Chapitre 4

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Quand Artem avait rejoint Gabriel, il avait trouvé celui-ci anormalement silencieux et distrait. Il connaissait assez bien son meilleur ami pour ne pas le pousser à s'ouvrir. Il attendait donc patiemment que celui-ci se rebranche avec le présent. Ce qu'il finissait par faire, son regard, hagard et perdu plongeant dans celui d'Artem.

-        Allons-y.

Gabriel se contentait d'acquiescer et suivait docilement Artem en direction de la plage. Ils marchèrent un moment, les pieds nus dans le sable et l'océan leur balayant les chevilles jusqu'à ce qu'ils atteignent un poste de garde vide. Ils s'assirent sur la plateforme inclinée. Gabriel jouait avec le sable avant de s'allonger sur la plateforme, les bras croisés sous sa tête. Artem l'imitait.

-        J'ai cru le voir.

-        Au coffee shop ?

-        Hm. Il lui ressemblait beaucoup : son allure, son attitude...

-        C'était lui ?

-        Non.

-        Qu'as-tu ressenti quand tu as cru que c'était lui ?

-        De la peur...

-        Tu as peur de le voir ?

-        Oui... Je crois...

-        Ça fait trois ans, c'est normal.

-        Oui, sûrement...

-        Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu t'es rendu compte que ce n'était pas lui ?

-        De la déception... Et du soulagement.

-        Je vois.

Gabriel tournait la tête vers son meilleur ami, pensant que ce dernier ferait une réflexion mais aucune ne venait. Il sentait le regard du brun sur lui, il soupirait profondément et se redressait en position assise. Gabriel en faisait de même, se tournant légèrement vers son ami.

-        Tu as de ses nouvelles. Disait Gabriel. Ce n'était pas une question mais une affirmation.

-        De temps en temps.

-        Il sait que je suis ici ?

-        Non.

-        Vraiment ?

-        Tu ne me crois pas ?

-        Si... C'est juste que ça m'étonne...

-        En toute honnêteté, j'y ai pensé. Mais tu es mon meilleur ami et je ne pouvais pas te faire ça. Si tu souhaitais qu'il soit au courant, tu me l'aurais dit ou tu aurais trouvé un moyen de le contacter. Ce n'est pas à moi de forcer le destin, si vous devez vous revoir un jour, cela se fera. Et ce jour-là, je serais présent pour toi.

-        Merci d'être mon ami.

-        Comme si j'avais vraiment le choix.

-        Connard. Rigolait Gabriel en se laissant à nouveau tomber sur le dos. Est-ce qu'il va bien ?

-        Oui, mais tu lui manques.

-        Il a refait sa vie ?

-        A ton avis ?

-        Il n'a donc pas tenu sa promesse.

-        On sait tous les deux que cette promesse, il ne pourra jamais la tenir. Pas tant que vous n'aurez pas essayé.

Unlcked (tome 2 LCKED)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant