-> 𝘿𝙤𝙣'𝙩 𝙏𝙚𝙡𝙡 𝙈𝙚 𝙔𝙤𝙪𝙧 𝙎𝙚𝙘𝙧𝙚𝙩𝙨

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    3H30 du matin. Et je suis là, réveillée, seule dans notre grand appartement dans lequel nous venons tout juste d'emménager. Les derniers cartons demandent juste d'être vidés et les affaires rangées.
Seule et éveillée.
Éveillée par le même cauchemar qui revient sans arrêt. Les nuits sont longues, je me demande encore quelle a été la dernière fois où j'ai pu réellement dormir. Fermer mes yeux et les ouvrir de longues heures après les avoir fermés, dormir d'une traite.
Mes ces nuits là sont loins maintenant, trop loins.
Lui aussi il est loin, notre matelas posé dans la pièce à vivre qui demande que d'être posé sur un réel lit, est vide sans son grand corps qui le rend si petit quand il est dedans.
Assise au bout du matelas, les fenêtres sont légèrement ouvertes avec les rideaux qui se balancent avec l'air frais de la nuit. Je compte chaque minute, chaque seconde.
Il n'aimerait pas me voir comme ça.
Il aimerait me voir engloutie dans le drap et dans un sommeil profond. J'aimerai goûter à ça aussi, un sommeil profond.
Le grincement de la porte se fait entendre, elle vient de s'ouvrir et je sais que c'est lui.
"Tu ne dors toujours pas ?" commence-t-il par me dire. "Non." lui répondis-je sèchement.
Je suis dos à lui mais j'arrive très bien à l'imaginer. Il pose ses affaires qu'il avait prises en coup de vent ce matin en partant et s'approche de moi.
Il se met derrière moi, sur le matelas, me prend dans ses bras. Il le sent, je suis épuisée mais je n'arriverai pas à fermer l'œil ce soir, encore une fois.
"Encore ce cauchemar ?", il coupe le silence qu'il y avait avec cette phrase.
Je plonge ma tête dans mes bras qui étaient posés sur mes genoux, et j'empêche mes plus gros sanglots de sortir.
Il pose un léger baiser sur le haut de ma tête et ressert son étreinte autour de moi. "Chut, je suis là, je suis rentré. Ça va aller", j'aimerais le rassurer de la même manière, mais il faut croire que c'est au-dessus de mes forces.
Je lève ma tête et pose mes yeux sur lui, remplis de larmes qui ne demandent qu'à couler.
Par un courage monstre, je finis enfin par lui dire ces mots "C'est le même cauchemar. Le même. Je suis épuisée". Il le voit dans mon regard, il le sent.
Il vient délicatement poser sa main derrière ma tête.
"Je sais. C'est pour ça que je suis là", ces mots sortent de sa bouche en même temps qu'il vient essuyer une larme qui a réussi à couler le long de ma joue. Il lève mon menton à l'aide de son index et de son pouce et pose ses yeux sur moi : "Comment je peux faire disparaître ce cauchemar ? Comment je peux te rassurer que maintenant que je suis là, je vais m'occuper de toi comme personne ne l'a fait auparavant." dit-il ; "C'est peut-être parce que personne ne s'est occupé de moi avant, que ce même cauchemar revient sans arrêt. Après tout, il y a des facettes de moi que tu connais pas encore-", j'ai eu peine à continuer ma phrase qu'il me coupe la parole "Non. On en a déjà parlé. Nos secrets on les laisse derrière nous et on avance ensemble. Toi aussi, tu ne connais pas tout de moi. Mais je préfère changer avec toi que de rester sur ce qui m'a blessé avant."
Nos secrets les plus durs, derrière nous... C'est ce que nous avions convenu, même si l'un et l'autre mourrons d'envie de les connaître.
Nous revenons de relations pas simples lui et moi, et, par peur de ne pas effrayer l'autre avec nos blessures du passé et nos peurs qui nous hantent, nous avons décidé de nous focaliser sur notre présent et de ne rien évoquer de nos passés respectifs. De laisser ce côté mystérieux flotter autour de nous pour mieux savourer les parties que nous osons nous montrer sans masque.
"Viens là."
Après m'avoir contemplé pendant de longues minutes, il passe ses bras autour de moi. Je pose ma tête sur son torse et j'entends battre son cœur qui devient comme une douce mélodie pour moi. Gentiment, il caresse le long de mon dos et me sert fort contre lui. Comme une enfant qui ne demandait qu'à être bercée.
"Je ne partirai pas. Je reste avec toi, je te le promets"
Il ne le sait pas mais avec ces mots, il vient de faire disparaître une peur en moi. Un secret de mon passé vient de disparaître. Doucement, je m'engouffre dans ses bras, plonge ma tête un peu plus dans son torse. Lui pose délicatement sa tête sur la mienne et continue de me bercer et petit à petit je rejoins, apaisée, les bras de morphée, en m'endormant dans ses bras à lui.

[BY CAT']

-𝙨𝙝𝙤𝙧𝙩 𝙨𝙩𝙤𝙧𝙞𝙚𝙨 𝙛𝙤𝙧 𝙡𝙤𝙣𝙜𝙨 𝙣𝙞𝙜𝙝𝙩𝙨Where stories live. Discover now