seize

2.6K 162 40
                                    

chapitre seize : intenable

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

chapitre seize : intenable

𝐀𝐧𝐝𝐫𝐞𝐰 𝐁𝐞𝐧 𝐌𝐲𝐞𝐫𝐬

 2h12

Boston, Massachusetts.

L'appel n'aboutit pas et j'hurlai dans ma voiture. J'hurlai pour évacuer la frustration qui coulait dans mes veines. Je sentais la haine m'habiter depuis trop de temps. J'avais le coeur à mille à l'heure, l'esprit complètement chahuter et les muscles tendus.

Melody ne répondait pas et cela me faisait enrager.

Elle ne me répondait pas.

Elle ne me répondait pas, putain.

J'appuyai de nouveau sur l'accélérateur, priant presque pour qu'on m'arrête et que je puisse peut-être avoir de l'aide, mais cela n'arrivera sûrement pas, ou sûrement trop tard.

Je la revis, paniquée, pleurant à mon côté après que j'eus manqué de nous foutre en l'air. Son jolie visage baigné de larmes m'avait fait réaliser, je refusais de lui prendre sa vie. Que je me tue, c'était une chose, une chose que j'avais voulu et provoqué, mais de quel droit j'allais entraîner Melody dans cela ? Elle ne méritait pas cela.

Alors je l'avais fait sortir. Sûrement violemment, peut-être me haïssait-elle, mais je préférai qu'elle me haïsse, loin de moi plutôt qu'elle tente de m'aider alors que j'étais complètement intenable.

Intenable.

C'était ce que mon père avait dit à mon oncle quand ils avaient parlé de moi. J'avais dix ans, et à l'école ce jour-là, j'avais piqué une colère. Je ne m'en rappelais même pas. Mais je savais que j'avais complètement retourné la salle de classe parce qu'un élève avait fait une faute ridicule.

L'enfant meurtri en moi ne cherchait pas l'attention que les adultes pensait, il cherchait de l'aide, il cherchait à ce qu'on le sauve. Je ne leur en voulais pas de ne pas m'avoir compris, Jared lui-même avait attendu mes vingt ans et que je me comprenne pour comprendre comment j'étais devenu cet être abject.

Il savait tout, ce qu'il s'était passé, pourquoi je n'avais pas parlé plus tôt, les psychologues, les psychiatres, les traitements et les tentatives de suicide. Il savait tout, et les parents, eux, ne savaient rien. On avait été élevés dans cette jolie phrase parentale : « vous pouvez tout nous dire, nous ne vous jugerons jamais ». Et c'était peut-être vrai, mais je m'étais jugé moi-même et je ne voulais pas leur dire. Il était de toute façon trop tard, j'étais déjà intenable.

Intenable.

Je revoyais ma mère répéter ce mot en sanglotant quand, à quinze ans, on avait convoqué mes parents parce que j'avais frappé ce type, de quasiment dix-huit ans et probablement le double de mon poids, qui tentait de violer cette fille de mon âge dans les toilettes de l'école. Mon sang n'avait fait qu'un tour. J'avais frappé ce type de toutes mes forces, sans relâche. Je lui avais pété le nez et quasiment la mâchoire, il avait eut un traumatisme crânien, mais cette fille n'avait rien.

LÀ OÙ LES CŒURS S'ÉTEIGNENT - TOME UNDonde viven las historias. Descúbrelo ahora