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La pluie tombait dans ce cimetière de Grenelle.

En fond, l'imam qui récitait le Coran et faisait des duaas pour le mort.

Ma belle-mère pleurait avec ses soeurs à côté d'elle.

J'ai déposé mon regard sur Riyad qui était à sa gauche, à ma droite, les larmes aux yeux. Il était habillé entièrement en noir pour la première fois de sa vie.

Il assistait au premier enterrement de sa vie.

J'ai tourné les yeux vers la tombe qui m'étais trop difficile de regarder... J'avais cette image de Yanis qui me suppliait de rester. Moi qui lui promettait de revenir dans une semaine.

Je me rendais compte à ce moment précis que l'enfant pleureur qui me parlait à ce moment-là n'était pas le Yanis qui pleurait parce que son grand frère allait lui manquer. C'était le Yanis qui savait ce qui l'attendait avec son père en étant le seul à la maison...

C'est cette pensée là qui m'a fait me rappeler de mon passé, de l'image de mon père, de ce qu'il m'avait fait vivre.

Riyad n'a pas été la clé de mes souvenirs, Yanis l'était.

J'ai versé mes petites larmes quand je voyais ce pauvre enfant de 10 ans à 10 pieds sous terre.

Ce petit garçon plein de vie qu'on retrouvera plus jamais.

Je devenais peut-être folle mais j'avais l'impression de l'entendre rigoler, l'entendre nous appeler par nos prénoms. Jusqu'au "Tu vas enfin être ma belle-soeur ?" quand on avait annoncé qu'on allait se marier.

C'était l'un des moments les plus durs à traverser.

Quand tout était fini, tout le monde à présenter ses condoléances à ma belle-mère et à Riyad et sont partis.

Au final, il restait ma belle-mère, mon mari, Emir et moi.

Ils se sont tous les deux accroupis à côté de la tombe en versant leurs larmes.

J'ai regardé Emir et je lui ai fais signe pour qu'on parte les attendre dans la voiture.

Il a déposé sa main sur l'épaule de Riyad et de sa mère sans parler. Il s'est décalé de quelques pas pour m'attendre.

Je me suis accroupie à côté de lui, lui ai déposé un bisou sur la joue en lui chuchotant un "je t'aime".

Son regard vide, ses larmes qui coulaient sans même qu'il les sentent, sa détresse, je la ressentait tellement...

J'ai fais un câlin rapide à sa mère et j'ai rejoint Emir.

On s'est calé en voiture en silence.

L'ambiance était vraiment lourde et Dieu seul sait que ca n'était jamais arrivé avec Emir.

Je pleurais sans même savoir pourquoi.

J'avais le coeur lourd, encombré et plein de rage.

Je voulais vous faire passer un message ultra important.

Si vous êtes victime de ce genre de situation, si vous connaissez des gens qui le sont, s'il vous plaît, ne les abandonnez pas.

Pour les mineurs, appelez le 119, parlez en, plaignez vous, ça nous intéresse.

On est des milliards à vouloir juste revenir en arrière pour pouvoir voir les signes plus tôt.

Il a suffit d'un seul coup mal placé pour tuer Yanis sur place...

Les femmes et les hommes, s'il vous plaît, appelez le 3919.

On veut vous entendre aussi, on est là pour vous.

Vous n'êtes pas seuls, vous ne le serez jamais.

[...]

Dans le lit, je le regardais, lui qui était dos à moi.

Moi - S'il te plaît retourne toi

Je l'ai entendu respirer un peu fort et il s'est retourné.

Il pleurait toujours.

Moi - en essuyant ses larmes C'est pas bien de pleurer pour un mort...

Riyad - ...

Moi - en lui caressant la joue Je sais que c'est dur, tu dois avoir la rage de ouf, mais s'il te plaît, ne te mets pas dans cet état

Riyad - Il a tué mon frère

Moi - Il est parti maintenant, il reviendra plus

Riyad - en ricanant de nerfs Qu'est-ce que t'en sais ? La seule solution pour que je sois en paix c'est qu'il meurt à son tour

Moi - J'ten supplie, ne durci pas ton coeur. Reste le mec bon que t'as toujours été, celui de qui je suis tombée amoureuse. Je sais que c'est dur, t'as pas besoin de parler pour me dire ce que tu ressens, je le ressens aussi.

Riyad - en se relevant et en versant une larme Je dois faire quoi moi maintenant hein ? Comment je dois faire ? Comment je vais faire sans mon frère Maria ? W'Allah que je l'aimais de ouf, je voulais qu'il grandisse, je...

Moi - en lui caressant la joue Calme toi ma vie... Je sais que ça sera plus pareille maintenant, mais on doit continuer à vivre. Tu dois continuer à vivre... C'est tout ce qu'il aurait voulu parce qu'il t'aimait de ouf, il voulait être comme toi, un mec courageux qui a su tout assumé. Il est temps que t'assume cette vie là maintenant. Ta mère est toujours là, Emir l'est aussi, moi aussi et... en prenant sa main pour la mettre sur mon ventre lui aussi...

Dans toute cette tempête d'émotion, je l'ai vu avoir un petit sourire.

Il m'a fait un câlin pour finir par tout expulser.

J'avais le coeur déchiré du côté de Yanis et de celui de Riyad.

[...]

Notre quotidien avait repris son court.

Riyad avait sorti un son qui s'appelait, littéralement, YANIS.

On essayait de vivre sans se prendre la tête, la bonne humeur et les fous rires reprenaient.

Emir - Ça y est il a dit il était désolé wsh pardonne frère

Moi - Mêle toi de ton cul

Riyad - Milla vient j'te dis un secret bébé en chuchotant

Milla - revient en courant vers moi Maman ?

Moi - Oui bébé ?

Milla - Papa t'aime d'amour

Emir - WAAAAW C'EST TROP MIGNON IL A ENVOYÉ SA FILLE DIRE À SA MÈRE QU'IL L'AIMAIT D'AMOUR POUR SE RÉCONCILIER AVEC ELLE ! C'EST TROP KAWAINÉ

Riyad/Moi - PTDDRRRR T'AS UN PROBLÈME DANS TA TÊTE OU QUOI ??

Riyad - Ah ouaiiiis la copieuseeeee

Moi - C'est toi !

Emir - Normalement vous devez dire "chips"

Riyad - en élevant la voix Non Emir on dira pas "chips" alors que même Milla le fait pas !

Milla - Chips !

Je les ai laissé s'embrouiller et j'ai pris mon téléphone pour répondre à l'appel de mon frère.

Moi - Ouais Ju ?

Julien - T'es occupée ?

Moi - Non pourquoi ?

Julien - Viens à la maison, Denté est rentré


®️tiyaliyah

L'amour de ma vie ? - 2Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum