êtes rien d'autre qu'un animal ramassé au bord du chemin !"

Outrée par les propos du sinda ou vexée qu'il ne la remercie pas. Peut-être les deux. Avelen sentit son sang bouillir dans ses veines. Il était arrogant et inutilement agressif. Autant, elle comprenait qu'il avait eu peur, autant elle ne comprenait pas pourquoi il lui en voulait. Il était clair que c'était une action guidée par les sentiments, mais elle n'avait pas envie d'être l'objet de ceux-ci.

"Je ne vous ferai jamais confiance, vous n'auriez jamais dû vous retrouver dans cette pièce"

Avelen avait cru que Lasbelin était particulièrement méfiant, mais maintenant, elle comprenait que c'était propre à d'autres personnes dans ce royaume. La situation devait donc être pire que ce dont elle se rendait compte. Que leur était-il donc arrivé pour que ceux qui les aident soient traités comme des ennemis ? Sa première envie était de tourner les talons dès le jour venu, mais elle écouta plutôt sa raison, son instinct et sa curiosité. Si quelque chose se passait ici, elle devait savoir ce que c'était. Croyait-elle qu'elle pourrait le régler aussi "facilement" qu'elle avait soigné le jeune prince ? Peut-être... L'égo était après tout une chose dangereuse.