-> 𝙇𝙚𝙩 𝙈𝙚 𝙃𝙤𝙡𝙙 𝙔𝙤𝙪 [Part I]

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[PART 1]
Seule dans les rues de cette grande ville, je me promenais, rentrais et sortais des nombreux magasins dans lesquels je passais durant mon après-midi. Une après-midi assez tranquille mais qui reste mouvementée.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu une après-midi ou encore un moment pour moi, rien que pour moi. Entre le boulot où je me tue au quotidien et même juste la vie en générale qui n'est jamais bien stable de mon côté. Mais là, j'ai réussi à souffler un bon coup et à profiter de ma propre compagnie. C'était bon et relaxant, tout ce que j'aime. Jusqu'à ce qu'une énorme averse éclate.
La pluie s'abat à flots et je vois les passants devant moi se précipiter à l'abri ou alors aux arrêts de transports le plus proche. Je fis le même geste et suivi le troupeau des personnes trempés par la pluie vers l'arrêt de bus le plus proche. Heureusement que j'ai l'habitude de prendre les transports et que je commence à connaître les lignes par cœur, je sais vers quelle direction le bus me mène et je me sens rassurée de savoir où je vais finir ma journée mouvementée.
Une fois installée dans le bus, sur une place assise que j'ai réussi à trouver, je reprends mon souffle de ma folle course pluvieuse. Les derniers passagers montent, tout aussi trempés les uns les autres. Le bus démarre enfin et quitte les lieux de son arrêt pour se diriger vers les prochains qui l'attendent avec plus au moins du monde qui montera ou descendra. La pluie s'est calmée entre temps, il pleut toujours mais le flot de gouttes est moins important. Je regarde celles-ci tomber par la fenêtre. Cela me rappelle quand j'étais petite et que j'avais l'esprit naïf de penser que les multitudes de gouttes qui glissaient le long concouraient entre elles pour arriver en bas et toucher le sol. Je rigole doucement à ce souvenir d'enfance. A vrai dire, avec la vie que je mène, le côté adulte responsable est venu prendre l'entièreté de ma personnalité. Enfin c'est ce que je pensais, jusqu'à ce que mes sept merveilles du monde viennent habiter dans la même ville que moi et c'est dans cette direction que le bus se rend.
Ils sont dans cette ville depuis moins longtemps que moi, c'est même moi qui les ai aidés à emménager. Ce sont mes sept petits monstres mais qui ont un cœur énorme. Ils m'en font voir de toutes les couleurs avec leurs personnalités toutes aussi différentes mais je ne me suis jamais sentie aussi aimée avec eux. Je suis la plus jeune, bien que je n'aie pas beaucoup d'années d'écart avec le dernier du groupe. Je suis leur petit bébé qu'ils veulent protéger, malgré mon caractère assez sauvage, et qu'ils aiment taquiner pour faire apparaître le sourire qu'ils aiment tant quand les temps deviennent trop difficiles. Ils sont mon lieu de réconfort et jamais je n'aimerai qu'ils m'abandonnent, ils sont beaucoup trop précieux à mes yeux. Mon cœur se réchauffe à savoir que je ne suis plus très loin de leur maison, qui est devenue comme ma deuxième maison également.
Arrivée à l'arrêt que je connais par cœur grâce à mes multiples venues ; entre les après-midis à ne rien faire, les soirées mouvementées pour fêter tel ou tel grande occasion ou simplement celles qu'on fait pour se retrouver et profiter de nos moments de folies, et les nuits où leurs bras viennent me réconforter quand je sens que je perds pied. Je descends et commence à marcher, je n'ai qu'une dizaine de minutes avant de les retrouver et d'être accueillie par les sourires qu'ils m'offrent à chacune de mes visites.
Je me présente devant leur maison, sonne à la porte et pour mon plus grand plaisir, c'est mon cher et tendre Kihyun qui m'ouvre, son sourire si doux est la première chose que je vois avant qu'il ne s'efface en voyant l'état dans lequel je suis :
« Mais tu es trempée ! Rentre vite. »
A ces mots, il vient se décaler pour que je puisse entrer dans leur lieu d'habitation, je suis accueilli par le reste du groupe et ils ne manquent pas de venir me taquiner sur l'état de mon accoutrement. Fatiguée, je viens m'affaler sur le canapé, ils me rejoignent puis nous entamons une discussion sur nos journées mutuelles tout en parlant de tout et de rien. Ce sont ces discussions comme ça que j'aime tant, on ne se prend pas la tête, on se taquine, on se cherche, on profite tout simplement.
Je n'ai pas vu l'heure qui défilait, comme à mon habitude quand je suis en leur compagnie, c'est seulement quand un des garçons proposa d'aller manger dehors que je me suis rendue compte de l'heure qu'il était. Ne voulant pas les déranger, je décide de partir de mon côté et de les laisser manger entre eux de leur côté. Enfin c'est ce que je pensais, je sens Jooheon venir m'attraper l'épaule et faire tourner sur moi-même :
« Tu vas où comme ça ? Tu viens manger avec nous et ce n'est pas une question. »
Je lui offre mon sourire le plus enfantin et hoche la tête pour lui rendre réponse. Ils partent se préparer, étant venue comme je suis, je décide de mettre mes chaussures et de les attendre dehors. La pluie s'était calmée et le beau soleil qui avait quitté les lieux en début d'après-midi était revenu. Quelques minutes plus tard, je vois une silhouette assez imposante sortir. Il s'agît de Hyungwon. Mon cœur se serre à l'idée de me retrouver avec lui, seule, et je prie pour que les autres viennent rapidement nous rejoindre.
