Chapitre 18 : Le conseil

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Le voile du soir s'était finalement abaissé sur l'antre céleste qui planait au-dessus d'Idrasul. Et l'accompagnait dans sa parade nocturne, les cohortes de soldats des différentes factions qui sortaient de leurs quartiers. Dans tous les couloirs, rugissait un fracas de pas ordonnés qui se hâtaient en direction du centre de la citadelle. Perceban et Thomast étaient à la traine, ils avaient passés beaucoup de temps à trouver des habits qui seyaient à leur convenance. Ils désiraient quelque chose qui associait parfaitement leur statut de mage mais avec davantage d'élégance et de luxure (ils faisaient partie de la garde rapproché du roi Vasteryan tout de même). Cependant ils n'avaient pas désiré de vêtements trop tape à l'œil ou trop criard. Ils avaient donc opté pour des tuniques couleurs céruléen (ce bleu-là était la couleur distinctive pour les mages qui venaient de commencer leur activité après avoir obtenu le diplôme de l'académie) confectionnés dans une tissu fort agréable et souple, des ceinturons de cuirs épais et brun ainsi qu'une longue et fine cape qui cerclait leur épaules. Bien sûre ils emportèrent leurs bâtons qu'ils gardaient accroché dans leur dos. Il se précipitèrent à toute vitesse dans les couloirs, dévalant les escaliers en trombe, guidé par la cacophonie militaire qui résonnait au loin. Bientôt, dans un sprint essoufflé, ils parvinrent à se raccrocher au groupe.

- Mais où étiez-vous passé ? S'insurgea Orax qui semblait les attendre depuis un sacré moment.

- On était partit se nettoyer figurez-vous ! Répondit la voix balbutiante de Perceban.

- Quelque chose que vous ne faites plus depuis longtemps ! Toisa Thomast espiègle.

- Allons, allons ! S'invectiva Orax. L'heure n'est plus à la plaisanterie ! C'est un moment très solennel.

- Vous êtes stressé ? On ne vous a jamais vu l'air aussi sérieux.

- Disons que la tâche qui nous incombe est d'une importance supérieur. On ne travaille pas pour le maire d'un bourg perdu dans la campagne. La ponctualité est un maitre mot dans ce genre de circonstances.

- Désolé, reprit Perceban, mais il fallait qu'on fasse les choses correctement.

- Vous fallait-il donc autant de temps pour cela ? Rouspéta le vieil homme.

- Bien sûre ! Le temps qu'on se lave correctement, qu'on se sèche...

- Qu'on choisisse de bons vêtements, qu'on s'habille... Continua Thomast.

- Qu'on se coiffe, qu'on boive une bonne bière !

- Décidément vous êtes de vrai princesse ! Ricana le vieux mage.

- De vrais princesse ? Répéta Thomast. C'est un conseil des cinq on se doit d'être présentable !

- Vous vous devez d'être à l'heure surtout.

- Mais nous le sommes ! Reprit Perceban. Regardez, nous sommes présents.

- Oui, essoufflé et en nage. Répliqua Orax qui les inspecta de haut en bas. Bien, allons rejoindre Arlhan, il doit surement se trouver devant.

Les trois mages se faufilèrent entre les lourdes armures de soldats qui menaient le pas jusqu'à atteindre la tête de la file. Mais avant qu'ils ne puissent arriver au bout, les grandes portes en chêne qui dominaient l'antre du couloir s'ouvrirent pour laisser place au régiment de Cryte qui fit son entrée dans l'illustre et séculaire salle du conseil. Les détonations métallique des pas se déversèrent sur les carreaux de pierre ambré et résonnèrent dans tous recoins du lieux. La salle du conseil était un vaste dôme arqué en pierre sombres, dans laquelle seules deux fentes autorisaient la lumière à s'y introduire, cerclé de tribune qui se surélevait en cercle tout autour de l'allée principale faites de bois et de dorures anciennes. Au centre de celle-ci, était couronné la grande table ronde en bronze rutilant qui avait accueilli auparavant moult dirigeants et chefs de nation. Certaines de ces figures d'autorité étaient resté figé dans le marbre des statues qui veillaient au-dessus du socle en granite qui parcourait le vestige. Le poids de leurs décisions passées demeuraient inscrit dans leur regards de pierre. Tourments révolus, rebellions des peuples, guerres civiles, l'écho fantomatique de ces évènements restaient distillés dans les courants d'airs qui parcouraient la pièce et qui sifflaient leur réminiscence. L'aigreur grisâtre des murs témoignaient d'un long temps passé à traverser les époques, cloitré dans ces souvenirs oubliés. Régnait ici, un vagabond sentiment solennel qui imprégnait le moindre recoin. La plupart des sages, conseillées et ministres des dirigeants devaient rester cloitrés dans les tribunes tandis que la garde rapproché se devait de demeurer aux abords des sièges de leur dirigeant. Assez éloigné pour ne pas rentrer en conflit avec la membres du conseils mais suffisamment proche pour faire figure d'autorité. Mais surtout, seuls le dirigeant devait prendre la parole, ses conseillers étaient assignés à un silence de plomb sauf si on venait à les solliciter.

Les Fables Du Mana : Le cœur de la magieWhere stories live. Discover now