Chapitre 2

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Vendredi, 21 Avril 1862

Grace m'a réveillée pour que j'ailles prendre le petit déjeuner avec les "amies " de ma mère. Je dois commencer mon entrée en société.  Si je vous dis que ma nuit a été très calme, alors je ne suis qu'une menteuse. En effet, j'ai rêvé qu'il me tuait de son épée, qu'il était trempé de mon sang de la tête au pied. Je ne le connais certes pas, mais j'ai bien le droit d'imaginer à quoi il ressemble, non?

De son fort accent anglais, Grace me contait les merveilles de la société. J'ai omis de dire que Grace vient d'Angleterre. Sa famille l'a repudiée parce qu'elle portait l'enfant d'un espagnol. Selon eux, elle est devenue impure et gâchera la réputation du compte et de la comptesse d'Angleterre, qui sont ses "parents ".

Elle est arrivée en Espagne, cherchant le père de son enfant ; or il fut tué par les portugais lors de la Geurre des Oranges entre le Portugal et l'Espagne.

Une raison de plus pour moi d'avoir peur.

Ma mère la trouva sans abris et l'a directement engagée comme ma dame de compagnie quand j'avais dix sept ans.

Grace est comme une grande sœur pour moi et son fils est tellement adorable. C'est normal quand on s'appelle Mason (Nᴅᴀ: ᴄᴇʟᴀ ꜱᴇ ʟɪᴛ ᴍᴇꜱꜱᴏɴᴇ)

- Grace, au lieu de faire mon entrée en société avec ces potiches, pourquoi ne pas faire une sortie rien que toi et moi?

- Miss Méli, je ne peux pas. De toutes les façons pas aujourd'hui. On pourra le faire demain en revanche, vous n'avez rien à faire dans votre planning et...

Elle était soudainement gênée de le dire. Ça se voyait, elle torturait littéralement le bout de ses doigts.

- C'est ton anniversaire. Tu auras vingt trois ans demain, compte sur moi pour déguster ton gâteau. J'oubliais, tutoie moi je te prie.

- Miss... votre père...

- Il n'en fera rien. Tu es ma dame de compagnie, pas la sienne.

- J'essaie, j'essaierai. Mais je ne promets rien.

Arrivée à la terrasse, j'affiche mon sourire le plus faux quand ces potiches apparurent devant moi. Et ma mère, elle se moquait totalement de ses amies fardées de maquillage.

- Oh Méli, vous êtes magnifique. Commentait l'une d'elles.

- Méli... comme vous avez grandi. Dit une autre.

- Merci bien; j'en réponds froidement; puis-je, je vous prie, avoir passage?

- Mais bien sûr ma chère; réponds l'autre.

Cette femme qui venait de me parler m'irrite beaucoup. Une potiche, rien de plus, rien de moins.

- Mi muñeca, ven aquí por favor.

- J'arrive mamá, j'y viens.

Je prends place au côté de ma mère qui me carresa la main.

- Méli, aujourd'hui nous vous apprendrons le portugais. Vous avez de l'aubaine, ce roi est bien trop fier pour se marier.

Dites plutôt qu'il a refusé la main de votre fille, oui.

Les nobles sont tous de sales hypocrites. Êtes vous sûrs de vouloir connaître cette histoire?

C'était il y'a quelques années, quand le roi n'était encore qu'un prince héritier. Señora Mendosa voulait marier sa fille à ce dernier. Mais celui ci ne l'a pas accepté, et sans hésitation, il déchira le contrat de mariage devant tout le monde. Ceci m'a été conté par ma mère qui avait à cette époque, voyagé pour la Grèce.

𝐌 𝐄 𝐋 𝐈Where stories live. Discover now