Je ne déteste pas Hyungwon. C'est, comment dire, plutôt le contraire. Lui et moi, on est comme des aimants : on est le total opposé mais qui s'attire. Cela n'a pas échappé aux radars des garçons et, dès qu'ils en ont l'occasion, ils viennent nous charrier à ce sujet. A plusieurs reprise Hyungwon n'hésite pas à souligner que je suis son style de personne, néanmoins, et il le sait, j'ai dû mal à me lancer dans une relation à cause de mes blessures que j'essaye de guérir de mes anciens partenaires qui m'ont laissé dans un piteux état. Il a toujours été respectueux envers ça mais plus les jours avancent, plus je sens son impatience : il accumule les petites attentions envers moi, il est de plus en plus présent pour moi, ne manque pas à l'affection physique qu'il sait est ma faiblesse. Il me montre qu'avec lui je n'ai rien à craindre. J'ai beau avoir été résistante au début, je sens que je risque de craquer à tout moment.
Le silence est pesant entre nous. On ne se laisse pas indifférent, mais on se sait pas comment ni qui fera réellement le premier pas. Je lève mes yeux sur lui : il est sur son téléphone, quelques mèches viennent légèrement tomber sur son visage que j'essaye de deviner même si je mentirai en disant que je ne le connais pas par cœur. A maintes et maintes reprises je me suis surprise entrain de l'admirer sous toutes ses formes que je suis venu poser la question si je le voyais réellement comme un simple ami à mes yeux ou pas. D'un geste digne d'un film, il relève sa tête et nos yeux se croisent, quelques secondes passent seulement, mais à nos yeux cela semble une éternité. Les yeux ne mentent pas. On peut très clairement le voir dans nos regards, l'amitié s'efface pour laisser place à quelque chose d'inattendu mais dont on sent que le besoin est là.
Petit à petit, les autres garçons viennent couper notre moment et nous rejoignent un par un. Une fois que le compte est bon, l'un d'eux entame le pas pour lancer la marche vers l'endroit où nous prévoyons de manger. Ils m'ont dit que ce n'était pas très loin, que ce n'était pas la peine de prendre les transports. Je les suis donc un peu en retrait, j'aime bien les avoir tous dans mon champ de vision, tous les sept les voir devant moi et me rendre compte à quel point je suis chanceuse de les avoir dans ma vie. Soudainement je vois Hyungwon me chercher du regard dans le troupeau devant, il remarque que je ne suis pas là. C'est alors qu'il s'arrête et se tourne derrière vers ma direction. Je crois que mon cœur vient de rater un battement, il est si... tellement... il est Hyungwon. Et je crois que je suis en train de tomber pour lui.
Je le vois m'attendre. J'arrive à son niveau, et d'un geste inattendu, il vient saisir ma main dans la sienne. Il le fait d'une manière tellement naturelle que cela me surprend et mes yeux viennent s 'écarquiller. Je m'étais arrêté, c'est lui qui vient reprendre le pas de la marche en me tirant avec sa main dans la mienne. Sa paume est chaude et prend entièrement ma main dans la grande sienne. Un sentiment bizarre vient me traverser, je ne sais pas ce que ce n'est ni ce que cela signifie mais j'ai l'impression que nos mains étaient faîtes pour se tenir, comme si elles étaient parfaitement modelées de telle sorte à ce que sa main ne tienne que la mienne et vice versa. La sensation est bizarrement agréable. Plusieurs fois je lâche sa main pour venir remettre une mèche de cheveux ou alors expliquer quelque chose aux garçons, mais à chaque fois il vient la reprendre comme s'il ne pouvait pas la quitter et qu'il voulait à tout prix la tenir.
Il finit par gagner la petite guerre que nous menions, c'est un peu comme si nos mains nous représentaient : moi qui fuis par peur et lui qui vient me prendre pour m'aimer de la manière dont je mérite. Intérieurement, je lâche prise, je me laisse envahir par la sensation de ce contact physique dont j'avais oublié la douceur que cela procure. Je ne lâche plus sa main. Je ne le lâche plus et j'ai bien peur de ne plus pouvoir la lâcher de nouveau. Mes sentiments prennent le dessus, et telle une enfant je viens gentiment jouer avec ses doigts qui tiennent toujours les miens. Je le fais sans me contrôler, mais je l'entends gentiment ricaner à mon geste, en relevant ma tête, je le vois me regarder et ses lèvres, les fameuses « Cupidon's lips » s'étirent pour me donner un doux sourire. Je crois que je ne me lasserai pas de son sourire. Je crois même que je ne me lasserai pas de lui. Une partie de moi est en train de tomber pour lui, je savais que ça finirait par arriver, mais pas de cette manière. Pas avec un simple geste, un simple contact physique qui fait que j'ai fondu sous sa chaleur qui est revenue réchauffer une partie de mon cœur pris par le froid depuis un moment. J'avais besoin de sa chaleur à lui. J'avais besoin de lui.

[by Cath']

-𝙨𝙝𝙤𝙧𝙩 𝙨𝙩𝙤𝙧𝙞𝙚𝙨 𝙛𝙤𝙧 𝙡𝙤𝙣𝙜𝙨 𝙣𝙞𝙜𝙝𝙩𝙨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant