Chapitre 1

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Jeudi, 20 Avril 1862

- Si vous voulez bien disposer, chère fille.

- Bien sûr père. J'avais fini d'ailleurs.

Encore un dîner politique parmi tant d'autres. Je claquait la fourchette contre mon plat avant de débarrasser la table. Je m'en allais vers la cuisine faire la vaisselle. Je portes un tablier, récupère la savonnette et commençait mon travail. Mais Grace (ɴᴅᴀ: ᴄᴇʟᴀ ꜱᴇ ʟɪᴛ GRÉCE), ma dame de compagnie, me l'arrachait avec force.

- Ce n'est pas fait pour une princesse. En revanche, nous pourrions aller à vos appartements.

Je pose alors le plat déjà propre sur l'évier et soulevais ma robe lourde et traînante pour m'en aller de cette endroit.

- Si votre père vous voyait miss... je ne me le pardonnerais jamais; elle prend une pause puis dit: votre mère aimerait vous voir.

- Où est elle? Lui demandais je simplement.

- Dans vos appartements; dit elle en ouvrant la porte.

Ma mère me regardait avec tellement de tendresse : elle est la seule qui l'aime réellement, et je pèse mes mots quand je le dis. Grace défait mon lourd chignon, puis salue ma mère avant de s'en aller.

- Ma chérie! Dit la mère en me faisant un long calin; tu m'as manquée.

- Mamá...

Et je me suis mise à pleurer comme un bébé. En fait ma mère a voyagé pour le Portugal il y'a un an, car avant d'être une reine, c'est d'abord une exploratrice. Elle est mon seule soutien moral, elle m'a fait connaître le Père céleste et toute sa gloire.

- Mamá, toi aussi tu m'as manquée, beaucoup.

- Je voudrais te dire quelque chose. Veux tu je te prie, t'asseoir?

Je m'assois donc sans mon reste pendant que ma mère faisait les cent pas en ravalant doucement son sourire.

- Ton père m'a envoyé une lettre il y'a six mois.

Je déglutis doucement, puis regardais de droite à gauche avant de hocher la tête.

- Il veut te marier avec le nouveau roi du Portugal. D'après lui, ce sera un très bon avantage politique.

Une larme solitaire coula le long de sa joue. Elle est contre ce mariage, je le sais, je l'ai vu dans cette larme.

- Je ne veux point que tu aies de problèmes avec père. Je vais l'épouser, s'il faut que père ne se mette pas en colère.

Mamá me regardait avant de secouer ses longs cheveux blonds pour me dire qu'elle n'abdique pas.

-Tu n'es pas obligée, mi muñeca...

- Je vais me marier avec lui, point.

- Mais tu ne le connais même pas. Je veux que tu te marie avec l'homme que tu aimeras.

À cette phrase, je serrais mes cheveux contre mes doigts. Je le confirme, elle est contre ce mariage. En tant que fille soumises mais rêveuse, je peux comprendre sa pensée. Or, je ne sors presque jamais et personne ne me connaît réellement.  Le peuple me voit juste comme la princesse Méli Fonci de Castille. Pas comme Méli, la fille serviable et gentille qui ne veut qu' amitié avec l'extérieur.

- Ne t'inquiète pas mamá, il me faut l'épouser, pour que père et toi n'ayez pas de problèmes.

- Si c'est ce que tu veux, mi linda muñequita, je te soutiendrais de toutes mes forces et... je vais prier pour toi.

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