41. I Esmée

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Esmée


L'un des hommes vêtus de noir vient de me guider jusqu'à ma chambre. J'y pose mes affaires et je m'assieds sur le lit, pensant aux évènements qui se sont produits. J'ai assisté à une fusillade.

En venant ici, Thomas ne m'avait pas prévenu que ce serait aussi dangereux, heureusement que Grayson était là pour sauver la mise.

J'ai d'abord était surprise lorsqu'en sortant des toilettes, je l'ai vu assis en face de Thomas, le stress de celui-ci, aurait dû m'indiquer que quelque chose allait se produire.

En réalité, je m'attendais à tout, sauf à lui.

J'ai cru que j'allais vriller quand cette pétasse s'est jetée dans ses bras, mais je n'ai rien fait.

Maintenant, je suis là.

Je me dirige vers la fenêtre pour observer les paysages américains de cette fin d'après-midi. Le soleil se couche sur la résidence Hilton dans la merveilleuse ville de Los Angeles. Les immenses jardins recouverts de fleurs sont impressionnants, j'ai l'impression d'être dans un rêve. Mon regard se pose presque immédiatement sur une silhouette devant l'entrée, au milieu de l'herbe, elle regarde l'horizon, comme moi. Peut-être qu'elle aussi, attend un signe du ciel, un signe qui lui indiquerait la voie à apporter.

La silhouette se retourne pour faire face à la maison, sa chevelure brune m'éclaire immédiatement et je réalise quelle personne j'observe depuis quelques minutes maintenant.

Je saute sur la poignée de la porte et je dévale les escaliers à toute vitesse pour atteindre les jardins, j'ignore ce qui me pousse à courir pour le retrouver, mais lorsqu'une dizaine de mètres seulement nous séparent, je regrette.

Même s'il ne m'a pas encore aperçu, je doute qu'il ait envie de me voir. Nous ne nous sommes pas parlé depuis la semaine dernière, quand j'ai quitté sa maison.

En plus de ça, il me voit avec son frère, mon ex, il doit se dire que nous sommes de nouveau ensemble et ce n'est pas le cas.

Je me place à côté de lui, encore une fois face au soleil presque totalement couché et dont le ciel transmet les lueurs orangers. Les couleurs de l'horizon se reflètent sur nos corps immobiles.

Je me racle la gorge, je n'évoque aucune réaction, il sait que je suis là, juste, il se contente de fixer le bout du monde en silence. Je n'ose plus faire un bruit, j'ai le sentiment que je le dérange, alors je recule de quelques pas, m'apprêtant à faire demi-tour.

Lorsque je me retourne, sa paume s'accroche à mon bras et me remet à ma place initiale, face à la nuit tombante.

C'est magnifique, n'est-ce pas ?

Il s'adresse enfin à moi, sa voix est calme, elle ne transmet aucune émotion superflue.

Impressionnant, je déclare.

C'est comme si les mille et unes couleurs qu'abrite le monde sortaient en même temps pour dire au revoir au soleil.

Je suis surprise par cette discussion, un dialogue concernant les couleurs qui habitent le ciel et notre univers.

C'est vrai, ça sonne comme un adieu ou un hommage, puissant et plein d'émotions contraires.

Après, elles disparaissent comme pour signifier la fin du rêve, m'affirme-t-il.

Et le début du cauchemar, je lui assure.

Pour la première fois, son regard se plonge dans le mien, j'y perçois une clarté qui m'est étrangère. Je vois dans son regard qu'il n'a plus peur.

Like him (En Réécriture)Where stories live. Discover now