Chapitre 5

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Mardi, 09 Mai 1862

Mon amitié avec Luís ne s'est pas ébranlée. Mais je ne pourrais plus le voir de la même façon, comme un ami. Quoi que, je ne l'ai jamais considéré en tant que tel.

Moi aussi je me suis éprise de lui et ça, je ne sais pas quand mais ce que je sais, c'est que celà a duré. Pourtant je dois me marier, pour l'Espagne.

Je ne pourrais jamais dire à Luís combien je l'aime, oui je l'aime et alors?

Je l'aime, il m'aime, nous nous aimons; mais jamais nous ne pourrons nous unir. Car non seulement il y'a la hiérarchie, aussi il y'a ce roi portugais. Il risque de tuer l'homme que j'aime si je me révolte, si je le repousse, si je lui dis que je ne veux plus de ce mariage.

Luís risquerait mourir par ma faute, donc je dois m'y résoudre. Je voudrais bien qu'il soit mon témoin à ce mariage insensé, pour le savoir proche, mais ce serait trop demander.

J'aimerais tellement me rendre à Madrid, le serrer fort dans mes bras et lui chuchoter combien je l'aime.

"Et ce roi portugais, alors?"

Cette voix avait raison. Je dois être raisonnable. De plus, je ne pense pas que je pourrais lui duré.

Je n'en aurais jamais le courage, et puis...

Il y'a la hiérarchie.

Quand je pense qu'il m'aime depuis nos neuf ans. J'ai été stupide, je n'ai rien vu. Comment ai je fait pour ne pas voir qu'il m'aimait? Pire, comment n'ai je pas vu que moi aussi j'avais des sentiments pour lui?

Je m'en veux énormément, Luís est quelqu'un de formidable. Tout celà me rends mélancolique, je crois que je n'aurais jamais voulu connaître ses sentiments pour moi. Mais celà m'a ouvert les yeux, je l'aime beaucoup.

Posée devant ma glace à me regarder pâlir, je me retenais de pleurer. J'ai perdu l'amour de ma vie à cause d'une hiérarchie sans aucun sens et un mariage sur contrat. Mais le bon Dieu a voulu et ce sera ça.

- Mi muñeca, viens. Nous allons voir d'autres...

- Je ne pourrais point y aller... mamá.

- Chérie, je sais qu'il y'a des événements qui t'ébranlent, mais nous allons les surmonter. Tous les quatre.

- Grace, Mason, toi et moi?

Apparemment j'ai vu juste, puis qu'elle hoche ma tête. Elle tournait les talons pour s'en aller mais elle s'arrête devant la porte, se retourne et sourit puis le dit avec enthousiasme :

- Tu n'es pas seule, mi querida; elle prend une pause puis reprends: allons y muñequita!

~

Je n'avais pas envie de l'affronter, pourtant,c'est la meilleure chose à faire. Avec sa mère, il est venu à Barcelone celà fera trois heures. Nos mères, heureuses de se revoir, s'en allait à la serre. Me voilà maintenant seule avec lui.

- Méli, je serais votre témoin.

Luís accepte enfin d'être mon témoin, je vais me marier de cinq semaines. Le comble...

- Mon cher ami, merci mille fois. Vous ne savez point combien celà me touche.

Il me prit dans ses bras un court instant avant de relancher ma personne comme ci je brûlais.

- Luís, celà ne sert à rien de vois entir comme ça, ce n'était qu'un accident.

- Celà n'était en rien un accident, ne soyez pas naïve Méli.

Il faut que nous en parlions sérieusement. Je l'emmène à mes appartements, ferme la porte à clé et m'en vais m'asseoir sur le lit.

- Explique toi par "ce n'était pas un accident".

Il se mord la lèvre, fait les cent pas en mettant ses mains tremblantes dans ses cheveux.

- Je le voulais... je voulais t'embrasser.

Je lui dis? Je ne lui dis pas? De toutes les facons il faut que ça sorte.

- Moi aussi, je le voulais. Penses tu réellement que je t'aurais laissé faire si je ne le voulais pas?

C'est maintenant à lui d'être choqué. Il me regarde comme si je voulais l'entailler, comme si je venais de lui sortir une épée. Pourquoi lui ai je dit?

- Tu m'aimes aussi, Méli. Vraiment?

- Je n'en sais rien...

"Et le mariage alors? Tu te marie dans bientôt un mois, ne l'oublie pas "

- Nous devons vivre notre amour librement, je ne veux pas que tu te marie; dit il sombrement; je m'y opposerais s'il le faut.

Je crois qu'il a oublié un petit détail...

- Non, même s'il fallait que tu t'y opposes, nous ne pourrons pas. Pas ici en tout cas, il y'a la hiérarchie.

- Alors, allons nous en ailleurs, où personne ne nous connaît, où il n'yaura guère de hiérarchie. Partons, partons où nous serons libres ma Méli. Oublions tout ces gens et vivons notre amour.

Comment pouvait il demander celà? C'est horriblement grotesque. Pour mamá, padre, Grace, Mason le peuple espagnol... jamais je ne ferais ça. Il oublie pas hasard que si j'accepte, il pourrait y avoir une autre guerre.

Et je ne voudrais point d'une guerre occasionnée par ma faute.

- Non.

Il se rembrunit quelques secondes prenant le temps de comprendre ce que je viens de lui dire.

- Que dit tu là chérie... ce ne sont que des sottises.

Luís peut paraître parfois bizarre, mais je sais que c'est pour que nous soyons libre qu'il le fait.

- Je ne suis la chérie de personne. Dis je durement.

- Alors tu ne m'aime plus?

Il n'est qu'un idiot. Pourquoi me poser cette question stupide?

- Ne détourne pas le sujet. Je ne veux pas fuir, ne comprend tu point celà.

Il voulut me convaincre du contraire avec des mots doux, or je n'abandonnais pas mon idée. Il finit donc par m'embrasser. Je profitais de ce baiser, sans pour autant y répondre. Avant de me rendre compte qu'il me veut sous sa coupe. Mais je ne peux lui en vouloir, il veut juste que nous soyons libre de nous aimer. Mais c'est l'avenir de l'Espagne qui est en jeu et je l'ai entre mes mains. Je ne dois donc en aucun cas en jouer.

- Arrêter ça Luís! Je n'accepterais guère celà. Dis je en le repoussant.

- Méli pourquoi est tu aussi lâche? Déclare t-il froidement.

- Laisse moi tranquille. Je pense qu'il est tant d'aller voir nos mères.

Était encore mon meilleur ami que j'avais en face de moi? Je n'en sais rien, je ne le reconnais plus.

Pourquoi est il devenu si étrange?

𝐌 𝐄 𝐋 𝐈Where stories live. Discover now